Source : Le Dauphiné.com - 04 juillet 2008
Depuis 2004, elle enchaîne avec un succès grandissant, cinéma, télévision et théâtre. La fille de Romy Schneider joue pendant le Festival d'Avignon dans "Maestro" au théâtre du "Chêne Noir". Rencontre avec Sarah Biasini.
Vous avez commencé à 25 ans le métier de comédienne. Est-ce une vocation ?
«Depuis longtemps j'y pensais. J'avais un désir profond. Mais cela me faisait peur et je me l'interdisais. A 25 ans, je me suis dit "essaie de réussir ta vie et fait ce qui te plaît". J'ai décidé de foncer pour ne pas être frustrée.»
Aviez-vous peur de la comparaison avec votre mère ?
«Je ne sais pas si c'est cette peur-là. Adolescente je réfléchissais à mon avenir. Je me disais que, évidemment, parce que ma mère était comédienne j'allais faire ça. Mais que cela serait trop facile et que cela ferait "cliché". Je pense avec le recul que j'ai bien fait d'attendre et d'avoir mûri inconsciemment. Cela a augmenté mon désir de vouloir devenir comédienne. A 18 ans, cela ne se serait pas passé de la même façon.»
Vous avez joué dans "l'Antichambre" mise en scène par Christophe Lidon. Vous rempilez avec lui dans "Maestro". Qu'appréciez-vous chez lui ?
«C'est le meilleur directeur d'acteurs que j'ai connu. Il a une intelligence du texte, de la mise en scène. Il sait exactement dégager les enjeux d'une pièce, la raconter d'une manière claire et en même temps de pousser à la réflexion les spectateurs. Je pense qu'on a une sensibilité commune. Il me fait beaucoup rire aussi, c'est très important. Avec lui c'est les conditions idéales.»
Qu'est-ce qui vous a séduite dans cette pièce ?
«Le thème de la musique. Les musiciens cela me fait fantasmer. J'aurais aimé avoir un don musical. J'écoute toutes sortes de musiques. Cela m'évoque des souvenirs, me provoque des émotions. La pièce traite de l'histoire d'une musicienne qui a décidé du jour au lendemain d'arrêter alors que la musique c'était toute sa vie. C'est l'histoire vraie de l'auteure du texte, qui depuis écrit des pièces de théâtre. J'ai trouvé cela fascinant.»
Dans chaque rôle vous vous révélez. Le succès consolide-t-il votre assurance ?
«C'est surtout les rencontres avec les metteurs en scène, les réalisateurs, les comédiens avec lesquels vous travaillez, qui font que vous vous améliorez. Le rôle de Julie dans "l'Antichambre" a été révélateur aussi. J'essaie de progresser à chaque fois, de prendre de l'assurance et d'aller à l'essentiel dans le jeu.»
Quand on a de la notoriété, est-ce qu'on s'habitue à tous les regards qui pèsent sur soi ?
«Non. Mais on apprend à ne pas les voir comme un jugement de valeur ou comme quelque chose de malsain. J'essaie d'être fataliste de manière positive.»
Théâtre, cinéma, télévision, avez-vous des préférences ?
«Pour l'instant le théâtre me fait tellement progresser que je ne voudrais jamais lâcher. Mais si je pouvais réussir à alterner la caméra et les planches, cela me ferait très plaisir.»
Que représentent pour vous Avignon et son festival ?
«A 10 ou 11 ans, j'étais en famille et on est passé par Avignon. Je me souviens du Pont. Avignon, c'est la Mecque du théâtre.»
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