Source : PurePeople.com - 28 février 2014
Sarah Biasini vit avec la douleur d'avoir perdu sa mère et son frère, tout en portant sur les épaules le poids de l'aura d'une icône du cinéma. La fille de Romy Schneider se dévoile comme une femme solide, répandant son charme à travers son immense sourire. Les épreuves ont fait d'elle la femme qu'elle est aujourd'hui. Actrice comme son illustre mère, elle s'épanouit notamment au théâtre, et elle sera sur les planches pour la pièce "Bash" de Neil LaBute au théâtre 14 à Paris jusqu'au 26 avril. Pour Paris Match, elle se confie, parle de Romy évidemment, mais se révèle aussi amoureuse et prête à fonder une famille.
Son père, Daniel Biasini, est le scénariste du "Mauvais Fils" de Claude Sautet. Journaliste sans attache mais attaché à sa liberté, il deviendra le confident de l'actrice pour devenir ensuite son amant, comme il l'a raconté dans les pages du magazine Gala il y a quelques mois. C'est au tour de Sarah de revenir sur son enfance, sa relation avec sa mère, le manque et qui elle est devenue aujourd'hui.
Une enfant très entourée
A 4 ans, Sarah Biasini est frappée par la mort de son demi-frère David, le fils de sa mère et de Harry Meyen. Submergée par le chagrin après le terrible accident, Romy Schneider meurt un an plus tard, en 1982. Un récit dramatique, mais la petite Sarah grandit choyée par son père et ses grands-parents. Elle est une fillette épanouie, mais c'est à partir de l'adolescence que l'absence devient de plus en plus lourde. La complicité qu'elle n'a pas eu le temps de créer avec sa mère est ce qui lui manque le plus. Ses grands-parents l'abreuvent de souvenir, ils arrivaient à parler de Romy et de David sans s'effondrer et Sarah Biasini leur en est reconnaissante.
Quant à sa grand-mère maternelle, l'actrice Magda Schneider, elle l'a voyait moins souvent, parce qu'elle vivait en Allemagne. Elle réfutera fermement la rumeur d'une relation entre elle et Hitler et, interrogée sur le passé de son aïeule et ses rapports avec l'état nazi, elle dira : "Devons-nous porter une culpabilité qui n'est pas la nôtre ? [...] Ce qui est sûr, c'est que, pendant la guerre en Allemagne, il y avait deux catégories d'artistes. Ceux qui partaient et ceux qui restaient. Marlene Dietrich est partie. Ma grand-mère est restée. Ça, c'est un constat."
Avoir la paix
Après le bac, Sarah Biasini s'interdit de devenir comédienne. Elle étudie à la fac pour être restauratrice d'objets d'art et fait un stage à Florence. Au fond d'elle, la flamme de la comédie brûle toujours, alors à 22 ans, elle décide de partir à Los Angeles pour s'inscrire au Lee Strasberg Theatre & Film Institute. Elle "s'exile" pour être "peinarde", préférant rester dans l'anonymat. D'ailleurs, il lui est déjà arrivée de mentir à un passant qui lui demander si elle était la fille de Romy Schneider, pour avoir la paix.
La paix, c'est aussi arrêter de lire des choses fausses sur sa mère. Sarah Biasini profite de cette interview pour s'insurger contre l'image de Romy Schneider véhiculée par certains. On en fait une femme malheureuse, nymphomane ou alcoolique : "Elle a juste vécu en connaissant des joies immenses et des peines abyssales", dit-elle tout simplement. Sarah, fille de légende, avoue par ailleurs avoir du mail à regarder "L'Important c'est d'aimer" - tournage durant lequel Jacques Dutronc a eu une relation avec l'actrice - ou "La Passante du sans-souci" : "Elle n'était plus elle-même, dévastée par la douleur d'avoir perdu mon frère et de devoir jouer avec un petit garçon."
Amoureuse...
Jeune femme rayonnante, Sarah Biasini a affronté seule ses épreuves, mais admet avoir aussi eu recours pendant trois ans à une analyse. Ce qu'elle veut, c'est réussir sa vie privée. Elle le clame, elle est "amoureuse" et "prête à avoir des enfants" avec comme seul impératif : se débarrasser de ses névroses pour ne pas les transmettre.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine
Paris Match du 27 février 2014