Source : Die Presse.com - 08 septembre 2008
NDLR : Traduction sous toute réserve. Merci de votre compréhension.
Le génie d'interprète de l'actrice trop tôt disparue est masqué par le mythe tragique. Pour son 70ème anniversaire, une superbe exposition photo est organisée.
Les premiers biopics sur Romy Schneider se dessinent à l'horizon en ce moment même -dans l'un elle doit être incarnée par l'actrice et chanteuse Yvonne Catterfield dans le film "Une femme comme Romy" et un second pour la télévision intitulé "Romy" avec Jessica Schwarz. On peut aussi revoir, encore une fois, certains des films les plus célèbres de la grande actrice au cinéma : pour marquer son 70ème anniversaire le 23 septembre, la filmothèque Austria organise une exposition d'oeuvres sur Romy Schneider dans le métro viennois dans laquelle sont réunisà certains grands classiques inévitables mais aussi un choix attrayant de rares travaux est mis en avant.
Si une vie propre reste aux films, dans le mythe Romy Schneider, la création cinématographique est marquée avant tout par sa vie privée, avec toutes ses tragédies que la presse people a amplement exploité. Après les relations privées, le suicide de son premier mari en 1979, la mort accidentelle et tragique de son enfant en 1981, il y a eu la défaillance cardiaque, les photographes ont poursuivi l'actrice jusqu'au 29 mai 1982 avec comme point final un "suicide par alcool et médicaments" rapidement classé. Certains médias de meilleure qualité ont donné des interprétations plus poétiques : "Elle est morte le coeur brisé" a, par exemple, titré "Süddeutsche".
L'histoire de Romy Schneider exige sans doute d'être lue comme une étude de cas : une jeune fille née d'une dynastie d'acteurs viennoise, des débuts au cinéma à l'âge de 15 ans (au côté de sa maman Magda Schneider) et puis, très vite, la star des films "Sissi". Rapidement, elle a tenté de se rebeller contre cette image de poupée sucrée : "Je me croyais comme un bonbon autrichien qu'on voudrait dévorer. Je ne suis pas douce. Je suis impatiente, obstinée et nerveuse."
La recherche des défis
Elle l'a fait d'abord à titre privé, en rompant avec sa famille pour suivre, à Paris, Alain Delon qu'elle a connu en 1958 pour le tournage de "Christine" et dont elle est tombée amoureuse. Et ensuite professionnellement : Romy Schneider cherchait les défis qui ne lui étaient pas accordés dans le monde du cinéma allemand des années 50. Sa volonté dans le travail - 43 années de vie, 60 films - elle a aussi voulu la prouver dans les années 60 à Hollywood, ne trouvant cependant aucun film où elle ait vraiment un rôle remarquable, sauf peut-être dans le grand film historique sous-estimé, d'Otto Preminger, "Le Cardinal" (1963).
Enfin, de nouveau en Europe, elle a atteint l'apogée de son génie d'interprète, surtout en France, où "La Schneider" est encore parmi les aux acteurs préférés. Elle a joué, entre autres, pour Claude Chabrol, Joseph Losey, à Andrzej Zulawski, et plus particulièrement avec Claude Sautet : dès "Les choses de la vie" (1969), elle a embellit cinq mélodrames civils de son aura mystérieuse.
Romy Schneider a une capacité de transformation spectaculaire qui a contribué à renforcer encore le mythe. Certaines production en ont profité et joué de cela : l'impératrice Elisabeth par Luchino Visconti dans le monumental requiem du monarque "Ludwig II" (1973) était aussi une révision de Sissi, un acte extraordinaire du rejet de son ancienne image. Et le contexte sinistre du film de Bertrand Tavernier "La mort en direct" (1980), un film de science fiction qui critique les médias qui resten encore très actuel : Romy Schneider y interprête une malade incurable qui a vendu le tournage de sa mort à la télévision - et qui est poursuivie sans pitié par les caméras.
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