Source : Le blog d'Anabelle Nicoud - 22 février 2010
Plus de 25 ans après sa mort, Romy Schneider fascine encore.
L’actrice, qui a été pour plusieurs générations de fillettes une "Sissi" ultra-romancée, a aussi prouvé qu’elle pouvait être les visages complexes d’une femme pas toujours idéale – parmi eux, l’impératrice névrosée chez Luchino Visconti ("Ludwig"), en femme martyre chez Robert Enrico ("Le vieux fusil") ou en amoureuse passionnée ("La piscine", Jacques Deray).
La Romy-phile en moi n’a pas pu s’empêcher de trépigner d’impatience en apprenant la sortie montréalaise de "L’enfer d’Henri-Georges Clouzot", de Serge Bromberg et Ruxanda Medrea.
Les deux réalisateurs ont en effet exhumé des archives de la veuve du célèbre cinéaste français des rushs de L’enfer. Film titanesque, L’enfer mettait en scène Romy Schneider et Serge Reggiani dans ce qui devait être une révolution cinématographique croyait le réalisateur de Quai des Orfèvres et des Diaboliques.
Finalement, si le film inachevé a fait date dans l’histoire du cinéma, c’est surtout pour son fiasco causé par les obsessions du metteur en scène qui tentait de représenter, par une distorsion du son et de l’image, la jalousie d’un homme.
À 26 ans, on voit Romy Schneider se prêter avec grâce aux essayages de costumes lors de la préparation du tournage. Puis Clouzot la fait littéralement passer par toute une gamme de couleurs pour modifier l’expression de son visage.
Romy Schneider se donne sans retenue aux exigences du réalisateur et ces séquences psychotroniques donnent un aperçu de l’étendue du jeu de l’actrice -et de la folie créatrice de Clouzot.
"L’enfer d’Henri-Georges Clouzot" sort vendredi au Cinéma du Parc, à Montréal. À mon humble avis, il s’agit là d’un incontournable de la saison.
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