De son vrai nom Helmut Steinberger, il se lance dans le mannequinat avant de suivre des cours d'art dramatique à Londres puis de s'installer à Rome. Repéré par Luchino Visconti lors du tournage de "Sandra" en 1964, il devient l'amant et l'un des acteurs fétiches du réalisateur italien.
Dans "Les Damnés" (1969), le jeune dandy se déguise en Marlene Dietrich, dans "Ludwig, le crépuscule des dieux" (1973), il interprète Louis II de Bavière aux côtés de Romy Schneider, et, dans "Violence et passion" (1974), il est un jeune gigolo. Désespéré par la mort du maestro italien en 1976, le comédien autrichien, qui tourna également sous la direction de Vittorio De Sica dans "Le Jardin des Finzi-Contini" (1970), tombe dans l'alcool et la drogue.
Figure de la jet-set, il apparaît dans la série "Dynastie" au début des années 1980 et interprète le rôle d'un banquier suisse dans "Le Parrain III" (1990), de Francis Ford Coppola. Il avait joué plus récemment dans "Saint Laurent" (2014), de Bertrand Bonello, où il incarnait le couturier vieillissant.
Le réalisateur et scénariste, connu pour ses adaptations littéraires au cinéma, a reçu deux César, en 1979 puis en 1986.
Le cinéaste Michel Deville, qui a fait tourner Brigitte Bardot, Catherine Deneuve ou encore Michel Piccoli, est décédé le 16 février à l'âge de 91 ans et a été enterré lundi 20 février, a affirmé son épouse et collaboratrice, Rosalinde Deville, à l'AFP. "Nous ne l'annonçons seulement aujourd'hui car nous avons souhaité nous recueillir dans l'intimité familiale et Michel détestait les cérémonies...", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Le réalisateur, mort "de vieillesse" selon son épouse, a été "inhumé au cimetière de Boulogne-Billancourt, sa ville". Auteur d'une trentaine de longs-métrages, il a reçu deux César pour "Le Dossier 51" (1979, meilleur scénario) et pour "Péril en la demeure" (1986, meilleur réalisateur) et également obtenu deux fois le prix Louis-Delluc (considéré comme le Goncourt du cinéma) pour "Benjamin ou les mémoires d'un puceau" (1967) et "La Lectrice" (1988).
Le photographe des stars, Douglas Kirkland, est décédé chez lui à 88 ans ce 2 octobre 2022. Retour sur une vie pleine de paillettes.
Plus de 600 célébrités Le chiffre est dingue ! Douglas Kirkland a photographié au cours de sa carrière plus de 600 célébrités du monde entier. Parmi elles on peut citer Marilyn Monroe, Angelina Jolie, Coco Chanel, Brigitte Bardot, Alfred Hitchcock, Audrey Hepburn, Romy Schneider, Morgan Freeman, Orson Welles, Charlie Chaplin, Oliver Stone, Leonardo DiCaprio, Catherine Deneuve, Michael Jackson, Andy Warhol, Liz Taylor, … Toutes les stars du XXe siècle sont passées devant son objectif. Outre cela il a également été photographe spécial durant le tournage d’environ 150 films dont 2001 : "L’Odyssée de l’espace", "Mon Afrique", "Moulin Rouge", "Titanic", "Gatsby Le Magnifique".
Un géant de la photographie Les superlatifs ne suffisent pas pour décrire cet homme. Né le 16 août 1934 à Toronto (Canada). Il a étudié l’art de la photographie sous la direction d’Irvin Penn, rien que ça. Repéré rapidement, il collabore avec de nombreux magazines et journaux. En 1961, Look Magazine, alors publié à plus de six millions d’exemplaires par mois, lui confie une mission de taille : photographier la star au sommet de son succès Marilyn Monroe. Il réalise 55 clichés inoubliables de la diva regroupés sous le titre "An evening with Marilyn Monroe". Il choisit de la représenter dans des poses sensuelles. Pour cela il dit à ses assistants : «Nous n’avons besoin que d’un lit avec des draps en soie blanche.». À travers ses photographies il réussit à rendre les mythes d’Hollywood accessibles, voire même vulnérables.
Un photographe célébré Douglas Kirkland a reçu de nombreux prix pour ses photographies. En 2003 il a notamment eu le Lucie Awards qui récompense une réalisation exceptionnelle en photographie de spectacle. Ses photographies sont exposées à travers le monde entier dans des nombreux musées. On les retrouve à l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences à Los Angeles mais aussi en Australie à la National Portrait Gallery ou dans son équivalent à Londres. Il a également démocratisé l’accès à ses oeuvres photographiques à travers la publication de nombreux ouvrages dont un sur la couturière française Coco Chanel en 2008 et un sur toute son oeuvre intitulé "Douglas Kirkland, A life in Pictures".
Il avait coutume de dire : «La photographie a toujours signifié imaginer et interpréter des personnes, des lieux et des événements. Je comprends mieux le monde avec un appareil photo.»
Le comédien s’est éteint vendredi à 91 ans. Il a été un mythe pendant plus d’un demi-siècle, au cinéma comme au théâtre.
Il aura marqué l’histoire du cinéma français et tourné avec les plus grands. L’acteur Jean-Louis Trintignant, comédien depuis les années 1950, présent notamment dans le cinéma d’auteur, et pilote automobile, s’est éteint à l’âge de 91 ans, a annoncé son épouse Mariane Hoepfner Trintignant via un communiqué transmis par son agent à l’AFP, ce vendredi.
De cette génération de géants qui disparaît comme si toute une époque allait baisser le rideau, certains ont démarré tard, comme Noiret, Piccoli, Galabru, Marielle ou Rochefort. On ne les remet pas jeunes. D’autres ont finalement ralenti assez tôt, comme Belmondo, qui a tourné ses ultimes chefs-d’œuvre à la cinquantaine, voire Delon, de plus en plus rare à partir de cet âge-là aussi. Et il y a Trintignant, éblouissant à 25 ans dans "Et Dieu créa la femme", bouleversant à 80 ans passés dans "Amour".
Une ligne de vie différente, brisée souvent, mais qui ne cède jamais. Il monte sur scène comme à cheval, et ne dételle jamais dans un rodéo qui l’empêchera toujours de sombrer malgré les épreuves. Avec l’amour comme fil rouge du début à la fin, de la folie des sens du brûlot passionnel de Roger Vadim avec Brigitte Bardot en 1956, à la folie de vieillir et de mourir de l’élégie de Michael Haneke en 2012. Deux films de couples, à l’aube et au crépuscule, l’un de jeunots, l’autre de vieillards, et à plus d’un demi-siècle d’écart, Jean-Louis Trintignant y est d’une justesse absolue.
On parle peu du vieillissement des hommes au cinéma. Lui a merveilleusement tenu, mieux et plus qu’aucun autre. Il a su vieillir comme un visage éclairé différemment par le soleil à différentes heures du jour ou de la vie. Il a même su vieillir jeune. Dans "Trois couleurs : rouge", de Kieslowski, en 1994, l’acteur n’a après tout que la soixantaine, mais son visage est déjà très marqué, vingt ans avant "Amour", dans ce rôle d’un juge aigri et solitaire à la retraite qui espionne ses voisins et à qui une jeune femme, jouée par Irène Jacob, va redonner le sens de la vie. Son visage est un livre qui a vécu, à l’image de la bibliothèque de sa maison dans le film, avec ses reliures dorées, ses peaux magnifiques et bronzées par le temps, son cuir dur et doux à la fois. Les rides du visage comme celles de la main, routes d’un roman ou du temps.
Le cinéaste de "Que la fête commence" ou "Coup de torchon", qui avait commencé sa carrière comme critique, a rencontré le succès avec ses films où il mettait en scène avec brio Philippe Noiret.
Le réalisateur, scénariste et producteur Bertrand Tavernier est décédé jeudi à 79 ans, à Sainte-Maxime dans le Var. Son épouse et ses enfants ont annoncé la nouvelle sur les réseaux sociaux, exprimant leur «tristesse» et leur «douleur» et associant l'Institut Lumière, dont Bertrand Tavernier était le président.
Bertrand Tavernier était né le 25 avril 1941 à Lyon, haut lieu du cinéma avec l'Institut Lumière dont il était président. Fils de l'écrivain et résistant René Tavernier, il avait découvert le cinéma lors d'un séjour en sanatorium. Il s'était fait connaître en 1974 en dirigeant Philippe Noiret dans "L'Horloger de Saint-Paul", première collaboration avec un acteur qui cosignera certains de ses plus grands films : "Que la fête commence", "Le Juge et l'Assassin" ou "Coup de torchon". Ses films ont été largement récompensés : prix Louis-Delluc pour "L'Horloger de Saint-Paul", nomination aux Oscars en 1983 pour "Coup de torchon", prix de la mise en scène à Cannes en 1984 pour "Un dimanche à la campagne", BAFTA 1990 du meilleur film étranger pour "La vie et rien d'autre", Ours d'Or en 1995 à Berlin pour "L'Appât", Lion d'Or à Venise pour l'ensemble de sa carrière.
L'un des plus grands scénaristes du cinéma français vient de mourir. Il y a deux ans Jean-Claude Carrière revenait pour nous sur ce film mythique de 1969...
Les images sont en noir et blanc. Le grain de la pellicule trahit le temps passé. Rien n’empêche d’y ajouter les couleurs du présent. Le 12 août 1968 sur l’aéroport de Nice, un petit coucou en provenance de Berlin se pose. Alain Delon, 33 ans, beau comme un camion, fait les cents pas entouré de journalistes. Romy Schneider, 30 ans, s’apprête à débarquer. Dans quelques jours, ils vont débuter le tournage de La piscine, un thriller ensoleillé signé Jacques Deray. Sur la piste d’atterrissage, Delon a eu le temps de prévenir l’assemblée : «Romy est devenue une femme. Ce n’est plus une jeune fille, ce n’est plus Sissi cette fille avec les joues bien rondes… D’ailleurs vous allez vous en apercevoir tout à l’heure.» Tout à l’heure, c’est maintenant. Romy descend les quelques marches dans une robe sans manches. Elles portent des gants blancs comme une reine en voyage officielle. Souriante et belle, les gestes sont pourtant hésitants, presque gauches. Cela rajoute au charme de cette réapparition. En bas, sur le tarmac, Delon chemise ouverte, cheveux au vent, n’a pas de fleurs à la main. Les roses, c’est du passé. 10 ans déjà, que Delon, alors jeune premier débutant, attendait dans un autre aéroport, la même femme, déjà star, qui l’avait choisi sur une simple photo pour être son chevalier servant à l’écran. «Son personnage sonnait faux ! avait alors pensé Romy Schneider. Il était trop bien coiffé, trop bien habillé, avec son costume très à la mode. Même le bouquet de roses qu’il avait à la main était trop rouge.» Ca n’avait pas empêché ces deux-là de s’aimer. Puis de se quitter. Delon avait posé des roses près de sa lettre de rupture. Aujourd’hui, les rôles se sont presque inversés.
A Nice, Romy touche enfin terre. Delon la couvre de baisers, l’enlace pour mieux la protéger. L’allure est décontractée mais les lèvres pincées trahissent l’émotion. Un journaliste s’approche de l’étreinte : «Vous êtes émus ?» Alors que l’allemande suffocante acquiesce maladroitement, le français, sûr de lui, bombe le torse et recadre «Vous aussi vous êtes émus derrière ce micro !» Delon, l’œil pétillant regarde l’objectif d’un air entendu. Il a conscience que ce qui se joue là, appartient déjà à la légende. Ces retrouvailles tout le monde en rêvaient. Romy et Alain, le couple star d’un temps pas si lointain. Elle, a depuis choisi l’effacement et une vie rangée à Berlin. Lui, l’omniprésence. Delon est une star. C’est lui qui a téléphoné à Romy pour lui demander de revenir en France et d’imprimer à nouveau la pellicule de sa puissante beauté. Au départ les producteurs ont fait la moue à l’idée d’engager une comédienne un peu oubliée. Mais Delon peut tout, alors "Sissi" - qui n’est plus "Sissi" donc - rapplique illico. Delon rallume les flammes que l’on croyait éteintes. Bientôt, entre eux, ce sera torride. Une histoire d’eau avec beaucoup de remous. Comme avant. Ou presque.
"Deux trous du cul!" Dans sept jours sous le soleil à Ramatuelle exactement, ils seront donc Marianne et Jean-Paul pour la caméra de Jacques Deray qui adapte un roman de Jean-Emmanuel Conil (aka Alain Page pour les férus de romans noirs). Jean-Paul et Marianne, sont beaux, ils s’aiment, se la coulent douce au bord d’une villa avec piscine, font l’amour l’après-midi avec la grande bleue en toile de fond. A la surface de l’eau tout est luxe, calme et volupté, jusqu’au jour où débarque le flambeur Harry (Maurice Ronet) et sa fille, tout en grâce et discrétion (Jane Birkin, 22 ans, déjà muse de Serge Gainsbourg). Tensions, jalousie, séduction et… plongeons dans la piscine. La présence de Ronet dans ce tableau, invite aussi aux souvenirs. "Plein soleil", 1960, René Clément d’après un thriller de Patricia Highsmith. Delon et Ronet, sur un bateau. Ronet tombe à l’eau. Qu’est-ce qui reste ? Une virilité exacerbée. Marie Laforêt, leur partenaire féminine du film de Clément, garde un souvenir mitigé des deux mâles, "Alain Delon et Maurice Ronet étaient si prétentieux... si méprisants: Deux trous du cul!" Balles neuves. Les deux trous du cul ne se sont pas assagis, mais Romy n’en souffre pas. De ce tournage, le tranquille Jacques Deray assure : «Il y a le soleil, la piscine, les acteurs sont là, tout le temps, il n’y a pas de plan de travail compliqué. Il n’y a pas de tension entre les acteurs, chacun vit à sa façon, à son rythme. Le rêve !» A Paris, toutefois, il y en a un qui angoisse sévère à l’idée de voir sa Jane passer son temps entre les deux loustics. C’est Gainsbourg. L’homme à la tête de chou est prêt à descendre dans le Sud avec sa Rolls et son flingue, « S’il y en a un qui touche à Jane, je le bute ! » dit-il à son ami producteur Pierre Grimblat. «Ce n’est pas tellement Delon qui me fait peur, mais Ronet… Celui-là, avec son air de ne pas y toucher !»*
RAS, côté potins sur le tournage de "La piscine". Cela n’empêche pas le sexe de transpirer par tous les pores de la pellicule. Au générique, on voit d’abord dans le reflet d’une eau dormante, des colombes gazouiller sur les branches d’un arbre. La musique un tantinet emphatique de Michel Legrand arrête soudain ses chœurs assommants. On trouve Delon couché sur le bord du bassin. La peau mate. Les tétons au garde à vous. Romy Schneider, le corps ruisselant après baignade, se colle au corps de l’Apollon qui embrasse goulument sa partenaire. Puis d’un geste habile lui dégrafe le haut de son maillot de bain. «Gratte-moi le dos ! Aaaaaah, personne ne le fait comme toi !» Soupirs. Il y a belles lurettes que les blanches colombes se sont envolées. Mais nous sommes au cinéma, et un coup de téléphone arrête l’étreinte. A l’autre bout du fil, c’est Ronet qui annonce son arrivée. Finies les bêtises. Après les ébats, le fracas. Bientôt, un plouf irréversible et le bleu du ciel chassé par le vent de la nuit.
«Et puis, je suis tombé dans le piège tropézien...» La nuit justement parlons-en. Les heures sombres du «noir». A la base, de ces eaux peu dormantes, il y a d’abord l’imagination d’un romancier, Alain Page, qui porte bien son pseudo. Dans les sixties l’homme a déjà beaucoup noirci du papier comme d’autres enfile des perles. Des «petits» romans noirs aux titres plus ou moins fleuris : "Les confettis par la racine", "Amour police et morgue", "Le vaudou est toujours dehors", "La tête froide", "Le yacht noir", "Cherchez la fille", "A pleine dents", bientôt "La piscine" donc, un peu plus tard "Tchao pantin". Page est un aspirant dandy qui traîne alors à Saint-Germain-des-Prés quand le quartier voulait dire encore quelque chose et que les touristes s’appelaient Boris Vian, Jean Cocteau, Jean Marais, Jean-Paul Sartre, ou encore Françoise Sagan. Aujourd’hui, l’homme a rangé sa Remington portative dans le Loir-et-Cher mais se souvient encore très bien des «environs de la Seine» avant la fièvre 68 : «C’est Jacques le frère de Françoise Sagan qui m’a introduit dans la bande, explique-t-il au téléphone d’une voix à peine éraillée malgré les années. Et puis je suis tombé dans le piège tropézien. C’était l’été 64, nous sommes tous descendus dans ce petit port qui faisait rêver tout le monde. Nous vivions en vase clos. Nous faisions tout, ensemble : boire, manger, rire, s’ennuyer et même baiser !» A Saint Trop’ le bon goût impose des règles et des endroits bien précis : la brasserie Sénéquier, Tahiti plage, L’Esquinade dès la tombée de la nuit. Il y a aussi les très gros bateaux et les murs d’une belle villa pour respirer à l’abri des vulgaires. «Pour quelqu’un qui observe ça de l’extérieur, c’est le rêve. Il veut à tout prix y entrer. De l’intérieur, ça peut vite devenir pesant voire étouffant. On a de furieuses envies de prendre l’air !» L’air pour Page passe par la plume. Et cette idée toute bête mais géniale : faire du «noir» dans un lieu gorgé de soleil. Un crime au sein d’une faune indolente et insouciante qui soudain quitterait les rives du rêve pour nager en plein cauchemar. Exit les ports brumeux, les rues sombres éclairées par des réverbères, les trench-coats trempés par la pluie comme dans les romans de Dashiell Hammett, Raymond Chandler ou David Goodis mais une villa dans le Midi, des maillots et une lumière saturée d’ultraviolets. Page écrit vite et bien.
Ça commence comme ça : «Jean-Claude trouve sa vie semblable à la goutte d’eau qui roule le long de sa main. Transparente, fragile et anonyme. Allongé au bord de la piscine, écrasé de soleil, il la voit en gros plan, cette goutte. A force de la fixer, il l’a élevée à la hauteur d’un symbole et il guette sa chute, le cœur battant. Il lui semble qu’il va mourir en même temps. Prudent, il préfère bouger, tourner la tête en laissant sa main retomber dans l’eau bleue de la piscine.»
Une goutte, du soleil, J.C. Les éditeurs refusent la chose : «Ils trouvaient que ça ne faisait pas assez polar et le style trop précieux. J’ai même une lettre de refus des éditions Juillard où pour justifier leurs réservent, comparent mes personnages à ceux des romans de Françoise Sagan. S’ils savaient ! Je n’ai pas insisté. A l’époque j’écrivais au moins six romans par an. Je l’ai mis de côté pour plus tard !» Première longueur.
Une eau encore dormante "La piscine" sort de l’eau grâce à Claude Vital, un ami de Page et accessoirement assistant réalisateur de Georges Lautner sur ses comédies franchouillardes et audiarisées : Les tontons flingueurs, Les barbouzes, Ne nous fâchons pas… Lautner cherche alors du sérieux, du sombre. Vital se tourne vers Page qui ressort du placard l’histoire de son crime jet-set et file voir Lautner. «Quinze jours après, poursuit l’auteur, ce n’est pas Lautner qui m’appelle mais Jacques Deray. Il aime mon histoire, l’atmosphère de fête perpétuelle qui bascule soudain dans l’horreur. Il me prévient toutefois que ses précédents long-métrages n’ayant pas été de gros succès, l’affaire pourrait prendre un peu de temps, voire n’aboutisse jamais. Je lui ai donné mon accord de principe. Peu importe le temps qu’il mettrait à boucler son film.»
A la fin des années 60, Deray, proche de la quarantaine, connaîtra bientôt le succès grâce à son association avec Alain Delon rencontré pendant la préparation de "La piscine". Pour l’heure, il n’est pas le cador de la profession, celui de Borsalino, de Flic Story ou de Trois hommes à abattre. Son début de carrière est confidentiel. Rififi à Tokyo, Symphonie pour un massacre ou encore L’homme de Marrakech, grossissent certes un CV, garantissent un savoir-faire mais pas encore une vraie patte. Deray n’est pas non plus un auteur comme les petits gars de la Nouvelle Vague qui fleurissent à ce moment-là. Cela ne l’empêche pas de les regarder avec admiration mais toujours à distance, avec la certitude de ne jamais en être vraiment. Dans un entretien donné à Yves Allion pour L’avant-scène cinéma en 2002, soit un an avant sa mort, le cinéaste avoue d’ailleurs : «On ne peut pas commencer une carrière en 1960 sans être irrigué par ce sang neuf du cinéma. Car même si je n’ai pas suivi le chemin de Truffaut ou de Chabrol, je m’en sentais assez proche […]. Je me situe à un point de rencontre entre la Nouvelle Vague, ce cinéma de qualité pour lequel j’avais travaillé en tant qu’assistant (pour Gilles Grangier principalement !) et le cinéma américain qui était pour moi une école formidable.» Fataliste sur son statut de bon technicien, Deray confie un peu plus loin : «C’est vrai que j’ai souffert un peu petit peu que l’on ne m’associe pas à l’auteur, mais en même temps je ne trouvais pas ça anormal.» Avec "La piscine", il veut bouger ses propres lignes et voit dans cette histoire une formidable exploration des tensions au sein d’un couple. L’eau dormante promet une émancipation possible. Ce n’est pourtant pas gagné. En 1967 quand Deray voit toutes les portes des grands bureaux des Champs-Elysées se claquer les unes après les autres, Alain Delon n’est pas encore Jean-Paul et Romy, Marianne. Saint Trop’ est encore un doux mirage et les eaux dorment encore. Tout le monde lui répond que dans son histoire, il ne se passe rien. Ou si peu. Mais les ondulations ne vont pas tarder à apparaître à la surface du bassin. La deuxième longueur est bientôt terminée.
«Je trouve que leur aventure sent l’employé de bureau…» Le producteur qui dit oui s’appelle Gérard Beytout. Il est assis sur le succès de la saga defunesque des Gendarmes. Mais ça, Alain Page ne le sait pas encore, lorsqu’il entre dans le bureau du mogul avec Jacques Deray pour céder les droits de son histoire. «Son bureau était certes pas loin des Champs-Elysées mais il ne payait pas de mine. Je ne connaissais rien au monde du cinéma, je n’avais pas d’agent. J’aurais dû me renseigner un peu avant de débarquer de ma province par le train du matin. Je suis allé directement avec Jacques chez Beytout la fleur au fusil. Il m’a proposé de mettre mon salaire en participation. En sortant, je suis allé déjeuner avec Jacques. C’est à ce moment-là qu’il me donne les références du producteur et m’annonce comme si de rien n’était qu’Alain Delon est intéressé. Le petit film devenait soudain une grosse production !J’avais un peu le sentiment de m’être fait avoir !»
Et ce d’autant plus, que Deray a déjà bien avancé et surtout confié à Jean-Claude Carrière le soin d’adapter le scénario de "La piscine". Page est donc rapidement hors-jeu et forcément amer. Deray écrit dans son autobiographie, J’ai connu une belle époque (Editions Christian Pirot) : «Par correction et pour recueillir son avis, j’envoie à Alain Page le texte à peu près définitif de Jean-Claude Carrière. Sa réponse est rapide et violente : «… Je trouve que leur aventure sent l’employé de bureau… Il n’y a pas d’apparences, simplement un chassé-croisé au niveau du sexe. J’avoue que j’attendais mieux de Carrière». Nobody is perfect.» Si l’auteur reconnait aujourd’hui la qualité du film et la puissance de feu du face à face Schneider – Delon, il trouve que sa matière première a été simplifié sur l’autel de l’efficacité dramatique. «A l’écran, Delon n’a pas un sou et voit débarquer Ronet en Maserati, plein fric. On comprend que naisse chez lui une frustration qui se mue en haine et le pousse finalement au crime. Dans le roman, c’est le plus jeune qui est riche, beau, propriétaire de la maison et qui finit par être jaloux du plus vieux. Ce dernier possède en effet, une chose qu’il n’aura jamais : un charme ravageur. Un charme à la Vittorio Gassman. Harry contrairement à Jean-Paul n’a pas un rond mais séduit tout le monde. Je trouvais plus complexe et intéressant ce renversement de valeurs.» Idem pour la fin. Page soucieux d’isoler du reste du monde ses personnages hors d’atteinte du haut de leur tour d’ivoire, préfère les enfermer un peu plus refusant toute rédemption possible. «A l’écran, ça respire le parfum du compromis, soupire-t-il. En voyant le couple face à la mer, le film laisse le spectateur sur une note d’espérance et d’éternité. J’étais bien plus acide. La police n’était pas dupe mais elle ne pouvait pas à prouver la culpabilité de Jean-Paul. Tous les protagonistes se retrouvaient finalement prisonniers de la maison. Le huis-clos se refermait sur eux.» Le roman d’Alain Page on s’en doute, a trouvé preneur pendant la production du film, et sortira en librairie dans la foulée de son adaptation ciné. Alain Page a laissé tomber son pseudo pour l’occasion et retrouve son patronyme de naissance : Conil. Jean-Emmanuel Conil.
Les derniers mots du livre disent ceci : «Marianne, les regardant tour à tout, dit d’un ton enjoué : «J’ai préparé un repas froid. Salade niçoise, crabe, fromage et fruits. » Personne ne bouge. Dans le silence habité de la nuit qui tombe, quelque chose vibre. Les reflets des rares lumières courent à la surface de la piscine qu’enveloppe le parfum des bougainvillées. L’air frémit comme au passage d’une ombre. «Harry ?»
"La piscine" laisse donc le lecteur avec un fantôme. De ces petits arrangements avec le roman, Jean-Claude Carrière interrogé lui-aussi par téléphone, ne s’en souvient pas : «Jacques m’avait juste confié quelques pages où il était question des grandes lignes de l’intrigue. J’ai travaillé immédiatement. La seule consigne que j’avais c’était d’y aller mollo sur les dialogues. Deray sortait de plusieurs films scénarisés par Michel Audiard, il n’en pouvait plus. Je me souviens parfaitement de ce qu’il m’a dit : «Chez Audiard, les vedettes ce sont les mots, tu ne peux pas faire autrement que de filmer les visages des acteurs qui parlent ou qui écoutent, c’est frustrant. Donc moins tu mettras de mots, plus tu m’obligeras à avoir de l’imagination.»»
Une lointaine expression de tristesse Reste juste un film à faire. Delon entré dans le processus via le producteur écarte de fait les noms des interprètes pressentis : le britannique James Fox et le français Claude Rich. Côté femmes, Monica Vitti, Delphine Seyrig, Natalie Wood, Angie Dickinson ou encore Leslie Caron sont très vite rayées de la liste. Romy Schneider servie par Delon suscite toutefois un petit débat en interne sur le mode «faut-il vraiment ressusciter Sissi ?» mais on ne refuse rien à Delon. Sur ce coup-ci tant mieux. Jacques Deray rencontre l’actrice teutonne et écrit : «Dès la première minute, je suis conquis. Je la trouve rayonnante, avec pourtant dans le regard une lointaine expression de tristesse.» Romy Schneider a 30 ans, elle est mère d’un petit garçon. Quelques mois plus tôt le père de l’actrice est mort d’un infarctus d’un excès de tract est-il précisé dans la bio. Les choses de la vie commencent à sonner différemment. Jean-Claude Carrière précise : «Romy a tout pour elle, y compris les premières blessures de la vie, les inquiétudes de la trentaine. A l’écran, elle irradie. Plus tard, Delphine Seyrig m’a avoué qu’elle n’était pas très emballée à l’idée d’apparaître à l’écran, quasi nue, la plupart du temps. Elle n’avait plus 20 ans. Romy, elle, n’a pas hésité, c’était très courageux de sa part.» Cette «expression de tristesse» que porte Romy Schneider, c’est bien-sûr bon pour la caméra. Deray le sait. Sa mise en scène jouera de toute façon à fond sur l’intériorité des personnages : «Je n’avais pas envie de faire des panoramiques savants, mais je voulais en permanence aller vers le regard. J’avais quand même la chance d’avoir Delon, Romy Schneider ou Ronet devant mon objectif. Avec des acteurs comme ceux-là, la caméra peut s’éterniser un peu en gros plan : on ne s’ennuie pas.»
Quant à Jane Birkin, la ravissante britannique, elle incarne à elle-seule le visage d’une jeunesse libérée qui renvoie à la figure de la génération précédente - celle de Romy Schneider, Bardot et consorts – cette insouciance tant désirée mais qui leur a été si souvent refusée. Jane B. a déjà participé à quelques films dont le culte Blow up de Michelangelo Antonioni. Elle est ici Pénélope, la fille discrète et innocente de l’arrogant Harry (Maurice Ronet). Elle observe passive sur son transat le manège des sentiments : amour, haine et rancœurs. Deray confie dans un magazine la façon dont la sylphide lui serait apparue : «Parce qu’elle dînait à Saint-Germain-des-Prés, un soir de 1968, parce qu’elle avait un accent pas comme les autres, une façon de sourire, de rire, de marcher, de s’étonner, parce qu’elle avait un grand sac de paille, Jane se retrouve quelques jours plus tard au bord d’une piscine.» Qu’importe si cette histoire est vraie, la magie du cinéma n’est faite que de hasards savamment mis en scène.
Juillet - Août 1968. Le producteur Gérard Beytout a loué une villa à Ramatuelle pour des vacances en famille. Il gardera les clefs jusqu’à la fin septembre et s’en servira comme décor pour "La piscine". Deray attend donc que Beytout et sa clique aient fini de se dorer la pilule et débarque à la fin août. «Je m’installe enfin, avec toute l’équipe pour un tournage supposé commencer en septembre se souvient Deray dans son autobiographie. Le temps est splendide et l’eau de la piscine, d’un bleu azur, n’attend plus que les corps bronzés des protagonistes.»
Un hédonisme petit-bourgeois 1968. La révolte du mois de Mai est encore chaude. Deray faisait partie de la bande des cinéastes qui ont baissé le rideau du festival de Cannes quand Godard hurlait : «Je vous parle de solidarité avec les étudiants et les ouvriers, vous me parlez de travelling et de gros plan : vous êtes des cons !» Pourtant à Ramatuelle, tout le monde semble s’en foutre éperdument. Le film aussi d’ailleurs. Sous les pavés, "La piscine". Dans ce drame, le hors champ n’existe pas. Il règne un hédonisme petit bourgeois totalement assumé. 1969, l’année de la sortie du film, sera de toute façon érotique. «Et "La piscine" alors ? se demande le cinéaste dans ses mémoires. Elle attend paresseusement, loin des mouvements encore chauds qui doivent faire craquer la cuirasse d’un cinéma bourgeois», avant d’ajouter lucide sur lui-même et ses convictions : «Ce bouleversement, des rues et des idées, ne change rien pour moi.»
Sa caméra, presque impassible, se fait, comme convenu, discrète. Elle scrute comme par effraction les moindres faits et gestes des uns et des autres, se rapproche prudemment des visages pour saisir la violence derrière les masques, quitte à suspendre le temps. Jean-Claude Carrière précise : «Deray n’était pas un intellectuel et ne s’est jamais présenté comme un auteur. C’était un faiseur de films qui connaissait la technique sur le bout des doigts. Il avait beaucoup de goût pour établir de magnifiques rapports entre la caméra et les acteurs. Je me suis rendu une seule fois sur le tournage, l’ambiance était très sérieuse.»
Deray ajoute : «Peu de fêtes sur le tournage, plutôt «chacun chez soi» sauf pour l’anniversaire de Romy […] Alain et Romy, follement heureux de se retrouver au début, ont au bout de quelques semaines épuisé les émotions des souvenirs de leur cher et tumultueux passé.»
Au final, sur l’écran, il y a donc très peu de dialogues et beaucoup de regards. "La piscine" sort en janvier 1969. En pleine grisaille hivernale, le film annonce déjà les couleurs de l’été. L’avant-première a lieu dans un cinéma des Champs-Elysées, Le Balzac en présence bien-sûr des acteurs. L’ambiance est plutôt joyeuse. Tout au plus Deray note les tensions qui règnent autour de Delon en raison de l’affaire Markovic, du nom de «l’homme à tout faire» de l’acteur dont le corps a été retrouvé dans une décharge près de Paris deux mois auparavant. Toute la presse en fait ses choux gras. Romy Schneider est là-aussi, mais se tient légèrement en retrait. «Nous nous sommes tous retrouvés au Fouquet’s pour le cocktail, se souvient Alain Page. Jane Birkin passait son temps à demander avec son accent anglais : « Vous n’avez pas vu Serge ?» Elle portait un chemisier ouvert jusqu’au nombril et un grand sac lui pendait sur l’épaule. Romy, de son côté, paraissait plus sombre. Elle s’est d’ailleurs rapidement éclipsée. Quant à Delon, il est venu me saluer pur me dire que si j’avais d’autres sujets de film à lui proposer, de ne pas hésiter…»
Une éternité et un naufrage Plus de 2,5 millions de spectateurs plongent avec Romy et Alain. Le couple qui n’en est pourtant plus un, fait fureur en une des gazettes. Delon, poursuit son incroyable ascension populaire. Quant à Schneider, sa carrière va connaitre un second souffle inespéré. Quelques semaines auparavant, dans un coin du studio où elle assure la postsynchronisation de "La piscine", un certain Claude Sautet observe la belle faire ses vocalises. Pour elle et lui, c’est le début d’une glorieuse collaboration : "Les choses de la vie", "César et Rosalie", "Max et les ferrailleurs", "Mado", "Une histoire simple"…
Depuis 50 ans "La Piscine" ne désemplie pas, passe et repasse à la télé et continue de faire fantasmer celles et ceux qui aiment à se mirer dedans. Récemment, pour le besoin d’une campagne publicitaire, une prestigieuse marque de parfum a ressortie une photo de Delon période "Piscine" vantant les mérites de la fragrance. La figure du comédien alors au faite de sa beauté, est devenue icône. Cela n’a pas empêché le cinéaste italien Luca Guadagnino de relifter "La Piscine" en 2015. Au diable, les idoles ! Dans l’ampoulé et bavard "A Bigger Splash", Tidla Swinton est Schneider, Matthias Schoenaerts, Delon, Ralph Fiennes, Ronet et Dakota Johnson, Birkin. Joint par téléphone au moment des faits, Guadagnino, assumait pleinement le blasphème : «Il s’agit d’une réinterprétation. Mon film tente de comprendre comment les personnages composent avec leurs pulsions, leur plaisir. Le désir conduit ici des êtres à un certain renoncement et à une grande nostalgie. A Bigger Splash est en cela un film d’aujourd’hui. Notre époque est mélancolique. En 1969, tout semblait plus joyeux.» Pour Alain Page qui a vu passer devant lui un grand nombre de projets de remake dont l’un avec Richard Gere, Sharon Stone et Tom Cruise signé Paul Verhoeven, le remake de Guadagnino est un naufrage artistique.
D’où cette furieuse envie de (re)plonger encore et encore dans les eaux troubles originelles de ce passé forcément idéalisé. Le dernier plan du film de Deray, montre Romy Schneider dans la même robe blanche qu’à son arrivée à l’aéroport de Nice. Dans l’encadrement d’une des fenêtres de la villa, on la voit blottie dans les bras d’Alain Delon. La caméra à l’extérieur les regardent amoureusement et les retient prisonniers. Pour eux, il n’y a peut-être plus d’après. Ne reste qu’une éternité en trompe l’oeil.
Christopher Plummer s'est éteint à l'âge de 90 ans. L'acteur avait joué dans plusieurs films, devenant le comédien le plus âgé à recevoir un Oscar.
Le monde du cinéma est de nouveau frappé par une mauvaise nouvelle. À l'aube du premier week-end du mois de février, Christopher Plummer est décédé à l'âge de 90 ans. Le comédien s'est éteint paisiblement ce vendredi 5 février à son domicile dans le Connecticut (Etats-Unis), comme l'a confirmé sa famille. Elaine Taylor, sa femme depuis 53 ans, était à ses côtés lorsqu'il a rendu son dernier souffle.
En près de 70 ans de carrière environ 200 films et téléfilms à son actif, le comédien aura réussi à laisser sa trace dans l'univers du petit écran et surtout du septième art. [...] Il a également remporté deux Emmys et deux Tonys.
Il est surtout connu pour avoir joué le rôle du capitaine George Von Trapp aux côtés de Julie Andrews dans le classique de 1965 de Robert Wise, "The Sound of Music" ("La Mélodie du bonheur"). La comédie musicale avait remporté cinq Oscars, dont celui du meilleur film. L'acteur avait été sélectionné aux Oscars quelques années plus tard, pour "Tout l'argent du monde" de Ridley Scott, un film dans lequel il avait remplacé au pied levé Kevin Spacey, rattrapé par des accusations d'abus sexuels.
On a également pu le voir dans "L'armée des 12 singes" de Terry Gilliam, "Malcolm X" de Spike Lee ou encore "Star Trek VI : Terre inconnue" de Nicholas Meyer. Passé par le théâtre, il a également permis à d'autres films de bénéficier de son talent : "Stage Struck", "The Man Who would Be King", "Battle of Britain", "Waterloo", "Fall of The Roman Empire", "The Insider", "Syriana" ou encore "Inside Man".
Sa carrière sur grand écran s'est achevé en 2019 avec deux films : "The Last Full Measure" avec Samuel L. Jackson et "À couteaux tirés" ("Knives Out") avec un casting très étoffé (Daniel Craig, Chris Evans, Katherine Langford, Jamie Lee Curtis, Michael Shannon ou encore Don Johnson).
Récompensé par deux césars, il fut avec «La Boum» et les trois «Camping» la vedette d'au moins deux générations. Il vient de disparaître à 84 ans.
Il y a "La Boum", bien sûr. Mais aussi "Camping" 1, 2, 3 et ses Flots bleus, quarante ans plus tard. D'écrasants succès au cinéma. Et quelques triomphes : "Un éléphant, ça trompe énormément", et sa suite au "paradis", "La Crim'", "Le Souper" avant "Le Dîner de cons". Sans omettre "Vidocq" à l'ORTF avec son génial générique musical zinzin picoté de clavecin.
Au cinéma, au théâtre, à la télévision et aussi dans les énormes bagnoles du rallye Paris-Dakar (où il fut le co-pilote du légendaire champion automobile Jackie Ickx), Brasseur est autant l'acteur que l'auteur d'un grand bout de siècle. Sans caricatures et avec des cicatrices – comme celles de son engagement de parachutiste en Algérie dans la fin des années 1950. Claude Brasseur, c'est surtout une présence pleine de sincérités.
Pas grand. Une voix passée dans un toaster à 6 heures du matin. Et un rire en éclats de tabac. Il est Claude. «Avec un C comme Brasseur», dit de lui, en 1960, la belle, franche et maxi-vedette d'avant-guerre, Mademoiselle Arletty, bêtement mise en coulisse après 1944. Elle a ses têtes en matière de gueule et d'atmosphère cinématographique. Elle a connu et apprécié le père : Pierre. Mais pour elle, dès qu'elle l'aperçoit au cinéma, c'est clair : dans la famille B, elle a un coup de cœur pour le fils : Claude, ce caracoleur lucide dans un univers d'artistes.
L’académicien Jean-Loup Dabadie est mort, dimanche 24 mai, à Paris, a annoncé son agent, Bertrand de Labbey, à l’Agence France-Presse (AFP). Il avait 81 ans. M. Dabadie est mort à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, d’une autre maladie que le Covid-19, a précisé son agent.
Né en 1938 à Paris, Jean-Loup Dabadie avait débuté comme écrivain et journaliste, avant de devenir auteur de sketches à grand succès, puis un immense parolier et un scénariste remarqué pour ses textes empreints de tendresse et de nostalgie.
"C’était un artiste complet, il avait réussi dans tous les arts : le sketch avec Guy Bedos ; la chanson avec Polnareff et Julien Clerc ; et également le cinéma en tant que scénariste et adaptateur", a rappelé M. de Labbey. M. Dabadie a écrit son premier roman, Les Yeux secs, à 19 ans, avant de débuter dans le journalisme, collaborant à la revue Tel quel au côté de Philippe Sollers, et aurait pu devenir un auteur "sérieux", s’il n’avait expédié ses premiers sketches – Paulette, Le Boxeur… – à Guy Bedos durant son service militaire.
De "La gifle" à "Vincent, François, Paul et les autres" Jean-Loup Dabadie a été parolier, écrivant plus de 300 chansons pour fournir en tubes plusieurs générations de chanteurs. Juliette Gréco, Yves Montand, Michel Sardou, Serge Reggiani… Avec là encore deux rencontres majeures : Michel Polnareff, pour lequel il écrivit un hymne au bonheur partagé, On ira tous au paradis, et Julien Clerc, avec qui il travaillera sur une dizaine d’albums et pour lequel il signera les chansons "Le cœur trop grand pour moi", "Femmes, je vous aime", et tant d’autres.
Il est également l’auteur des scénarios ou dialogues d’une trentaine de films majeurs de ces cinquante dernières années. On pense à "César et Rosalie" (1972), "Les choses de la vie" (1970) ou "Vincent, François, Paul et les autres" (1974), tous les trois réalisés par Claude Sautet. Il a aussi écrit pour François Truffaut ("Une belle fille comme moi", en 1972), Yves Robert et Jean-Paul Rappeneau ("Le sauvage", en 1975).
Le comédien laisse derrière lui des films innombrables tournés avec les plus grands cinéastes et une immense carrière théâtrale.
Il était apparu au cinéma dès 1945, avant de devenir l'un des plus grands acteurs français. Né le 27 décembre 1925, Michel Piccoli est mort à 94 ans, a annoncé sa famille lundi 18 mai. Acteur, réalisateur, producteur, metteur en scène, il a rencontré le succès sur le tard, à partir de 1963, avec "Le Mépris" de Jean-Luc Godard, aux côtés de Brigitte Bardot. Il était omniprésent depuis, sur scène et à l'écran, jusqu'à 2014, date de sa dernière apparition au cinéma.
Un homme secret et engagé Discret, voué à son art, exigeant dans ses choix, Michel Piccoli ne défrayait pas la chronique. Seul un film, une pièce, une récompense le faisait sortir de son antre, rien de plus. Secret, il a toutefois toujours prôné ses valeurs socialistes, soutenant François Mitterrand à deux reprises, ainsi que Ségolène Royal, montant au créneau contre le Front national ou pour défendre Amnesty International et les droits d'auteur sur internet.
Né à Paris d'un père violoniste et d'une mère pianiste, fille de famille fortunée, Michel Piccoli entre au cours Simon et apparaît dès 1945 à l'écran dans "Sortilège" de Christian-Jaque. Il a alors 20 ans. Si le cinéma fait tôt appel à lui, c'est le théâtre qui le passionne. Il intègre les compagnies Renaud-Barrault et Grenier-Hussenot, ou l'avant-gardiste Théâtre de Babylone.
La vie privée de l'homme reste confidentielle. Si ses trois mariages sont connus, qui se le rappelle marié à Juliette Gréco de 1966 à 1977 ? Il est également le père d'une fille issue de son premier mariage et de deux filles adoptives polonaises.
L'anti-jeune premier Dès ses débuts, le jeune Piccoli passe du cinéma au théâtre, avec une accélération prodigieuse à partir de 1950. Il enchaîne jusqu'à cinq pièces (Courteline, Pirandello, Strindberg) et quatre films la seule année 1952. Il tourne pour Jean Delannoy, Jean Renoir, René Clair, Alexandre Astruc… L'acteur participe aux balbutiements de la télévision dès 1954 dans un remake de Sylvie et le Fantôme, et y fera des apparitions régulières, même si le grand rôle n'est pas au rendez-vous.
Il tourne en 1956 La Mort en ce jardin, son premier film avec Luis Buñuel, qui le dirigera cinq autres fois, dans "Journal d'une femme de chambre" (1963), "Belle de jour" (1966), "La Voie lacté"e (1969), "Le Charme discret de la bourgeoisie" (1972) et" Le Fantôme de la liberté" (1974). Remarqué dans "Le Doulos" de Jean-Pierre Melville en 1962, Michel Piccoli se fait connaître du grand public l'année suivante, grâce au "Mépri"s de Jean-Luc Godard, où, premier rôle masculin, il donne la réplique à Brigitte Bardot, en pleine "BBmania".
Il a 38 ans, l'âge de la retraite pour les jeunes premiers, rôle que ne tiendra jamais Piccoli, alors que sa vraie carrière vient de commencer.
Buñuel, Sautet, Ferreri… et les autres Ce physique mature ne l'empêchera pas de tourner avec les plus belles actrices : Bardot, on l'a vu, Jeanne Moreau, Catherine Deneuve ou Romy Schneider. Les années 1960-1970 sont un boulevard pour Michel Piccoli qui va enchaîner les grands rôles. Comparable aux Gabin, Delon, Ventura de l'époque, il fait toutefois le choix de films moins commerciaux et s'il tâte du polar, c'est toujours à la marge.
Après sa rencontre majeure avec Luis Buñuel, c'est Claude Sautet qui domine dans sa carrière. Le réalisateur fait appel à lui en 1970 dans "Les Choses de la" vie qui le place au premier plan et engendrera quatre autres collaborations : "Max et les Ferrailleurs" (1971), "César et Rosalie" (1972), "Vincent, François, Paul… et les autres" (1974), puis "Mado" (1978), tous aux côtés de Romy Schneider.
Troisième réalisateur à lui être fidèle : Marco Ferreri avec lequel il tourne six films, dont le sulfureux "La Grande Bouffe", qui fit un scandale mémorable en 1973 à Cannes. Frondeur, il y incarne, aux côtés de Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, Philippe Noiret et Andréa Ferréol, un homosexuel qui meurt dans ses excréments.
Il jouera aussi un homme amoureux de sa poupée gonflable ("Grandeur nature"), un locataire qui pète les plombs et détruit son immeuble ("Themroc") ou un avocat bigame, escroc et assassin "(Le Trio infernal").
Prêtre dans "L’exorciste", chevalier dans "Le septième sceau", polyvalent et polyglotte, le grand Max Von Sydow vient de s’éteindre à l’âge de 90 ans. Retour sur plus de soixante ans de carrière, partagée entre la Suède, l’Amérique et la France.
Quelques semaines après Kirk Douglas, une autre grande figure du cinéma tire sa révérence. Max Von Sydow, connu pour ses rôles de chevalier, puis de prêtre dans les classiques Le Septième Sceau d’Ingmar Bergman,et L’Exorciste de William Friedkin, est décédé ce 8 mars 2020 à l’âge de 90 ans.
L’acteur franco-suédois laisse derrière lui une riche carrière de 69 ans. Il aura marqué le cinéma européen, et fait quelques apparitions mémorables dans des blockbusters comme "Minority Repor"t, "Shutter Island" ou "Star Wars VII : Le Réveil de la Force", sans oublier ses performances dans de nombreuses séries phares comme "Les Tudors", "Game of Thrones" et "Les Simpsons".
Catherine, documentariste française et épouse de Von Sydow depuis 1997 a annoncé la triste nouvelle dans un message transmis par les représentants de l’acteur à Deadline dimanche 8 mars, "C’est avec un cœur brisé et une tristesse infinie que nous avons la douleur extrême d’annoncer le départ de Max von Sydow, le 8 mars 2020", explique-t-elle. Marié à deux reprises, il laisse derrière lui quatre enfants.
Élevé en Suède dans une famille d’éminents enseignants, Karl Adolf Von Sydow devient rapidement polyglotte en apprenant très jeune l’anglais, l’allemand, puis le suédois, le français, l’italien, l’espagnol, le danois et le norvégien – son père étant professeur d’islandais. Un mélange de cultures qui lui permettra de s’illustrer dans une gamme de productions très variée.
Auteur de la bande originale des inoubliables «Les parapluies de Cherbourg» ou «Les demoiselles de Rochefort» et de dizaines d’autres films (NDLR : dont «La piscine»), amateur de jazz, le pianiste et chanteur est mort, samedi 26 janvier 2019, à l’âge de 86 ans.
Il était, depuis la disparition en 2009 de Maurice Jarre, le plus célèbre compositeur français de musique de films en activité dans le monde. Egalement arrangeur, orchestrateur, chef d’orchestre, pianiste et chanteur, Michel Legrand est mort samedi 26 janvier à l’âge de 86 ans, selon son attaché de presse, après une vie entièrement vouée à la musique, une muse qu’il aura servie avec curiosité et gourmandise en explorant les territoires du septième art et du jazz, de la variété et du easy listening – cette musique dite d’ambiance, beaucoup plus facile à écouter qu’à concevoir.
Hyperactif et excessif, Michel Legrand citait à l’envie cette phrase de Cocteau dont il avait fait sa devise : «Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin.» Une façon d’affirmer qu’il ne s’interdisait rien, refusant toute hiérarchie entre les genres. C’est toutefois davantage dans les salles obscures que sous le feu des projecteurs qu’il fit la plus éloquente démonstration de son art. Si son nom est indissociablement lié à celui de son partenaire de comédies musicales, le réalisateur Jacques Demy, il a laissé pour le grand écran une œuvre monumentale : plus de 150 partitions.
Avec ses contraintes qui n’étaient pas pour lui déplaire, la musique de film était le vecteur idéal pour que s’exprime l’expression du talent de ce passe-muraille. Grâce à elle, il a pu s’adonner à toutes les expériences : baroque (la musique de chambre pour deux pianos nimbée de beauté mystérieuse pour Le Messager, de Joseph Losey, en 1970) et romantisme, valse populaire et be-bop, percussions latines et violons tziganes, pop music et romances pour crooners. Avec, pour principe, de ne jamais sacrifier la mélodie, cette exigeante maîtresse à laquelle il avait juré fidélité.
Au Monde, en 2004, Michel Legrand avait raconté la naissance de sa vocation. Il assiste à une projection de La Belle Meunière (1948), de Marcel Pagnol. Schubert est interprété par Tino Rossi : «Il se promène dans la nature, lève la tête et on entend des glissandos de harpe qui descendent du ciel. Cut. On le voit ensuite chez lui composer avec une plume. Cut. Huit secondes plus tard, il dirige un concert. Je me suis dit : “Mais c’est ça que je veux faire ! Je lève le nez, j’entends des trucs, je griffonne… Sublime !»
De Schubert au jazz Né le 24 février 1932 à Paris, Michel Legrand est le fils de Raymond Legrand, un musicien autodidacte qui réalise des arrangements pour l’orchestre de Ray Ventura et de Marcelle Der Mikaëlian, sœur de Jacques Hélian – dont l’ensemble de swing sera en France le plus populaire de l’après-guerre. En 1935, le père déserte le foyer familial. Son fils ne le lui pardonnera jamais et n’aura de cesse de dépeindre son enfance comme solitaire : «Je haïssais le monde cruel des enfants comme celui des adultes.»
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Michel Legrand : «La mort n’est pas la fin. Ça change tout !» A l’âge de 10 ans, le garçon entre au Conservatoire national supérieur de Paris pour étudier le piano et la composition, auprès notamment de la légendaire Nadia Boulanger. Sa boulimie est déjà insatiable, l’adolescent assistant à une multitude de cours en «passager clandestin» et apprenant à jouer de la trompette et même du trombone à pistons. Pas un hasard qu’il s’agisse de deux cuivres. Après Schubert, un deuxième choc esthétique s’est produit : la découverte du jazz en 1948, à l’occasion d’un concert du trompettiste américain Dizzy Gillespie à Pleyel.
L’appel du large que contient le be-bop métamorphose le prodige en rebelle : il ne se présentera pas au prix de Rome, au grand dam de Nadia Boulanger, qui écrira à la mère une lettre outrée. A 20 ans, Michel Legrand choisit de gagner sa vie. Pour un musicien, le plus sûr moyen d’y parvenir à cette époque est de se tourner vers le music-hall. Le pianiste obtient son premier contrat en accompagnant Henri Salvador, avant de rejoindre en tant que directeur musical Maurice Chevalier, grâce auquel il découvre l’Amérique en 1956.
Le plus surprenant est que Legrand est déjà connu depuis quelques années de l’autre côté de l’Atlantique quand il y débarque. Jacques Canetti, personnalité incontournable de la scène française (il est patron du Théâtre des Trois-Baudets et directeur artistique de Philips), lui a offert un emploi d’orchestrateur au sein de la compagnie phonographique. Il lui confie, contre 200 dollars pour solde de tout compte, la mission de réaliser un 33-tours d’ambiance reprenant des standards consacrés à Paris, commandité par le label new-yorkais Columbia.
DISPARITION - Luttant contre un cancer des poumons depuis des mois, le chanteur est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à 74 ans, a annoncé Laeticia, l'épouse du chanteur. Retour sur la vie du rocker, toutes ses joies et ses peines, qui ont marqué profondément la France depuis 60 ans. Une vie de légende, racontée par l'académicien Marc Lambron.
Johnny Hallyday est mort. L'épouse du chanteur, Laeticia, a annoncé qu'il s'est éteint dans la nuit de mardi à mercredi, à 74 ans. «Johnny Hallyday est parti. J'écris ces mots sans y croire. Et pourtant c'est bien cela. Mon homme n'est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité», écrit-elle dans un communiqué. «Jusqu'au dernier instant, il a tenu tête à cette maladie qui le rongeait depuis des mois, nous donnant à tous des leçons de vie extraordinaires.
Le coeur battant si fort dans un corps de rocker qui aura vécu toute une vie sans concession pour son public, pour ceux qui l'adulent et ceux qui l'aiment», poursuit-elle à propos de son mari, Jean-Philippe Smet dans le civil. En mars dernier, le rocker avait expliqué qu'il était soigné pour un cancer des poumons, dépisté plusieurs mois auparavant. La maladie ne l'avait cependant pas empêché de se lancer dans une dernière tournée avec ses complices Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. Les «Vieilles Canailles» avait rencontré un succès considérable. [...]
L'ex-épouse du réalisateur du "Magnifique" ou de "L'Homme de Rio" a disparu vendredi 17 novembre des suites d'un accident de la route. La nouvelle du décès de la productrice n'est parvenue que ce mardi.
La productrice Michelle de Broca, épouse du réalisateur Philippe de Broca jusqu'à la disparition de celui-ci en 2004, est décédée vendredi 17 novembre à la suite d'un accident de voiture, a-t-on appris ce mardi auprès de son entourage.
Née en 1926, Michelle Heurteaux, de son nom de jeune fille, se rêvait danseuse, elle deviendra finalement ingénieure-chimiste. Ce n'est que plus tard, au contact de son époux qu'elle devient productrice. Elle accompagnera d'ailleurs le dixième long-métrage de Philippe de Broca, "Roi de cœur", en 1966. Ce film sera un échec en France mais un succès à l'étranger. Puis "Le diable par la queue" en 1969, avec Yves Montand, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle.
Plus tard, elle assurera la production du film de Claude Sautet "César et Rosalie" (1972), ce qui contribuera à affirmer sa réputation dans le milieu du cinéma. Elle restera assez proche notamment de la légendaire actrice Romy Schneider qui donnait la réplique à Yves Montand dans ce long-métrage devenu classique. Elle était d'ailleurs la marraine de Sarah Biasini, la fille de l'actrice.
Avec son mari Philippe, sa société de production Fildebroc a défendu aussi des réalisateurs comme Bertrand Tavernier en 1975 avec "Que la fête commence", Valerio Zurlini en 1976 avec "Le désert des Tartares" ou encore Dominique Derrudère en 2004 avec "Pour le plaisir". Sur Twitter, Gilles Jacob, l'ancien patron du Festival de Cannes, a salué sa mémoire : «Elle savait ce qu'elle voulait et l'obtenait souvent.»
Le comédien Jean Rochefort, un des acteurs les plus populaires du cinéma français, est mort dans la nuit de dimanche à lundi 9 octobre, a annoncé sa famille. Hospitalisé en août dernier, l’acteur, qui avait commencé sa carrière dans les années 1950, est mort dans un hôpital parisien. Il a marqué le cinéma français pendant plusieurs décennies, du petit au grand écran.
Immédiatement reconnaissable à sa voix chaude et sa belle moustache, Jean Rochefort a tourné près de 150 films, aussi bien de cinéma d’auteur que populaire. Sa longue carrière a été couronnée de trois Césars, pour ses rôles dans «Que la fête commence» en 1976, «Le Crabe-Tambou » en 1978, et un César d’honneur en 1999.
De «Cartouche» au «Grand Blond» Il faut attendre 1961 pour qu’il soit remarqué sur le grand écran. Jean-Paul Belmondo, ex-condisciple, l’impose aux producteurs de «Cartouche», réalisé par Philippe de Broca. Le comédien va ensuite enchaîner les seconds rôles, chez Broca («Les Tribulations d’un Chinois en Chine», 1964, «Le Diable par la queue», 1968) ou dans la série des «Angélique», de Bernard Borderie.
Jean Rochefort s’est ensuite fait connaître dans «Le Grand Blond avec une chaussure noire», début de sa collaboration avec Yves Robert. Avec lui, l’acteur a tourné «Salut l’artiste» (1973), «Le Retour du grand blond» (1974) et surtout le diptyque «Un éléphant ça trompe énormément» (1976) et «Nous irons tous au paradis» (1977). Il restera fidèle au réalisateur dans les années 1990 et 2000. En 1973, il a tourné dans «L’Horloger de Saint-Paul», de Bertrand Tavernier, un film qu’il considère comme un tournant majeur dans sa carrière.
Dans la filmographie pléthorique de l’acteur, surgissent des œuvres un peu oubliées – le très émouvant «Un étrange voyage», d’Alain Cavalier (1981), des apparitions inattendues, chez Buñuel, dans «Le Fantôme de la liberté» (1974), et chez Robert Altman («Prêt-à-porter», 1994), ou des rôles taillés sur mesure comme celui du commandant dans «Le Crabe-Tambour», de Pierre Schoendoerffer, qui lui permet d’obtenir le César du meilleur acteur en 1978.
En 2013, il a publié «Ce genre de choses », son premier livre, autobiographique, un recueil de souvenirs sur sa vie, son arrivée à Paris, son amour du théâtre et de la scène. «La peur de la mort, ça c’est pas marrant. Je ne voudrais pas claquer tout de suite parce que j’ai encore plein de choses à faire», racontait-il à l’époque.
Jean-Claude Bouillon a joué dans de nombreux rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre au cours d’une carrière de cinquante ans.
Connu notamment pour son rôle du commissaire Paul Valentin dans la célèbre série télévisée Les Brigades du Tigre, le comédien Jean-Claude Bouillon est mort à Marseille des suites d’un cancer lundi 31 juillet 2017. Il avait 75 ans.
Né à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) le 27 décembre 1941, Jean-Claude Bouillon a joué dans de nombreux rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre au cours d’une carrière de cinquante ans. C’est surtout la série télévisée culte Les Brigades du Tigre qui fait connaître au grand public ce bel homme, fine moustache et regard clair : de 1974 à 1983, il y tient le premier rôle, celui du commissaire Paul Valentin, à la tête de ces fameuses brigades mobiles créées par Georges Clemenceau avant la première guerre mondiale.
Dans une ambiance Belle Epoque très soignée et sur une musique entêtante signée Claude Bolling, la série met en scène les enquêtes d’un trio de policiers de choc, Valentin, Pujol (Jean-Paul Tribout) et le jovial Terrasson (Pierre Maguelon), aux moustaches aussi épaisses que son accent méridional. Jean-Paul Tribout est le dernier membre du trio encore en vie : Pierre Maguelon est mort en juillet 2010 d’une hémorragie cérébrale à l’âge de 76 ans.
Jeanne la Française a bouleversé l’ordre du monde cinématographique
Jeanne, c’est une voix. Une voix rauque et grave qui semble sortie de lointains ailleurs. Jeanne, c’est aussi une bouche. Une bouche fiévreuse et frissonnante. A la lèvre inférieure tombante. Moue presque hautaine de femme volontaire, à mi-chemin entre la vamp vénéneuse et la mante religieuse. Jeanne, c’est encore des paupières. Des paupières lourdes, ourlées et ombrées. D'un pas décidé, nez levé, yeux mi-clos et lèvres sèches, elle n’a cessé d’entrer dans une suite ininterrompue de chefs-d’œuvre. Actrice de toutes les époques, elle a réussi à n’être d’aucune et à gagner, par les voies de l’enfer ou du ciel, l’éternité de son vivant.
Qu’elle soit mariée aux couleurs du deuil, Mata Hari, danseuse espionne, flambeuse de casino platinée dans « La baie des Anges », Catherine II impératrice de Russie, sous-prieure de couvent dans « Le dialogue des carmélites », elle est, depuis sept décennies, une créature mythique faisant les quatre cents coups et défiant les modes et le temps.
Constamment coulée en des personnages dont personne n’a jamais su s’il fallait les adorer ou les haïr, elle a pu, avec cette allure inimitable et ce visage marqué, changer de registre, brouiller les pistes pour se classer dans la catégorie des monuments souverains. Au début, sa voie semble toute tracée entre les ruelles du vice et le boulevard du crime. Dotée d’un indéniable rayonnement sensuel, courtes mèches frisottées et anneaux d’or aux oreilles, affichant le sexe sur son visage, elle commença sa carrière par une longue liste d’emplois de garces, interchangeables avec ceux d’Annie Girardot. Lorsque l’une n’était pas libre, l’autre était engagée à sa place. Les deux comédiennes, pareillement sociétaires à la Comédie-Française, se remplaçaient à la scène comme à l’écran. Jeanne commença ainsi, en vamp de première catégorie dans des films de second ordre. Après avoir effectué sa toute première apparition à l’écran en 1948 dans «Dernier amour » comme rivale d’Annabella, elle traversa, en poule tenant le haut du pavé, «Pigalle-Saint-Germain-des-Prés», «Meurtres ?» et «L’homme de ma vie», puis monta en grade. Dans «Touchez pas au grisbi», maquillée à la tonkinoise et coiffée façon tapineuse de Pigalle, elle recevait une taloche aller-retour musclée de Jean Gabin.
L'actrice, âgée de 82 ans, est décédée samedi à Rome où elle vivait. Elle avait commencé sa carrière internationale avec Kirk Douglas en 1953 puis travaillé pour des cinéastes aussi prestigieux qu'Orson Welles et Mario Monicelli. En hommage à sa mémoire, Le Figaro présente une sélection de ses meilleurs films.
L'indienne indomptable qui fait tourner la tête de Kirk Douglas dans "La rivière de nos amours" n'est plus. Elsa Martinelli est morte, samedi 8 juillet 2017, des suites d'une longue maladie à Rome où elle vivait. Née Elsa Tia, le 30 janvier 1935 à Grosetto en Toscane, elle était âgée de 82 ans.
La légende du septième art raconte que c'est en voyant une photo du mannequin Elsa Martinelli dans le magazine américain Life que Kirk Douglas, frappé par sa beauté sauvage, propose au réalisateur André De Toth de l'engager pour jouer Onahti dans "La Rivière de nos amours" ("The indian fighter"). La carrière de cette italienne de 18 ans sera lancée par un western hollywoodien. Elle possède alors tous les atouts et les atours pour charmer les américains qui lui trouvèrent immédiatement des faux airs d'Audrey Hepburn.
Une forme d'érotisme exacerbé En 1956, elle est l'héroïne de "Donatella" de Mario Monicelli. Sa formidable composition lui vaudra de recevoir, la même année, l'Ours d'Argent de la meilleure actrice au 6e Festival de Berlin. Du milieu des années 50 jusqu'au début des années 70, la comédienne joue une soixantaine de films. Elle travaille pour Orson Welles dans un de ses chefs-d'œuvre, "Le Procès", inspiré d'un roman de Kafka. Elle croise Jean Sorel dans "De l'amour", inspiré de Stendhal, réalisé par Jean Aurel. Elle ne dédaigne les films de cape et d'épée du cinéma français. On la retrouve sous la direction d'André Hunebelle dans "Le Capitan" avec les maîtres du genre, le duo du Bossu: Jean Marais et Bourvil. [...]
L’acteur était hospitalisé depuis plusieurs jours à la suite d’un AVC. S’il est connu pour son rôle dans "Louis la brocante", sa filmographie compte une cinquantaine d'oeuvres.
Connu pour son rôle dans la série "Louis la brocante", le comédien Victor Lanoux vient de s’éteindre à l’hôpital de Royan, en Charente-Maritime, où il était hospitalisé depuis plusieurs jours à la suite d’un AVC (accident vasculaire cérébral). Agé de 80 ans, il était plongé dans le coma.
Victor Lanoux possédait une maison dans le quartier du Parc, à Royan. Il s’y trouvait avant d’être hospitalisé. En 2014, dans une interview au "Parisien", à la question "Est-ce que, dans la rue, les gens vous confondent avec Louis la brocante ?", il évoquait un "pied-à-terre à Royan" en ces termes :
"Ça arrive. Parfois, on m’interpelle. On me dit Eh Louis ! et on me tape sur le ventre. On a un petit pied-à-terre à Royan (Charente-Maritime), et quand je me promène sur le front de mer, je me fais toujours arrêter'
Si la série "Louis la brocante", diffusée pendant plus de quinze ans sur France 3, a largement médiatisé l’acteur ces dernières années, Victor Lanoux possède une filmographie très fournie d’une cinquantaine d’oeuvres. Il a aussi beaucoup joué pour le théâtre.
Le fugitif dans "Une femme à sa fenêtre" L’un des premiers films notables dans lequel il a joué est sans doute "Une femme à sa fenêtre" (1976), adapté par Jorge Semprun et Pierre Granier-Deferre (d’après l’œuvre de Pierre Drieu la Rochelle), avec Philippe Noiret et Romy Schneider. Dans ce film plongeant dans la bourgeoisie grecque des années 30, Victor Lanoux interprète un fugitif hostile au régime recueilli par le personnage de Romy Schneider, qui va en tomber éperdument amoureuse.
Le séducteur dans "Un éléphant ça trompe énormément" La même année, en 1976, il joue l’un des quatre compères dans "Un éléphant ça trompe énormément", d’Yves Robert, avec Annie Duperey dans sa belle robe rouge… Il est Bouly, qui ne doute de rien mais va tomber de haut au moment où il va se rendre compte que sa femme est partie avec les enfants.
L’un des deux pères dans "Un moment d’égarement" Son duo avec Jean-Pierre Marielle dans "Un moment d’égarement" est mémorable. Dans ce film de Claude Berri sorti en 1977, il joue le père d’une fille de 17 ans, interprétée par la très jeune Agnès Soral. Celle-ci a une aventure avec le personnage de Jean-Pierre Marielle, le meilleur ami du personnage joué par Victor Lanoux. Furieux quand il apprend que sa fille a succombé à un quadragénaire dont il va chercher à connaître l’identité. Le film a été réadapté en 2014 avec Vincent Cassel et François Cluzet.
DISPARITION - Le cinéaste français nous a quittés lundi 1er mai à l'âge de 99 ans. Il avait reçu le prix Lumière en 1950. Il a dirigé des acteurs aussi prestigieux qu'Alain Delon, Romy Schneider, Jean Marais, Micheline Presle, Louis de Funès...
Le cinéaste et scénariste Pierre Gaspard-Huit, réalisateur du Capitaine Fracasse avec Jean Marais, qui avait fait tourner aussi Romy Schneider et Alain Delon dans "Christine", est mort lundi 1er mai à Paris à l'âge de 99 ans, a annoncé mardi son ami l'agent Jean-Pierre Noël. «Il est décédé ce lundi 1er mai à 13H00 à Paris», a déclaré Jean-Pierre Noël, ex-agent de la compagne de Pierre Gaspard-Huit, la comédienne Marie-Christine Demarest.
Né le 29 novembre 1917, Pierre Gaspard-Huit, de son vrai nom Jean Michel Pierre Gaspard-Huit a commencé une carrière de cinéaste à la fin des années 40, qui l'a amené à réaliser une quinzaine de films pour le cinéma et des œuvres pour la télévision, dont le feuilleton "Paul et Virginie" (1974). Film de cape et d'épée
Au cinéma, il est l'auteur de "Sophie et le crim"e (1955) avec Marina Vlady, "Paris Canaille" (1956) avec Daniel Gélin, "La mariée est trop belle" (1956) avec Brigitte Bardot, Micheline Presle et Louis Jourdan ou "Christine" (1958) avec Romy Schneider, Alain Delon et Jean-Claude Brialy, avant "Shéhérazade" (1963) avec Anna Karina ou "A belles dents" (1966) avec Mireille Darc.
En 1961, il tourne "Le capitaine Fracasse", célèbre film de cape et d'épée avec Jean Marais, Philippe Noiret et Louis de Funès. Ce film franco-italien prend place dans la France du XVIIe siècle où un Baron décide de suivre une troupe de théâtre jusqu'à Paris. Mais quand l'un des comédiens, "Le capitaine Fracasse", meurt, le baron se propose pour prendre sa place et finit par affronter de nombreux ennemis pour sauver une comédienne dont il est amoureux.
L’acteur d’originaire cubaine, devenu populaire pour ses rôles dans des westerns spaghetti et des polars, s’est éteint à 84 ans.
Il fut un temps où les spectateurs le vénéraient pour ce qu’il était véritablement devenu sur les écrans poussiéreux des salles de quartier : une figure de héros populaire, un totem du « lumpenprolétariat » révolté, une pure force anarchisante, parfois nihiliste, celui auquel les déshérités de la terre pouvaient s’identifier, dans l’espoir ou la rage. Tomas Milian (de son vrai nom Tomas Rodrigez) est mort à Miami le 22 mars.
Il était né à La Havane le 3 mars 1933. Son père, un général de l’armée cubaine, se suicida sous ses yeux après avoir tenté de participer à un coup d’Etat. C’est en découvrant James Dean dans A l’Est d’Eden que serait née sa vocation d’acteur. Il s’installe à New York pour y suivre les cours de l’Actor’s Studio et monte sur les planches en 1958, puis est invité au festival de Spolete où il apparaît dans une pièce de Jean Cocteau. Il débute au cinéma dans les films précieux et littéraires d’un Mauro Bolognini (Les Garçons – d’après un scénario de Pasolini –, Le Bel Antonio) et des œuvres représentatives d’une forme de Nouvelle Vague italienne (Les Dauphins, de Francesco Maselli, Le Désordre, de Franco Brusati), ainsi que dans quelques productions plus lourdes (Mademoiselle de Maupin, de Bolognini, L’Extase et l’Agonie, de Carol Reed).
C’est peut-être en 1966 que tout commence vraiment, avec le western de Sergio Sollima, Colorado. Il y incarne Cuchillo, peon mexicain soupçonné à tort de meurtre et de viol, traqué par un chasseur de prime incarné par Lee Van Cleef. Il y fait une composition extraordinaire. Se roulant dans la boue, grimaçant, implorant, fuyant perpétuellement les cavaliers surarmés lancés à ses trousses, il est l’homme du peuple qui échappe à tout pour porter l’espoir d’un bouleversement social. Il devient une magnifique figure carnavalesque en reprenant ce type de rôles dans des films où la révolution mexicaine sert de métaphore anti-impérialiste dans un cinéma transalpin populaire attaché à dissimuler, derrière les postures du divertissement, toutes sortes de considérations politiques, tels Le Dernier Face à face et Saludos Hombre, toujours de Sergio Sollima, Compañeros, de Sergio Corbucci, Tepepa, de Giulio Petroni, où son rôle de leader révolutionnaire est soudain plus ambigu.
L'inoubliable détective de la série policière culte de la fin des années 60 vient de disparaître à l'âge de 91 ans. Les cinéphiles se souviendront qu'il travailla avec Cecil B. DeMille, Romy Schneider, Alec Guinness, Robert Redford et Jack Lemmon.
L'acteur américain Mike Connors vient de disparaître à l'âge de 91 ans. Pour la postérité, il restera Joe Mannix, le formidable détective privé de la série culte policière, qui fit fureur sur les écrans de télévision à la fin des années 60.
Mais pour les cinéphiles scrupuleux, le comédien californien n'a pas été qu'un héros de série, fût-elle mythique. Durant une longue carrière qui dura de 1952 à 2003, il travailla avec quelques-uns des plus grands noms du cinéma mondial. Les anthologies du 7e art se souviendront que Cecil B. DeMille lui confia le personnage d'Amalekite herder dans "Les Dix Commandements" (1956).
Il joua aussi dans la comédie "Prête-moi ton mari" (1964) en compagnie de Romy Schneider et Jack Lemmon. Enfin il donna la réplique à Alec Guinness et Robert Redford dans "Situation désespérée, mais pas sérieuse" (1965).
Le réalisateur, qui aimait s'attaquer aux tabous de la société française, avait dirigé Romy Schneider dans le dernier film de l'actrice : "La passante du Sans-Souci".
Le réalisateur Jacques Rouffio, qui aura marqué les années 1970-80 avec "La passante du Sans-Souci" ou encore "Sept morts sur ordonnance", est décédé vendredi à 87 ans à Paris, ont annoncé ses enfants.
«Sophie Rouffio, Emmanuel Rouffio et Christophe Rouffio ont la tristesse de vous faire part du décès de Jacques Rouffio», dit leur communiqué, qui évoque un homme à la «filmographie éclectique et engagée». Né en août 1928 à Marseille, le réalisateur et scénariste avait commencé comme assistant du réalisateur Jean Delannoy, en 1953 sur le film "La route de Napoléon". Après plusieurs films comme assistant, c'est en 1967 qu'il tourne son premier long-métrage, "L'Horizon", qui traite de la révolte des soldats en 1917. Il s'attaquera ensuite, «avec un certain sens de la cruauté et de la bouffonnerie, à deux autres tabous de la société française», décrivent ses enfants: le monde médical avec "Sept morts sur ordonnance" (1976), et la spéculation boursière avec "Le Sucre" (1978).
En 1982, il réalise "La Passante du Sans-Souci", le dernier film de Romy Schneider. Son dernier long-métrage de cinéma sera "L'Orchestre rouge", sorti en 1989. Jacques Rouffio travaillera aussi pour la télévision, son dernier téléfilm étant adapté d'une nouvelle de Maupassant, "Miss Harriet", en 2007.
La farandole de tous les grands acteurs français «Ses films resteront», a réagi Gilles Jacob, l'ancien président du Festival de Cannes, pour qui «il dénonçait, à la fois subtilement et sans peur de taper». «Le Sucre était une dénonciation des magouilles financières, on se croirait aujourd'hui ! "Sept morts sur ordonnance", c'était la dénonciation de la médecine malhonnête, cette volonté de faire de l'argent dans une clinique comme dans un commerce», détaille Gilles Jacob. «On pense à un certain cinéma de Bertrand Tavernier, cette école française qui, comme le faisait le cinéma américain, dénonce les turpitudes et les magouilles. Avec une jubilation salutaire», ajoute-t-il. Gilles Jacob «revoit encore certaines scènes fameuses du Sucre, avec Hanin, Carmet, Depardieu... Et puis Charles Vanel dans "Sept morts sur ordonnance»". Avec Rouffio, c'était «la farandole de tous les grands acteurs français».
NDLR : je ne vous mets pas de photos... Vous les trouverez...
Les obsèques du grand acteur et parolier Roger Dumas se sont tenues ce jeudi 7 juillet en l'église Saint-Roch à Paris. De nombreuses personnalités étaient là pour lui rendre un dernier hommage.
Roger Dumas est décédé à Paris le 2 juillet dernier, mais les obsèques de l'acteur et parolier se sont déroulées ce jeudi 7 juillet 2016 à Paris à l'église Saint-Roch. De nombreuses personnalités sont venues lui rendre un dernier hommage. On a pu voir : Jacques Weber, Jean-Pierre Kalfon, Philippe Laudenbach, Kader Boukhanef, Jean-Jacques Debout, ou encore Chantal Goya.
Roger Dumas était une personne qui a eu une belle carrière. Il a joué dans plus de 30 pièces de théâtre (Art, vérité et politique/Monologue, Une chambre pour enfant sage, ou bien La Seconde Surprise de l'amour) et dans plus de 50 films ("Le Tigre se parfume à la dynamite", "Ensemble, c'est tout", "Le Concert", ou plus récemment "Derniers crus").
Peu après sa disparition, son grand ami Jean-Jacques Debout avait eu des mots très touchants à son égard. "C'était quelqu'un d'assez éclectique qui savait faire beaucoup de choses et qui était doué dans tout ce qu'il faisait. Il n'a pas eu une carrière tapageuse, mais (...) il était très artiste dans tout," avait-il déclaré.
Roger Dumas est mort samedi après-midi, à Paris, où il était hospitalisé depuis une douzaine de jours.
L'acteur et parolier était d'origine ardéchoise, né le 9 mai 1932 à Annonay.
Agé de 84 ans, il habitait la capitale, mais possédait une maison de vacances dans la Loire, à Montarcher, où il venait très régulièrement.
Roger Dumas était connu en tant qu’acteur. Il a notamment joué au cinéma dans "Le Tigre aime la chair fraîche" (Claude Chabrol), "L’Homme de Rio" (Philippe de Broca), "Caroline Chérie" (Denys de La Patellière) ou encore "Pouic-Pouic" (Jean Girault).
Il avait également joué régulièrement à la télévision, notamment dans des séries ("Les Cinq dernières minutes", "Navarro", "Julie Lescaut", "Un village français") ou des téléfilms de Josée Dayan ("Les Misérables", "Le Clan des Lanzac").
Il a également écrit des chansons pour divers interprètes, notamment Johnny Hallyday ("Deux amis pour un amour"), Yves Montand ("Madrid") ou Carlos, et avait grandement collaboré son ami Jean-Jacques Debout.
Roger Dumas avait été marié au début des années 60 à la comédienne Marie-Josée Nat.
Je pense que cet acteur est resté inconnu en France. Il a été le partenaire de Romy schneider dans le film "Lilas blancs" (la scène du vélo à ~ 35 minutes du film). Vous trouverez plus d'informations sur Wikipedia !
Mort dans la nuit du mardi 16 février 2016 des suites d’un cancer récemment déclaré, le réalisateur polonais Andrzej Zulawski laisse derrière lui le souvenir d’un artiste de la passion, qu’il représenta avec tous les excès dus à ce sentiment, de manière violente, perverse, éruptive, volcanique, « hystérique » pour trancher le mot. Cela lui fut reproché, cela lui fut aussi bien compté comme le signe de l’élan emporté, sans demi-mesure, parfois manichéen, romantique en dernier ressort, qui le poussait personnellement vers les choses de la vie, et notamment vers son art.
Il était né le 22 novembre 1940 à Lvov, dans une Pologne dépecée, en pleine seconde guerre mondiale. Cette petite enfance est particulièrement rude : massacres permanents, privations et humiliation, une sœur cadette qui mourra de faim. Grâce à son père, écrivain, diplomate en poste notamment à Paris, puis délégué polonais à l’Unesco, l’après-guerre réserve au jeune garçon un sort plus enviable, puisqu'il alterne les séjours entre la Pologne et la France, au point de passer son bac dans notre pays et de se former au cinéma à l’Idhec, ainsi qu’en philosophie à la Sorbonne, avant de retourner en Pologne travailler avec l’un des grands maîtres du cinéma national, Andrzej Wajda, comme assistant sur plusieurs films, dont "Samson" (1961). Une version vénéneuse du ménage à trois
Jeune homme doué et désireux de rattraper le temps perdu de la guerre, Zulawski est également critique de cinéma et écrivain. Ses premiers ennuis avec la censure commencent avec son roman "Kino" (Cinéma). Ce ne seront pas les seuls. A l’instar des principaux représentants d’un nouveau cinéma polonais qui rue dans les brancards tant esthétiques que politiques (Roman Polanski, Jerzy Skolimowski), Zulawski se heurte de nouveau à la censure avec ses deux premières réalisations, "Troisième partie de la nuit" (1971) et "Le Diable" (1972). Les deux films entremêlent déjà violemment une situation d’aliénation politique (respectivement la Pologne occupée par les Nazis durant la seconde guerre mondiale et par les Prussiens en 1793) à une situation de déraison personnelle. Et, comme ses jeunes et talentueux aînés, qui ont rapidement choisi l’exil, c’est plus qu’il ne lui en faut. Il s’installe évidemment à Paris. Où il ne tarde pas à connaître la consécration avec "L’important c’est d’aimer" (1975), adaptation du roman de Christopher Frank, "La Nuit américaine". Romy Schneider en actrice tourmentée, Jacques Dutronc en mari mélancolique et faible, Fabio Testi en amant photographe et manipulateur, feront grande impression sur les spectateurs dans cette version vénéneuse et mélancolique du ménage à trois, d’ailleurs interdite aux moins de dix-huit ans. [...]
Dans la galerie des acteurs qui ont donné leur corps (et ipso facto leur âme) au cinéma comique et populaire français, Michel Galabru tenait à sa manière deux touches complémentaires : une touche régionaliste bien frappée (tendance provençale, quelque part entre Raimu, Fernandel et Paul Préboist) et une inclination à l’hénaurme (tendance roublardise ahurie). Les deux réunis ont donné une carrière pléthorique, pour ne pas dire stakhanoviste, souvent asservie aux seconds rôles, mais riche d’un talent qui tombait comme la foudre, mâtiné de science et d’étrangeté.
Voilà pour la typologie, de laquelle il faudra évidemment s’éloigner pour toucher plus juste, en évitant de réduire l’acteur à son personnage, et son genre de prédilection à l’ensemble de sa carrière. Rassasié de jours (93 ans), de films et de téléfilms (plus de deux cents) et de pièces de théâtre (à peu près une par an depuis 1950), Michel Galabru est mort le lundi 4 janvier à l’aube, dans son sommeil, comme l’a précisé sa famille – signe des bienheureux.