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Source : Pèlerin.com - 15 avril 2022
Romy Schneider, une actrice livrée corps et âmes à ses rôles
Quarante ans après la mort de l’actrice, la Cinémathèque française revisite le destin de la petite fiancée de l’Autriche devenue incarnation de la femme française, à travers l’intimité de ses rôles.
"Mon Clo / scénario arrivé dernière minute / déjà lu deux fois / quelle merveilleuse touchante belle belle belle histoire / je ris je pleure / ne peux pas attendre d’être Rosalie / t’embrasse fort" : même soumis à l’art concis du télégramme, les mots de Romy Schneider trahissent le dévouement corps et âme de l’actrice à chacun de ses rôles et l’immense complicité qui l’unissait à ses metteurs en scène. Ce câble de 1972, la comédienne l’adresse, peu avant le tournage de "César et Rosalie", au réalisateur Claude Sautet, pour qui elle fut "l’incarnation de la femme française". Il constitue l’une des innombrables pièces exposées par la Cinémathèque française pour célébrer l’actrice, quarante ans après sa mort.
"Nous avons souhaité montrer Romy dans l’intimité de son travail artistique", explique Costa-Gavras, président d’honneur de la Cinémathèque. "Et en mettant en avant son parcours d’émancipation, précise Frédéric Bonnaud, directeur des lieux, qui la voit se libérer du carcan du "mélo autrichien en crinoline". Allusion à la fameuse série des "Sissi", dont on retrouve l’imposante robe, mais aussi le tableau de l’impératrice Élisabeth d’Autriche qui inspira le personnage ou encore le baldaquin abritant la gondole impériale sur les eaux vénitiennes dans "Sissi face à son destin"… L’ensemble voisine avec une photo de la jeune fille alors chaperonnée par ses parents.
Quarante ans après sa disparition, la Cinémathèque française met l’inoubliable Romy Schneider à l’honneur. Romy face à son destin, donc. "Elle est tout en zigzags", disait Michel Piccoli. "Elle a passé sa vie à réinventer son travail et à prendre des risques qui laissent pantois", souligne Clémentine Deroudille, commissaire de l’exposition.
Ainsi quand elle réduit son maquillage à la plus simple expression, pour "Le procès", ou s’enlaidit à souhait, dans "Fantôme d’amour". Perfectionniste en diable, Romy se double elle-même en anglais et en allemand. Apprend à jouer au poker pour affûter son rôle dans "Max et les ferrailleurs". Dans "Le vieux fusil", elle tétanise l’équipe de tournage par la violence de son jeu. La comédienne ne triche jamais.
"Ce qui impressionne aussi, c’est son art de la rencontre,", poursuit Clémentine Deroudille. La liste de ceux que l’on croise –à travers affiches de films, photos de tournage, costumes de scène, extraits de films ou de séances de travail…– donne le tournis : Alain Delon, bien sûr, Luchino Visconti, Orson Welles, Bertrand Tavernier, Henri-Georges Clouzot… Romy s’essaie même à la comédie américaine, formant avec Woody Allen ou Jack Lemmon d’exquis duos romantico-comiques. Au milieu de ses hommes, une seule femme, Coco Chanel, qu’elle admire pour n’avoir jamais eu peur de suivre sa voie.
Libre et forte, comme elle, et qui ne se cherche pas d’excuse, ainsi que l’atteste ce propos de l’actrice émaillant l’exposition : "C’est la lâcheté des acteurs qui fait les metteurs en scène despotes. Mais quand l’un de ces tyrans rencontre quelqu’un qui lui tient tête, ça fait des étincelles".
L’exposition : À la Cinémathèque française (Paris), jusqu’au 31 juillet 2022.
Renseignements : cinematheque.fr
À voir aussi :
- Romy Schneider, le catalogue de l’exposition (Éd. Flammarion-Cinémathèque, 256 p. ; 35 €)
- Une sélection d’archives télé (madelen.ina.fr > selection > romy schneider)
- Un cycle de neuf films sur Netflix
Romy Schneider Corps et âme à ses rôles : 3 pages 4 photos
Rédigé par : Muriel | 11 avril 2022 à 14h30
Merci Muriel, pour l'info !
Rédigé par : Inoubliable Romy (The big Chef d'ici...) | 11 avril 2022 à 17h17