Source : France 2
A la fin du 18e siècle, les salons reçoivent les hommes qui comptent ainsi que les philosphes -récemment apparus- et les esprits novateurs. Celui de la Marquise du Deffant (1997-1780) est l'un des plus importants.
Pour la seconder lors des réceptions qu'elle donne, Mme du Deffant fait venir à Paris, Julie de Lespinasse, qui est un fille bâtarde de son frère. La jeune femme, sans culture mais dotée d'une vive intelligence se fait rapidement une place au sein de la petite société d'esprits ouverts, réformateurs et des encyclopédistes comme D'Alembert et Diderot, Turgot, quelques nobles anglais.
Celle que Mme Du Deffant avait pris sous son aile est devenue la confidente des philosphoses. La Marquise, au caractère entier, pour qui la vie n'est qu'un long ennui qu'elle ne peut tromper que par l'éclat des soirées et son art de la conversation en prend ombrage.
Même le président Hénault, le plus vieil ami de Mme du Deffant, homme madré et esprit éclairé sous des dehors conformistes, tourne ses regards vers la gracieuse Julie.
Jean-Claude Brisville a écrit cette pièce en 1991. Elle paraît toute neuve et fraîche. Si elle décrit à merveille +le fonctionnement de ce petit monde où il faut être pour que les idées neuves puissent éclore et se propager, la pièce est surtout l'analyse de l'évolution des rapports entre les deux femmes, aux tempéraments opposés, la vassale prenant peu à peu l'ascendant sur celle qui l'a tiré de sa basse condition.
Danièle Lebrun est impressionnante, en femme rayonnante de bonté, pouvant trouver l'instant d'après des inflexions cassantes et la phrase qui foudroie pour garder son rang. Roger Dumas, est lui, un excellent ancien président du Parlement de Paris -confident le plus proche de la Marquise- esprit éclairé, drappé dans de grosses chausses. Quant à Sarah Biasini, elle donne au rôle de Julie Lespinasse, un entrain de femme passionnée, avide d'aider les hommes à accoucher leurs utopies nécessaires, qui la classe parmi les meilleurs comédiennes de sa génération.
La mise en scène de Christophe Lidon permets d'apprécier toute la sauveur de ces discussions et l'importance de ces réunions savanto-mondaines dans l'histoire de France -tout ceci dans une langue des plus classiques, respectée par Jean-Claude Brisville.
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