Source : Le Monde.fr - 26 octobre 2010
Les murs orange de la chambre, l'absence de fenêtre, la platitude de l'image, le ton faux des acteurs, les dialogues à ras de terre, tout depuis la première jusqu'à la dernière scène fait penser à un épisode de "Voisin, Voisine", cette série qui passait sur LaCinq à la fin des années 1980.
"Je veux qu'on se marie", lance Joyce, depuis le lit, à Bertrand qui se regarde dans la glace de la salle de bains. Joyce est enceinte, Bertrand a commis un délit d'initié qui lui a rapporté 8 millions d'euros. Ils ont prévu de partir se faire oublier en Amérique du Sud.
Mais Bertrand, cela se voit à sa grimace, n'a pas envie de se marier. Il n'a pas non plus envie d'enfant. Ce qu'il souhaite, en réalité, c'est quitter sa compagne. Il est amoureux de Vinko, serveur de restaurant d'origine bosniaque (joué par un Français, Johan Libéreau, qui improvise pour son personnage un accent mi-russe, mi-espagnol).
Le hic, c'est que les 8 millions d'euros sont bloqués sur un compte à Jersey, au nom de Joyce, et qu'elle n'a pas l'air prête à les laisser partir. Flairant le mauvais coup, elle exige que Bertrand reconnaisse l'enfant et qu'il l'épouse comme condition pour lui donner procuration sur le compte.
Celui-ci met en oeuvre un plan impliquant Vinko, une prise d'otage bidon destinée à la déposséder de toute la somme, qui ne va pas se dérouler comme prévu.
Cette intrigue classique est prétexte à la révélation de personnalités vaguement plus nuancées qu'il n'y paraissait au premier abord. Pour le reste, c'est le néant, et l'on se demande, vraiment, quelle est la raison d'être d'un tel film.
Isabelle Regnier
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