Source : La Nouvelle République.fr - 27 juin 2013
A Saint-Martin-le-Beau, les femmes ont pour tradition de se retrouver pour fêter la journée de la femme. Vendredi, ce sera la soirée de la femme dans ce bourg puisque l'auberge de la Treille accueillera deux femmes de lettres pour une soirée culturelle. Elles viendront y parler d'autres femmes.
Catherine Hermary-Vieille, écrivain, historienne, romancière, n'est pas une inconnue en Touraine. Il y a un an, elle était déjà venue en cet endroit parler de Marie Antoinette et Joséphine de Beauharnais. Auteur de nombreux ouvrages, elle a réédité l'année dernière, dans une nouvelle présentation, son livre «Elle s'appelait Romy». «C'est un sujet qu'on m'a proposé» explique-t-elle, avant d'ajouter à propos de la vie de Romy Schneider : «J'ai été séduite et horrifiée.»
Un livre, des portraits et des artistes d'Inde
Dans un travail d'enquête, elle a rencontré, acteurs, réalisateurs et proches de l'actrice disparue il y a trente et un ans. «Cette femme a laissé des traces affectives et émotionnelles» dit-elle en parlant de l'émotion de ses interlocuteurs parlant de Romy Schneider.
L'auteur a voulu peindre la femme autant que l'actrice. «Il y avait interférence totale entre les deux. Elle était habitée par ses rôles et incapable de revenir dans une vie personnelle. Cette marathonienne des tournages était habitée par son métier. Elle doutait car elle était en permanence dans la performance. Elle ne supportait pas la solitude et sa célébrité l'isolait encore plus.»
Vendredi soir, Catherine Hermary Vieille évoquera donc cette personnalité connue dans le monde entier et restée comme une icône de la beauté et comme la victime d'une vie dramatique. A propos d'elle et de son livre, Claude Sautet a écrit : «Elle a tout vu, tout compris.» En parallèle, Martine Le Coz, dont les racines familiales sont à Saint-Martin-le-Beau, ne revêtira pas cette fois sa tenue de femme de lettres mais celle d'artiste peintre. Elle a réalisé un portrait de Romy Schneider avec une technique crayon et encre qui fait revivre l'actrice sous un jour nouveau.
Ce dessin, et d'autres portraits qu'elle a réalisés de Beckett, Cocteau, Yourcenar, Sartre, Camus, etc., seront exposés vendredi soir. Ils seront même mis en vente pour financer un projet de Martine Le Coz, celui de faire un livre sur les femmes peintres de Mithila, en Inde qui devrait s'intituler «Mithila : l'honneur des femmes».
Pour cette entreprise, l'écrivain amboisienne apprend la langue hindi afin de venir en aide à ces femmes qui perpétuent un art et une culture tout en restant dans le dénuement. «C'est un enjeu culturel très grand», explique Martine Le Coz, qui fut prix Renaudot pour «Céleste». Encore une histoire de femme.
Soirée culturelle de l'auberge de la Treille à Saint-Martin-le-Beau. Prix cocktail et conférence : 12 €. Renseignements et réservations au 02.47.50.67.17 et sur auberge-de-la-treille.com
* NDLR : Petite erreur, le livre "Elle s'appelait Romy" est d'Isabelle Giordano. Le livre de Catherine Hermary-Vieille s'intitule tout simplement "Romy".
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