L’amour à la mer, film français de Guy Gilles
On a également envie de pardonner à Guy Gilles ses maladresses, dues en grande partie aux influences qu’il a subies, pour les jolies trouvailles de son film : “L’amour à la mer”, le ton élégiaque très authentique sur lequel il raconte son histoire d’amour, les belles images de Brest sous la pluie et du Paris nocturne qu’il nous montre. Certes, il y a un peu trop de Varda, un peu trop de Demy, dans «L’amour à la mer». C’est un premier roman de la N.R.F. où l’on retrouverait, mêlées, les influences de Queneau, de Sartre et de Robbe-Grillet. Mais cela n’est pas grave chez un jeune metteur en scène de 23 ans. Qu’y a-t-il ici qui nous retiens ? Le ton, l’accent, qui sont ceux d’une romance de carrefour : une petite dactylo aime un petit marin. Lui part pour Brest, elle reste à Paris ; ils s’écrivent, mais l’oubli et l’absence font leur œuvre et quand le marin revient à Paris, libéré, il s’aperçoit qu’il n’aime plus sa fiancée. Ils se quittent.
C’est un Paris-Brest où les images de pluie et de vent, le cours d’Ajout, la rue de Siam (mais je n’en dirai rien, car mon cœur est resté sous les décombres du vieux Brest de la rue de la Mairie, de Recouvrance et de l’Harteloire…), alternent avec celles de Paris, et ce contraste est plaisant. Guy Gilles a eu l’idée excellent contraste est plaisant. Guy Gilles a eu l’idée excellent d’accompagner ses images et son texte de chansons sentimentales qui soulignent le côté «romance» du film : je regrette seulement qu’il ne l’ai pas fait de façon systématique et qu’il ait mêlé de la musique classique. L'idée était bonne. Le film oscille un peu entre le cinéma-vérité et le cinéma sophistiqué à la Jacques Demy. Guy Gilles n’a pas encore trouvé son style, mais il y a dans ce film mieux que des promesses. Il faut le voir.
Michel Mohrt
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