Source : Le Point - 22 octobre 2020
Récompensé par deux césars, il fut avec «La Boum» et les trois «Camping» la vedette d'au moins deux générations. Il vient de disparaître à 84 ans.
Il y a "La Boum", bien sûr. Mais aussi "Camping" 1, 2, 3 et ses Flots bleus, quarante ans plus tard. D'écrasants succès au cinéma. Et quelques triomphes : "Un éléphant, ça trompe énormément", et sa suite au "paradis", "La Crim'", "Le Souper" avant "Le Dîner de cons". Sans omettre "Vidocq" à l'ORTF avec son génial générique musical zinzin picoté de clavecin.
Au cinéma, au théâtre, à la télévision et aussi dans les énormes bagnoles du rallye Paris-Dakar (où il fut le co-pilote du légendaire champion automobile Jackie Ickx), Brasseur est autant l'acteur que l'auteur d'un grand bout de siècle. Sans caricatures et avec des cicatrices – comme celles de son engagement de parachutiste en Algérie dans la fin des années 1950. Claude Brasseur, c'est surtout une présence pleine de sincérités.
Pas grand. Une voix passée dans un toaster à 6 heures du matin. Et un rire en éclats de tabac. Il est Claude. «Avec un C comme Brasseur», dit de lui, en 1960, la belle, franche et maxi-vedette d'avant-guerre, Mademoiselle Arletty, bêtement mise en coulisse après 1944. Elle a ses têtes en matière de gueule et d'atmosphère cinématographique. Elle a connu et apprécié le père : Pierre. Mais pour elle, dès qu'elle l'aperçoit au cinéma, c'est clair : dans la famille B, elle a un coup de cœur pour le fils : Claude, ce caracoleur lucide dans un univers d'artistes.
Par Bruno Seznec
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