Source : Télérama.fr - 12 janvier 2009
Ils sont venus, ils sont tous là, parfois quelques secondes à peine, pour rendre hommage à Jean-Paul Belmondo : José Garcia, Rachida Brakni, Tcheky Karyo, Barbara Schulz, Françoise Fabian, Max von Sydow... Plus, Jean Dujardin en ouvrier. Micheline Presle en improbable clodo. Emmanuelle Riva récitant la Passion du Christ dans une église... Même les absents sont présents, grâce à des photos que la caméra effleure : François Truffaut, Françoise Dorléac, Vittorio De Sica, auteur d' "Umberto D." dont ce film prétend être le remake...
Effectivement, ça commence, comme le vieux chef-d'oeuvre, par une manifestation de vieux qui protestent contre leur triste sort. Ça continue par l'errance d'un homme, abandonné de tous, et de son chien - son seul ami, forcément. On n'est ému ni par la manifestation ni par l'errance, alors que la dérive du vieillard italien continue, aujourd'hui encore, plus d'un demi-siècle après, à provoquer larmes et frissons.
Mais qu'importe, après tout, la qualité du film : comme les vedettes précitées, on n'est là, nous aussi, que pour rendre hommage à la star. A l'artiste. Alors, Belmondo ? Comment il est, Belmondo ? Francis Huster - visiblement ému, enthousiaste et désarmant de sincérité - l'a filmé à nu : parole rare, chair pendouillante, gestes économes et regard de feu... On le contemple, totalement admiratif et très honteux de garder, à ce point, les yeux secs.
Pierre Murat
Télérama n° 3079
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