Source "Le Taurillon" - 20 mars 2007
Le Taurillon a suivi pour vous les 1ers Etats généraux de l’Europe, le 17 mars dernier à Lille. Organisé par Europa Nova, en partenariat avec le Mouvement Européen France et l’association Notre Europe, cet événement a réuni les jeunes et les moins jeunes autour de la fierté d’être européen. Retour en arrière sur une journée bien remplie…
Les chaises sont bien alignées. L’ambiance est studieuse. Quand certains prennent des notes, d’autres écoutent attentivement… Nous ne sommes pas dans une salle de classe, mais aux 1ers Etats généraux de l’Europe, au Grand Palais de Lille. « Nous avons organisé cette journée en moins de deux mois, explique Guillaume Klossa, président d’Europa Nova, à l’origine de la manifestation. Et comme marraine, nous avons choisi l’actrice Sarah Biasini. Emblématique, européenne au plus profond d’elle-même, elle vit l’Europe au quotidien. » Sylvie Goulard, présidente du Mouvement Européen France, renchérit : « il nous paraissait impensable de ne pas fêter les cinquante ans du traité de Rome. Aujourd’hui, nous avons réussi à réunir toutes les générations. Cette semaine s’achèvera à Berlin avec une série de manifestations. » Quarante associations et organisations ont répondu présentes, sans compter des représentants de la société civile, des journalistes et des politiques impliqués en Europe.
Pour les écouter, plus d’un millier de personnes s’étaient déplacés de Lille et de toute la France. Alors, les Français seraient-ils si désintéressés que cela par les problématiques européennes ? Joséphine, jeune étudiante allemande à l’Institut d’Etudes Politiques de Lille, est venue avec deux de ses camarades : « J’ai entendu parler des 1ers Etats généraux de l’Europe en cours. Je ne partage pas toutes les opinions pro-européennes, mais je voulais voir jusqu’à quel point on peut être pour l’Europe. » Mais à n’en pas douter, la majorité des visiteurs était déjà acquise à la cause européenne.
La réflexion au cœur des débats
Qu’importe, la journée a été riche d’enseignement. Seize ateliers-débats sur les thèmes du marché commun, de la liberté de la presse, de la démocratie européenne, du dialogue social ou encore du co-développement, étaient en effet organisés. Entre un exposé didactique sur le fédéralisme et la fougue, non moins empreinte d’humour, d’un Jean Quatremer, journaliste à Libération sur les questions européennes, on a discuté, débattu, réfléchi, puis synthétisé tous les propos.
Dès 17h30, les associations organisatrices de l’événement tiraient ainsi les premiers enseignements de ces Etats généraux, avant d’en faire un compte-rendu complet dans les prochains jours. Les invités de la plénière de clôture, parmi lesquels Jean-Louis Bourlanges, député européen, Pierre Lequiller et Elisabeth Guigou, respectivement président et vice-présidente de la délégation de l’Assemblée nationale pour l’Union européenne et Tommaso Padoa-Schioppa, ministre italien des finances, sont en tout cas tombés d’accord sur un point : la règle de l’unanimité dans le processus de décision doit être revue et vite. Quant au traité établissant une Constitution pour l’Europe, rejeté par les Français et les Néerlandais, il doit être remplacé par un texte plus concis et plus clair.
Passer le flambeau
Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, passant le relais lors d’un marathon, à une jeune femme qu’on prendrait volontiers pour Sarah Biasini : l’affiche des 1ers Etats généraux de l’Europe sur fond jaune pétant, annonçait la couleur. Les jeunes, justement venus en nombre, y ont vu un message : c’est à eux de reprendre le flambeau pour poursuivre et approfondir la construction européenne. Vaste programme auquel on aimerait bien croire. En attendant, les propositions qui ont émergé lors de cette manifestation, seront transmises aux candidats à l’élection présidentielle. Car il ne tient qu’à la France de revenir sur le devant de la scène européenne et de redevenir le principal moteur de l’Union européenne.
Un sondage sur la fierté d’être européen
A l’occasion des 1ers Etats généraux de l’Europe, l’institut CSA a publié sur commande d’Europanova un sondage intitulé « Peut-on être fier d’être européen ? ». Les Français ne voient aucune contradiction entre être fier d’être français et être fier d’être européen. Plus ils sont fiers d’être français, plus ils sont fiers d’être européens. Une tendance se confirme : les jeunes restent toujours les plus pro-européens, tout comme les catégories socio-professionnel les supérieures.
Sophie Gérardin