Interview - TF1 News décrypte le destin bouleversant de Romy Schneider, en compagnie du journaliste Guillaume Evin, auteur d'un livre sur cette actrice trop tôt disparue.
Alors que des images inédites de Romy Schneider ont été dévoilées dans le documentaire "L'enfer de Henry-Georges Clouzot", il y a peu (voir notre article "Romy Schneider : ses images inconnues", ici) et qu'un film intitulé "Eine frau wie Romy" ("Une femme comme Romy") vient d'être tourné, TF1 News s'est penché, en compagnie de journaliste Guillaume Evin, auteur du livre Les mystères Romy Schneider (aux éditions Timée), sur le destin de cette actrice chère au cœur des Français.
TF1 News : Dans votre livre, vous décrivez une Romy Schneider dont l'existence "à lentement viré à la tragédie", face à la difficulté de "concilier plaisirs d'actrice et bonheur intime". Que voulez-vous dire par là ?
Guillaume Evin, journaliste : Toute sa vie, Romy Schneider a fuit la réalité face à la caméra. Elle a tourné quasiment non-stop, à l'exception de ses deux grossesses, 59 films en 30 ans. Elle ne s'est jamais sentie aussi bien que devant un objectif, face à une vie sentimentale tumultueuse.
TF1 News : Vous dépeignez, dans votre ouvrage, une actrice entièrement dévouée à son métier, "au-delà du raisonnable".
G. E. : Romy Schneider était perfectionniste à l'extrême, terriblement exigeante. Il lui fallait pousser le mécanisme jusqu'au bout. C'était son tempérament et cela servait son art. Mais à la fin de sa vie, elle a été rattrapée par le stress et le trac, une composante essentielle de sa personnalité. C'est l'héritage de son père, décédé d'un infarctus par excès de trac. Les américains la surnommaient, d'ailleurs, "Miss worry" ("Mademoiselle inquiète"), tant elle avait toujours l'air préoccupée et angoissée. Elle était écorchée vive. Cette peur qui l'habitait était paralysante, même si cela ne transparait pas dans ses rôles mais plutôt dans sa vie privée, où elle était taraudée par le stress.
TF1 News : Comment expliquez-vous cet éta d'esprit ?
G. E. : Sans vouloir faire de la psychologie simplifiée, les causes de son mal-être trouvent peut-être leur origine dans sa tendre enfance. Après le divorce de ses parents, elle a été livrée à elle-même dans un pensionnat où ils venaient à peine la voir. Son père, lui, n'est jamais venu.
TF1 News : Peut-on parler d'un père absent ?
G. E. : Oui, le manque de ce père l'a poussé à chercher son idéal masculin, sans jamais le trouver, notamment dans des passions excessives comme avec Alain Delon qui la quittera brutalement ou dans des relations avec des hommes plus âgés comme Harry Meyen, de quatorze ans son ainé. Elle divorcera de ce dernier qui se suicidera. Elle n'a jamais trouvé son alter-égo et passera d'échec en échec, en ayant du mal à se reconstruire. Elle portera le fardeau du suicide de son premier mari toute sa vie.
TF1 News : Vous évoquez également un autre fardeau, celui de la "culpabilité allemande" d'après guerre...
G. E. : D'un point de vue global, Romy Schneider fait partie de cette génération d'allemands, nés dans les années quarante, qui a intégré cette culpabilité de la barbarie nazie, comme une trace indélébile de l'histoire. Mais d'un point de vue personnel, elle a également dû vivre avec la relation ambigüe que sa mère avait entretenue avec le pouvoir nazi. "Je crois que ma mère avait une relation avec Hitler", a-t-elle déclaré, en 1976. Même si nous ne connaissons pas la nature exacte de cette relation, Romy Schneider jouait, petite, avec les enfants de Martin Bormann, la future éminence grise du parti nazi. C'est sans doute la raison pour laquelle elle a endossé quantités de rôles de victimes de la barbarie nazie, tout au long de sa carrière, comme dans "Le vieux fusil", par exemple. C'était peut-être une manière de tenter d'évacuer cette culpabilité.
TF1 News : Comment était-elle perçue en Allemagne ?
G. E. : Elle a vécu avec ce pays une histoire d'amour-haine, un peu comme une épouse choyée que l'on répudie. Elle était adulée avec les films "Sissi" mais quand elle est partie rejoindre Alain Delon à Paris, l'Allemagne ne lui a jamais pardonné. Il y avait un océan d'incompréhension entre elle et ce pays. C'est en France qu'elle a trouvé la sérénité, pays dans lequel elle a apporté la preuve de son talent, en se débarrassant de l'étiquette mièvre et sucrée de "Sissi" qu'elle vivait comme une véritable camisole.
TF1 News : Pourtant, à sa mort, en 1982, un quotidien français titrera : "Sissi est morte, Sissi s'est tuée."
G. E. : Toute sa vie, ce rôle lui collera à la peau. Romy Schneider sera souvent comparée à Elizabeth d'Autriche dans sa manière dont, comme elle, elle refusera de porter le masque des apparences.
TF1 News : Peut-on dire que la mort de son fils, empalé sur les grilles d'un parc, à Saint-Germain-en-Laye, en 1981, sera le coup de grâce ?
G. E. : Oui, d'autant plus qu'à l'horreur de la disparition de son fils, s'est ajoutée une pression médiatique énorme. Un journaliste indélicat n'a pas hésité à se faire passer pour un brancardier pour photographier la dépouille de son enfant. Elle était traquée. La mort de Romy Schneider demeure auréolée de mystère, puisqu'il n'y a pas eu de témoins. Mais elle ne s'est pas suicidée. L'usure, le trop-plein et les excès de la vie ont eu raison d'elle. Elle a lâché prise. Elle est morte, fatiguée de tout. Il fallait tirer le rideau. On retiendra son jeu, ses expressions, ses fêlures, sa gravité..., ceux d'une star populaire toujours brillante dans le cœur des Français.
Propos recueillis par Ludmilla Intravaia
Personnellement, je trouve que vous faites trop d'honneur à ce journaliste en publiant cette interview dont le livre n'a aucune valeur puisqu'il a tout "piqué" aux autres sans y mettre de touche personnelle sauf peut etre la présentation intéressante.
JC
Rédigé par : JC | 06 janvier 2010 à 08h34
Je rejoins tout à fait JC. Ce livre n'a aucun intérêt et ne mérite pas que l'on s'y attarde dessus. Tout juste bon à mettre aux oubliettes !
Rédigé par : sandrine | 30 janvier 2010 à 08h43
Je n'ai pas encore eu le temps de le lire...
Merci pour vos avis !
Rédigé par : Inoubliable Romy (The big chef d'ici...) | 30 janvier 2010 à 09h29
J'ai acheté le livre et comme vous, j'ai aussi été déçue. Que ce soit par le contenu écrit (photos mal légendée par exemple) que le contenu photographique. C'est tout de même étonnant de trouver toujours les même photos de Romy alors qu'il existe tant d'autres photos magnifiques et moins connues (d'où l'intérêt justement). Il suffit de voir les photos de ce forum. Des photos bien souvent "rares" et par conséquent, me concernant, j'éprouve toujours beaucoup de plaisir à les découvrir !
Rédigé par : fab | 08 février 2010 à 17h07
Toujours pas lu pour ma part... J'ai du retard... Et puis, surtout, en ce moment je range tous mes magazines... Boulot ENORME !!!
Merci pour ton avis en tout cas.
Le problème des photos est que les auteurs doivent les acheter en agence. Et plus elles sont rares, plus elles sont chères...
Rédigé par : Inoubliable Romy (The big chef d'ici...) | 08 février 2010 à 19h52
Mais en même temps, ils gagneraient en qualité et en vente, j'en suis sûre ;)
Rédigé par : fab | 09 février 2010 à 16h22