Source : Passion Théâtre
Auteur : William Shakespeare
Artistes : Sarah Biasini, Cédric Colas, Hugo Givort, Bernard Malaterre, Guillaume Veyre
Metteur en scène : Frédérique Lazarini
Ayant eu la chance d’assister à l’adaptation de "La mégère apprivoisée" mise en scène par Frédérique Lazarini, je me dois de partager mon enthousiasme face à cette interprétation audacieuse et inventive. La pièce, transposée dans les années 50 en Italie, se déroule dans un cadre de cinéma ambulant qui apporte une touche de nostalgie et d’originalité à l’œuvre de Shakespeare. Dès les premières scènes, j'ai été captivée par l’énergie débordante des comédiens, en particulier l'incroyable Sarah Biasini, qui a su donner vie à Catarina avec une intensité et une modernité saisissantes. L'utilisation de passages vidéo pour résumer certaines parties de l’intrigue est une trouvaille ingénieuse, qui évite les longueurs parfois associées aux comédies du dramaturge anglais et maintient un rythme soutenu tout au long de la représentation.
Le choix de situer l’action dans l'Italie des années 50 apporte une légèreté bienvenue, tout en conservant la critique sociale et les thèmes de l’émancipation féminine. La mise en scène, avec ses airs de commedia dell'arte, ajoute une couche de farce et de provocation qui résonne parfaitement avec l’esprit de la pièce.
La conclusion, qui pourrait sembler rétrograde, est intelligemment réinterprétée, laissant entrevoir que notre héroïne n’a peut-être pas abandonné ses armes, mais plutôt joué un jeu subtil et stratégique. En somme, cette adaptation de "La mégère apprivoisée" est une réussite éclatante. Elle parvient à respecter le texte original tout en le dépoussiérant avec une inventivité rafraîchissante. La performance des acteurs, la mise en scène dynamique et les choix esthétiques originaux en font un spectacle mémorable, qui saura ravir tant les amateurs de Shakespeare que ceux qui découvrent cette œuvre pour la première fois. Un grand bravo à toute l’équipe pour cette prouesse théâtrale
Une adaptation à ne pas manquer, qui rappelle combien les classiques peuvent être intemporels lorsqu’ils sont revisités avec talent et créativité.
Vu le 30 juin 2024
Théâtre Petit Louvre
Agnès Guéry pour Passion Théatre
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