Source : Le Monde.fr - 04 janvier 2016
Dans la galerie des acteurs qui ont donné leur corps (et ipso facto leur âme) au cinéma comique et populaire français, Michel Galabru tenait à sa manière deux touches complémentaires : une touche régionaliste bien frappée (tendance provençale, quelque part entre Raimu, Fernandel et Paul Préboist) et une inclination à l’hénaurme (tendance roublardise ahurie). Les deux réunis ont donné une carrière pléthorique, pour ne pas dire stakhanoviste, souvent asservie aux seconds rôles, mais riche d’un talent qui tombait comme la foudre, mâtiné de science et d’étrangeté.
Voilà pour la typologie, de laquelle il faudra évidemment s’éloigner pour toucher plus juste, en évitant de réduire l’acteur à son personnage, et son genre de prédilection à l’ensemble de sa carrière. Rassasié de jours (93 ans), de films et de téléfilms (plus de deux cents) et de pièces de théâtre (à peu près une par an depuis 1950), Michel Galabru est mort le lundi 4 janvier à l’aube, dans son sommeil, comme l’a précisé sa famille – signe des bienheureux.
Par Jacques Mandelbaum et Brigitte Salino
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