Un petit coin de paradis : carte de Noël un peu fade
C'est évidemment le succès toujours plus grand des "Sissi" qui a conduit les distributeurs à nous offrir ce film vieux de trois ans illuminé par le sourire encore adolescent de Romy Schneider. mais pourquoi ce titre d'opérette puisqu'il s'agit d'un film à costumes dont l'action se déroule à Londre, en 1730, et dont le personnage principal est, en fait, l'édrivain Daniel Defoë, auteur célèbre de "Robinson Crusoë" à la veille de sa mort ? Robinson, le Robinson légendaire du roman -interdit par ordre du roi Georges II- qui fait rêver aussi bien le prince héritier dans on palais que les gosses des faubourgs travaillant plus de dix heures par jour aux filatures de coton, Robinson ne doit pas mourir. Et c'est pourquoi, conduits par Maud, fille de la logeuse du pauvre Defoë, les gamins des faubourgs cherchent à faire rendre justice à l'écrivain disgracié et l'obtiennent... du roi lui-même, après avoir goûté avec le prince hértier.
Noël incitant à l'indulgence, nous considérerons ce face récit (où l'histoire est édulcrée selon les recettes de Sissi I) comme un conte. Josef von Baky vaut bien Ernst Marischka encore qu'il ait la main plus lourde. Horst Buchholz, alors au début de sa carrière, est aussi mièvre que sa partenaire. Magda Schneider est, bien entendu, dans le film, la maman au grand coeur de la chère petite Maud. Mais Gustave Knuth, l'éternel Max de Bavière, joue les bandits d'Opéra de Quat'Sous. Puisque, depuis "Jeunes filles en uniforme", Romy Schneider a fait preuve qu'elle pouvait être une vraie comédienne, pourquoi ne pas nous montrer maintenant "Monpti" au lieu de nous offrir ces fonds de tiroir aux couleurs fondantes ?
Jacques SICLIER
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