Katia : la première rencontre de Curd et Romy
Ah ! “Katia” ! En ai-je versé des larmes ! J’ai des excuses, je n’avais que treize printemps et buvais Pierre Loti en cachette de mes parents. Mon papa, lui, avait vu la première version du film tourné en 1938 par Maurice Tourneur, avec Danielle Darrieux et John Loder. Du nanan selon mes vapeurs adolescentes, à côté du remake de Robert Siodmak, avec en tête d’affiche Curd Jürgens et Romy Schneider réunis pour la première fois à l’écran. Me voilà amoureuse du beau Curd (après, mes préférences iront à Gable !), et au fond de mes draps de pucelle, c’est à moi qu’il susurre « mon démon bleu » !...
Réalisé d’après le roman de la princesse Bibesco, « Katia » est une évocation romancée des amours du tsar Alexandre II et de Katia Dolgorouki, jeune fille pauvre d’une noblesse déchue. Un parfum de « Sissi » pour une ravissante histoire d’amour.
Katia (Romy Schneider) accumule les « zéros pointés » dans l’institut où elle est pensionnaire. Comme toutes les jeunes filles en fleur, elle rêve d’amour, enfin du tsar de toutes les Russies, l’uniforme, l’apparat, la gloire quoi ! Horreur, on découvre un portrait du galant sous son oreiller. « C’est lui qui me l’a donné ! » ment-elle effrontément. Double horreur. Le star arrive en grande pompe visiter le pensionnat. Vous devinez la suite : ému par la beauté de la jeune fille, il confirme ses dires et devant toutes les gamines jalouses et mortifiées l’emmène pour une promenade en traîneau à travers la forêt de Saint-Pétersbourg (rien que de penser au plan, j’en ai des battements de cœur, j’avais lu Andersen !). C’est le début d’un idylle à rebondissements rose praline et bleu layette. Katia devient la maîtresse du tsar, la tsarine à l’ élégance de mourir à propos, Alexandre épouse Katia en secret, happy-end ?
Non, « Love story » ! Curd est assassiné par un horrible bolchevik et rend son dernier souffle dans les bras de Romy. Franchement, ça ne vous tire pas les larmes ?
Caroline BABERT
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