Source : Vosges Matin - 29 décembre 2020
Ce n’était pas le film de sa vie, elle le savait. L’essentiel n’était pas là : au plus bas en ce mois de juin 1973, Romy Schneider a retrouvé la paix intérieure avec le tournage du film «Un amour de pluie» de Jean-Claude Brialy, dans une cité thermale où tout a été fait pour lui redonner le sourire.
Romy Schneider est sans nul doute l’une des comédiennes les plus emblématiques de sa génération. Entre juin et septembre 1973, elle se retrouve à Vittel pour le tournage du film de son ami et confident Jean-Claude Brialy «Un amour de pluie». À l’invitation de Gilbert Trigano, l’actrice occupera la suite 223 du Grand Hôtel de Vittel, spécialement aménagée à son attention.
Lorsque Romy arrive à Vittel en juin 1973, son moral est loin d’être au beau fixe. L’actrice sort du tournage du film «Le train» de Pierre Gragnier-Deferre. Tout juste séparée d’Harry Meyen, le père de son fils David, qui disparaîtra dans des circonstances tragiques quelques années plus tard, la comédienne est au plus bas. L’irrésistible attraction qui la pousse dans «Le train» vers son partenaire Jean-Louis Trintignant s’est transmise au-delà de l’écran. Mais l’acteur est marié à Nadine et ne veut pas s’afficher. Une fois encore, Romy tombe de haut. Brialy lui propose alors de venir tourner à Vittel pour qu’elle se repose et lui remonter le moral, tout en la prévenant que ce ne sera pas le film de sa vie.
Dans le film, Romy Schneider incarne une touriste accompagnée de sa fille Cécile. Les deux femmes passent leurs vacances à Vittel et en profitent pour visiter la région. C’est à Vittel que Romy tombe alors sous le charme du charismatique Nino Castelnuovo, le héros des «Parapluies de Cherbourg» de Jacques Demy, tandis que sa fille tombe amoureuse de Georges, cuisinier au Grand Hôtel. Merveilleuse carte postale pour la Région, le projet est porté par Brialy, très attaché à Vittel, et qui aime y séjourner.
Dans la cité thermale, Romy retrouve son sourire et la paix intérieure. Habillée par Yves Saint-Laurent, l’actrice est tout au long du film de blanc vêtue, une immense capeline soulignant son regard d’une élégance rare. Seule exception, une robe noire, parti pris esthétique voulu par le réalisateur, celle dans laquelle Romy tourbillonne sur l’escalier du Grand Hôtel, une coupe de champagne à la main.