Source : RTL - 27 février 2022
Le film "La piscine" célèbre les retrouvailles de deux acteurs iconiques : Romy Schneider et Alain Delon.
Il est aujourd'hui considéré comme l'un des films cultes du cinéma mondial et c'est Luc Larriba qui nous fait découvrir les coulisses du tournage.
Luc Larriba publie "La Piscine" chez Huginn Muninn.
Pop Ciné - RTL - 27 février 2022
oOo oOo oOo
Alain Delon : La piscine,
les dessous d'un film mythique !
Source : France Dimanche - 19 mars 2022
Le journaliste Luc Larriba consacre un bel ouvrage à ce long-métrage culte de Jacques Deray, qui rassemblait, en 1969, Romy Schneider et Alain Delon. Retour sur les coulisses d'un tournage mouvementé…
Une villa de luxe
En août 1968, l'équipe du film s'installe dans le magnifique cadre d'une propriété située sur les hauteurs de Ramatuelle, dans le parc de l'Oumède. Après un repérage interminable où il a visité plus de vingt villas dans les environs de Saint-Tropez, Jacques Deray a un coup de cœur pour cette superbe maison équipée d'une vaste piscine, éclaboussée de soleil dès le matin. Cette demeure d'exception appartient au richissime Théodore Schneider, propriétaire des montres de luxe Breitling AG.
Romy imposée
Pour incarner Marianne, Alain Delon impose son ex-fiancée au réalisateur Jacques Deray, contre l'avis des producteurs. À l'origine, l'actrice italienne Monica Vitti devait tenir ce rôle. Mais Delon, déjà une grande star, dicte ses conditions : si Romy n'est pas choisie, il refuse de faire le film. Jacques Deray, qui n'a pas d'autres choix, cède…
Sur le tournage, l'acteur vedette de 33 ans se comporte d'ailleurs comme le seul patron du plateau : tançant vertement les techniciens qui n'obtempèrent pas assez vite à ses consignes, il se montre irritable et arrogant. Jacques Deray, quelque peu désarçonné, laisse faire, avec philosophie…
"Je ne ressens rien"
Contrairement à ce que raconte la presse de l'époque, les baisers profonds et scènes d'amour torrides entre Romy Schneider (Marianne) et Alain Delon (Jean-Paul) sont totalement factices, même si les deux artistes ont vécu ensemble de 1959 à 1963. L'actrice allemande, qui est alors très éprise de son mari, Harry Meyen, confie à Jacques Deray : "Je ne ressens rien dans les bras d'Alain, c'est comme si j'embrassais un mur."
Gainsbourg fou de jalousie
Pour jouer Pénélope, la fille de Harry (Maurice Ronet), une débutante anglaise de 22 ans du nom de Jane Birkin est choisie. Cette ravissante comédienne, irrésistible avec son délicieux accent et son visage angélique, partage la vie de Serge Gainsbourg.
Sur le tournage, Delon, resplendissant avec son bronzage valorisant ses yeux bleus, drague ouvertement Jane sous le regard amusé de Romy Schneider. Mais le chanteur doit aussi se méfier de Maurice Ronet. Fou de jalousie à l'idée que sa naïve compagne puisse tomber dans les bras de l'un des deux acteurs, Gainsbourg quitte Paris au volant d'une énorme Cadillac – avec un revolver dans la boîte à gants –, histoire de la surveiller sur le plateau. Il dit à son ami Pierre Grimblat : "S'il y en a un qui touche à Jane, je le bute !"
Les débuts de Stéphanie Fugain
Dans la séquence haute en couleur de la surprise-partie très arrosée et débridée, qui a lieu dans les salons de la villa, une jeune brune particulièrement jolie se déhanche au son de la musique. Elle s'appelle Stéphanie Coquinos et deviendra plus tard l'épouse du chanteur Michel Fugain. Elle se souvient de cette soirée magique : "Jacques Deray nous laissait libres de faire comme on voulait. L'ambiance était celle d'une boîte de nuit où tout le monde se défoulait…"
Une noyade éprouvante
La fameuse scène finale tournée en pleine nuit, où un Maurice Ronet éméché est noyé dans la piscine par Alain Delon, est un chemin de croix pour l'acteur de 41 ans. Recommencée plusieurs fois (un technicien a oublié la pellicule), elle oblige Ronet à rester sous l'eau plus d'une minute trente. L'acteur décédé en mars 1983 avouait : "Je suis donc demeuré sur le ciment de la piscine jusqu'à la limite de ma résistance, puis j'ai fait surface pour reprendre mon souffle. Jacques Deray était pâle. Il croyait que j'étais mort. La secrétaire de production, elle, s'était évanouie…"
Descente de police
Le 3 octobre 1968, le tournage du film s'achève par une scène surréaliste : six gendarmes débarquent sur le plateau pour entendre Alain Delon. Quarante-huit heures plus tôt, le cadavre de Stevan Markovic, son garde du corps, a été retrouvé à Élancourt (Yvelines), avec une balle dans la tête. Mais lorsqu'ils arrivent face aux caméras, les pandores tombent sur des figurants habillés en gendarmes qui arrêtent Delon, pour les besoins du film… On ne sait plus qui est qui !
L'acteur vedette est excédé, mal à l'aise, ce qui se ressent à l'image dans certaines scènes.
Jean-Baptiste DROUET
Commentaires