Source : La Provence - 17 juillet 2025
Comme avec sa pièce "Trahisons", divinement jouée récemment par Swann Arlaud, le dramaturge Harold Pinter traite dans "L'amant" du problème de l'incommunicabilité du couple, où des personnages tentant de s'accepter tels qu'ils sont demeurent incapables de se comprendre et de se rejoindre.
Dans la pièce, Sarah (sublime Sarah Biasini) et Richard (Pierre Rochefort, tout en muscles et nuances) entretiennent une complicité vénéneuse autour d'une liaison extraconjugale consentie. Le mari, la femme, l'amant et la maîtresse s'entrecroisent dans un manège de séduction et de désir connu de tous les protagonistes.
C'est au spectateur de déduire du récit comment il va se terminer, remplissant les blancs laissés par un texte élégant à l'ironie mordante. Complexe dans sa structure et perdant volontairement le spectateur, la pièce est une comédie grinçante terriblement dérangeante et génialement perverse. La proposition théâtrale du metteur en scène Thierry Harcourt sonde les âmes et les corps avec subtilité et intelligence. Et comme Sarah Biasini est lumineusement inoubliable, la fête est complète.
Par Jean-Rémi BARLAND
"L'amant" au théâtre du Chêne noir, 8 bis rue Sainte-Catherine.
Jusqu'au 26 juillet à 15h15, relâche le 22 juillet.
Tarif plein : 25 € ; abonné : 17 € ; enfant, moins de 12 ans : 10 €.
Réservations au 04 90 86 74 87.
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