Source : France Info.com - 13 juillet 2008
Classique du film psychologique à la française, pure produit de l’année 1968, "La Piscine" de Jacques Deray met en scène Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet et une Jane Birkin en frêle jeune fille. C’est aussi la rencontre entre un cinéaste atypique et un compositeur alors en pleine créativité aux portes du succès : Michel Legrand.
Bientôt oscarisé pour l’Affaire Thomas Crown, Michel Legrand choisit de traduire le climat trouble de la villa varoise (et de ceux qui barbotent dans la piscine) en utilisant une large palette musicale : ballades indolentes, invitations au fare niente, voix décontractées de Christiane et de Michel Legrand se frottent aux fantasmagories du violon de Stéphane Grappelli, contrastent avec les passages jazzy façon film noir.
Ajoutons à cela quelques chansons pop illustrant à merveille les nuits tropéziennes et le mouvement peace and love de l’époque, interprétées par Delaney Bramlett et Sally Stevens et dont les paroles sont écrites par Alan et Marilyn Bergman avec lesquels Legrand vient de collaborer sur l’Affaire Thomas Crown.
Le succès commercial et critique du film sorti en février 1969 entérine le couple Delon/Deray. Le cinéaste refera appelle à Michel Legrand sur deux autres productions : Un peu de soleil dans l’eau (1971) adaptée d’un roman de Françoise Sagan et Un homme est mort (1972), thriller tourné à Los Angeles avec Jean-Louis Trintignant. Avec La piscine, ces partitions rares font l’objet d’une première édition discographique intégrale où la pop music côtoie le swing et les envolées lyriques d’un des compositeurs les plus prolifiques et les plus créatifs du cinéma.
Sophie Loubière