Le concept des synchromes repose sur mon désir d'entrer dans le flot des images pour me laisser porter, emporter par le courant. Ce désir donne naissance à plusieurs séries d'images : - Ma journée de travail - Face à Face...
"Qu’est-ce qu’on attend ?", c’est le titre de la pièce montée par Salomé Lelouch, qui se jouera jusqu’au 3 janvier 2010 au Ciné 13 Théâtre, dans le 18ème arrondissement de Paris.
Entrez dans le Ciné 13 Théâtre, un petit théâtre calé dans un fin écrin digne du 18ème, tout en intimité. Là-bas, de mégas fauteuils confortables vous ouvrent les bras. Faites comme à la maison. Et prenez place dans cette pièce sur les magouilles familiales – auxquelles vous ne pourrez pas rester indifférents.
Deux soeurs et leur frère (Rachel Arditi, Sarah Biasini, Benjamin Bellecourt) se retrouvent dans leur maison de famille pour se partager les biens de leur père à la mémoire dégénérescente, parti en maison de retraite.
Et c’est dans l’enceinte de ces murs craquant de souvenirs défraîchis qu’ils se "décrépissent" le chignon.
Il y a, jaune moutarde piquante, la petite dernière qui a réussi en montant à Paris. Il y a, le bleu à l’âme, la soeur profil type “desperate housewive” provinciale paumée. Et, vert, le frère qui semble habitué à ne jamais prendre les choses en main.
Trois caractères, trois personnages habillés d’une couleur primaire chacun (vert, jaune, bleu), un point d’interrogation. Quatre chaises, un(e) vide et une couleur primaire manquante…
De derrière les fagots (bien ficelés) bondissent et rebondissent des secrets de famille.
On reste facilement en haleine devant ces magouilles fraternelles – comme pas par hasard mises en scènes et interprétées par notamment deux "filles de" et une "demi-soeur de" (Salomé Lelouch, fille de Claude Lelouch ; Sarah Biasini, fille de Romy Schneider ; Rachel Arditi, demi-soeur de Pierre). Les acteurs sont au poil.
Clef de voûte de la pièce – la chanson entre-deux-guerres de Ray Ventura "Qu’est-ce qu’on attend (pour être heureux)" fait un clin d’oeil ironique au décalage entre la scène rêvée d’une famille heureuse et la réalité bien enracinée des faits tordus. Et, parce que la pièce nous fait spectateur d’un temps gâché à de dégoûtants dégueulis familiaux, elle nous exhorte, au clairon de cette chanson, à ne pas nous laisser emporter par les magouilles de famille.
Sarah Biasini et Salomé Lelouch étaient les invitées de Samuel Etienne pour son émission "7 à voir" du 22 novembre 2009 sur France 3. Cliquez ici pour voir les caprs de l'émission.
Fervente amatrice et admiratrice de talentueuses comédies corrosives à la Bacri-Jaoui (oui oui rien que cela !) je me suis rendue au Ciné 13 Théâtre rue Junot dans le 18ème (ancien ciné c’est pour ça le nom !!) pour y voir cette pièce de Salomé Lelouch et je me suis tout simplement dé-le-c-tée !
Le pitch : une fratrie se retrouve, le temps d’un week-end, dans la maison de leur enfance pour y faire un inventaire des toiles peintes par leur père désormais en maison de retraite et atteint de cette maladie qui nous fait jusqu’à oublier qui sont nos propres enfants…
Retrouvailles, secrets de famille mis à jour et règlements de compte rythment ce portrait de famille au vitriol, magnifié par une distribution assez exceptionnelle. Nous y retrouvons Sarah Biasini [...], Rachel Arditi, petite sœur de… tous mis en scène par Salomé Lelouch, fille de Monsieur… (ouh, on se croirait dans un mag people là…). Un texte cinglant, corrosif et truculent, des comédiens d’une justesse irréprochable, un brin de nostalgie et une intrigue soignée aux petits oignons, sont autant d’ingrédients qui font de cette pièce un petit bijou à ne manquer sous aucun prétexte ! Vraiment aucun, c’est bien compris ? Vous serez tel “Jean-qui-rit” puis “Jean-qui-pleure”, vous verrez, c’est extra !
Dans la famille recomposée du spectacle, demandez la fille, Salomé, directrice artistique du Ciné 13 Théâtre appartenant à Claude Lelouch ; cherchez ensuite le beau-père, Pierre Arditi pour en solliciter sa demi-soeur, Rachel ; ajoutez, maintenant, aux deux filles réunies, Sarah, celle dont la mère, Rommy Schneider, a fait rêver tout le cinéma français ; enfin voici le garçon de la situation, Benjamin Bellecour, jeune comédien associé à la co-direction de ce charmant petit théâtre de la butte Montmartre.
Rassemblez-les, donc, pour cause d’inventaire et imaginez-leur un père, peintre à la mémoire désormais confuse, face à une ou plusieurs mères, disparues en conjectures.
Dans ce jeu de rôles fort complexe, l’une d’entre eux sera leur Pygmalion, à la fois auteur et metteur-en-scène en quête d’une généalogie en trompe-l’oeil avec laquelle, pour le pire ou le meilleur, tous vont devoir jouer à cache-cache.
En effet, qu’est-ce qu’ils pourraient attendre de ce week-end passé en villégiature d’une genèse dont les tenants et aboutissants leur échappent des mains dès qu’ils croient pouvoir s’en emparer ?
«Être heureux» quoiqu’il advienne de la découverte ou non de la vérité, voilà bien l’esquisse du programme à leur souhaiter.
Ainsi déchaînés du poids originel, Sarah Biasini, Rachel Arditi et Benjamin Bellecour vont se livrer à un véritable numéro de music-hall alors qu’au jeu des chaises musicales, chacun va prendre son tour du talent commun à tous.
En maître de cérémonie, Salomé Lelouch pourra les diriger sur les flots de la tourmente analytique, quelque part entre mères et père, tentant de les éloigner loin des tentations magnétiques du passéisme fallacieux.
NDLR : L'extrait de ce documentaire vous est présenté ci-dessous dans l'unique but de vous le faire connaître et vous donner envie de le découvrir dans son intégralité par le biais des supports à votre disposition (DVD, diffusion TV...). Par respect des droits liés à la diffusion d'une oeuvre, vous ne pourrez en découvrir, ici, que les premières 10 minutes.
Mon avis : C'est avec un grand plaisir que l'on découvre cette pièce inédite. Les trois acteurs sont saisissants de vérité. Au menu : retrouvailles, rires, enguelades, découvertes... Les éclats de rire surviennent au moment les plus inattendus et viennent adoucir la situation et les difficultés que rencontrent Marie (Sarah Biasini), Ludivine (Rachel Arditi) et Benjamin Bellecour (Laurent).
"Qu'est-ce qu'on attend ?" Que du bonheur ! A voir très vite au Théâtre "Ciné 13" !
Quelques lignes de texte pour vous mettre dans l'ambiance... (Tous droits réservés)
"Qu'est-ce qu'on attend ?" Un texte de Salomé Lelouch
Le salon d'une maison de campagne. Des tableaux sont entreposés en bordel, on sent que la maison n'est plus vraiment habitée. Laurent est au téléphone, il fait le tour de la pièce et déplace quelques tableaux.
Laurent (au téléphone avec Marie) - Ca pue, c'est sale... Légèrement angoissant... Je vais faire un peu de ménage et préparer vos chambres. Pour les courses, je vais demander à Henri de nous faire crédit jusqu'à ce que Ludi arrive. Moi je peux rien avancer ce mois-ci, ils m'ont bloqué ma carte... Je te laisse ma chambre, ça sera plus pratique avec les filles. Je prendrai celle de Ludi, et on lui laisse celle de Papa, moi elle m'angoisse. Je sais pas si c'est le papier peint ou les porcelaines mais on se croirait dans un musée. Et puis le chien joue avec et en casse une... Ludi, c'est pas pareil, elle a pas d'enfant. Bon faut que je te laisse, je suis hors forfait... Ben justement c'est parce que c'est toi qui paies que ça me gêne ! Moi tu sais si j'avais de l'argent ça m'embêterait moins d'être à découvert... C'est ça p'tite soeur, à demain.
Texte de la pièce en vente au théâtre (12 euros) Editions "L'oeil du prince" 83 pages - Aucune photo ISBN : 978-2-35105-060-6
Comme à la maison Musique enlevée, décor délabré et éclairage nuancé. C’est confortablement nichés au creux des larges fauteuils de l’ancien Théâtre du Tertre que les spectateurs de Qu’est-ce qu’on attend ? peuvent doucement s’imprégner de l’ambiance particulière créée par Salomé Lelouch et sa troupe.
Au programme, rencontre avec trois individus hauts en couleur ! Interprété par Benjamin Bellecour, Laurent est l’aîné de la famille. Un trentenaire déphasé et dépassé par les non-événements de sa vie et qui, afin d’être sûr de ne pas la rater, a préféré ne rien en faire. Ludivine la benjamine, jouée par Rachel Arditi, a quant à elle choisi le risque et l’émancipation, désireuse de « monter » à Paris afin de gravir les degrés de l’échelle sociale et de masquer ses failles personnelles sous ses succès professionnels. Enfin Marie campée par Sarah Biasini, est la sœur cadette, femme au foyer peu sûre d’elle, plus à l’aise dans son costume rétro de mère dévouée que dans sa peau de femme libérée.
Trois caractères en quête d’eux-mêmes, et qui malgré la disparition de leur mère et les absences mentales de leur père, tentent de recomposer le puzzle de leur histoire, sur fond de comédie cocasse, de petits drames et de rebondissements en tous genres.
«Au fond, qu’est-ce qu’on attend ?» Tout en mouvement, les personnages investissent l’espace, se croisent et s’affrontent lors d’intermèdes musicaux symboliques, ou s’isolent lors de prises de conscience fiévreuses. Du babyphone dénonciateur au téléphone déconcertant en passant par le hors-scène signifiant, tout ici est question de communication.
Aux incontournables monologues permettant à chacun de croquer son autoportrait, viennent s’ajouter de savoureux apartés avec le public, qui suspendent sans prévenir le drame en train de se jouer. Sorte de ronde des corps pour soliloques intérieurs où les amertumes et les espoirs se bousculent, entre semi-inconsciences et débits de paroles incontrôlés.
Intelligence d’une mise en scène qui, en enchevêtrant dialogue familial et dialogue avec soi-même, rehausse avec élégance l’écart existant entre ce que l’on tait et ce que l’on assume devant ceux qui nous sont le plus proche : cris intérieurs contre sourires de circonstances.
Nouvelle Génération On savait le dynamisme de la fine équipe emmenée par Salomé Lelouch qui, associée depuis six ans à Benjamin Bellecour, s’applique à réinventer le théâtre construit par son père Claude Lelouch, à l’occasion du tournage d’Edith et Marcel, en 1983.
Pièce familiale dans un lieu convivial, Qu’est-ce qu’on attend ? est remarquablement animée par la nouvelle génération du théâtre français, trois acteurs talentueux dirigés d’une main de maître. Au milieu des entrechats mécaniques de Rachel Arditi surprenante, et des monologues volubiles de Sarah Biasini touchante, viennent se glisser les répliques ciselées et cinglantes de Benjamin Bellecour, hilarant dans son rôle de penseur désabusé : «Quelle est la différence entre un philosophe et un raté ?» «Y’en a un des deux qui déprime !» / «Un père lâche ? Quel homme ne l’est pas ? Tout ceci est d’une banalité vexante !»
Un texte énergique qui revisite sans en avoir l’air les codes et clichés de la conversation familiale type. Une écriture dramatique et scénique qui flirte avec le drame et le drôle, les péripéties et le suspense sans cesse reconduits, sans jamais verser dans l’invraisemblable. Le tout sur fond de chansonnette gaie et entêtante : celle de Ray Ventura, fédératrice et essentielle, comme la famille.
«Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?» Question existentielle d’une célèbre rengaine qui nous trottera dans la tête encore longtemps et dont la réponse est esquissée avec goût dans ce petit jeu de massacre réjouissant, par ces jeunes acteurs passionnants. A voir et à revoir sans plus attendre. Forcément.
NDLR : Cet extrait vous est présenté ci-dessous dans l'unique but de vous faire connaître le film et vous donner envie de le découvrir dans son intégralité par le biais des supports à votre disposition (DVD, diffusion TV...). Par respect des droits liés à la diffusion d'une oeuvre, vous ne pourrez en découvrir, ici, que les premières 15 à 20 minutes.
Un frère et deux sœurs se retrouvent dans la maison familiale. Il s’agit de faire l’inventaire des tableaux de leur père parti perdre la mémoire en “maison de repos”.
La situation n’est pas des plus agréables, leur relation encore moins. Eloignés par leur vie, ils ne peuvent s’empêcher de s’envoyer piques mordantes et sous-entendus grinçants. Et quand le passé resurgit, tout fout l’camp !
Auteur et metteur en scène, Salomé Lelouch a joliment tricoté cet imbroglio familial dans lequel le spectateur se retrouve. Car ce n’est pas tant les révélations qui importent que ce que l’on en fait. Drôle et surprenant, Qu’est-ce qu’on attend ? est servi par un trio d’acteurs au charme fou. Rachel Arditi assure les tacles et la droiture, Sarah Biasini assume avec bienveillance la naïveté de celle qui a toujours un train de retard et Benjamin Bellecour excelle en frère cynique et désabusé.