Source : Le Figaro.fr - 04 janvier 2014
Dans "Le Général du roi "que diffuse France 3, Samuel Le Bihan et Louise Monot forment un couple passionné pris dans la tourmente de la Révolte des chouans. Nina Companeez, la réalisatrice raconte les coulisses de ce film.
Avec "Les Dames de la côte", "L'Allée du roi" et bien d'autres séries, Nina Companeez a créé l'événement à la télévision. "Le Général du roi" ne fait pas exception. S'inspirant du roman éponyme de Daphné du Maurier qui se déroulait dans l'Angleterre de Cromwell, où un fougueux officier de marine tombait amoureux d'une fière aristocrate de province devenue infirme, elle a transposé ses héros un siècle et demi plus tard, en Vendée, pendant la Révolte des chouans.
«Ce n'est pas mon histoire, précise la réalisatrice d'origine russe, mais je suis sensible aux persécutions et à l'intolérance et j'ai essayé de faire revivre cette tragédie civile assez méconnue.» Mais le pari n'était pas gagné. Pour convaincre le Conseil général vendéen de l'aider (celui des Pays de la Loire ayant refusé), elle a dû prouver qu'elle savait de quoi elle parlait. «Au final parfois, j'en savais plus qu'eux», s'amuse-t-elle. Du coup, la Région a même mis à sa disposition, pour servir de cadre à la maison de Constance, le logis de la Chabotterie où le général Charrette fut arrêté et soigné avant d'être fusillé à Nantes.
«Au départ, c'est mon héroïne en fauteuil roulant qui me plaisait. J'aime les héroïnes résilientes. Elle est infirme mais ne capitule pas. C'est une orgueilleuse active», explique la réalisatrice qui porta rapidement son choix sur Louise Monot, vue dans Mademoiselle Drot. Une comédienne qui a passé 24 heures dans un fauteuil roulant pour s'approprier le personnage. Mais pour son général «si rude, si mal élevé et si doux avec son amoureuse», la réalisatrice n'avait pas immédiatement songé à Samuel Le Bihan. «Il n'avait pas ce côté féminin que l'on retrouve chez Giraudeau, Sandre ou Huster avec lesquels j'ai beaucoup tourné. Mais comme je me suis inspirée pour ce personnage du général Charette qui était une force de la nature, je suis allée voir l'acteur au théâtre. Nous avons pris un verre ensuite. Et là il m'a scotchée. J'ai été séduite complètement». Et nous aussi.
À savoir
Mars 1793 : début de la Révolte des chouans qui opposera royalistes et républicains en Vendée, avec la première insurrection paysanne. C'est seulement après l'exécution du dernier chef, François-Athanase Charette, en mars 1796, que cette guerre civile qui fit 180.000 morts (sur 815.000 habitants) s'arrêta.
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