Source : Marie-Claire - 04 décembre 2019
En interprétant une impératrice au caractère bien trempé, Romy Schneider a durablement marqué les esprits de millions de personnes à travers le monde. L'occasion de se replonger dans la garde-robe de notre personnage royal favori.
C'est la tarte à la crème des fêtes de fin d'année. Et pourtant... On éprouve toujours la même satisfaction lorsque les premières images apparaissent sur l'écran. Tandis qu'une nouvelle diffusion de "Sissi" est programmée ce jeudi 5 décembre sur TF1 Série Films (TNT), retour sur les robes les plus iconiques de la trilogie. "Sissi", une saga culte grâce à Romy Schneider
Son succès, la saga télévisuelle le doit beaucoup à son héroïne. "Sissi", le premier film diffusé en 1955 nous menait ainsi à la rencontre de Romy Schneider. L'actrice allemande, qui a rapidement su conquérir le cœur des Français, y interprète Elisabeth d'Autriche, jeune bavaroise bien née tombée éperdument amoureuse de l'empereur François-Joseph dit Franz (son cousin germain, rencontré au cours d'une partie de pêche, et jamais croisé jusqu'alors, ndlr) ** (NDLR Inoubliable-Romy : En réalité, ils se sont rencontrés enfants mais ne s'étaient pas revus depuis plusieurs années) **. Dans ce premier volet, on découvre une jeune femme âgée de 16 ans dont la candeur n'a d'égale que l'effronterie. Élevée loin des pratiques de la cour et n'aimant rien de plus que sa vie au cœur de la forêt "le seul endroit qui ne vous déçoit jamais", elle découvre, en devenant l'impératrice d'Autriche, qu'amour et obligations royales ne font pas toujours bon ménage.
Dans "Sissi Impératrice", deuxième volet de la série sorti en 1956, la franche Elisabeth se heurte au protocole de la cour mais aussi et surtout au comportement rigide de sa tante et belle-mère, l'archiduchesse Sophie. Celle-ci ira d'ailleurs jusqu'à lui retirer la garde de son premier enfant creusant un fossé dans sa relation avec l'Empereur. "Sissi face à son destin" rappelle quant à lui le rôle politique qu'à joué Elisabeth d'Autriche au sein de l'Empire et l'apaisement que sa présence a généré dans les relations austro-hongroises, mais aussi italiennes où l'empire d'Autriche est à l'époque mal considéré.
Ce qui donnera lieu à deux scènes iconiques : l'une, à Milan où pour faire affront à Sissi les nobles italiennes envoient leurs domestiques à leur place rencontrer le couple impérial. L'impératrice, loin d'être dupe, jouera l'ingénue en accueillant à bras ouverts les servantes des familles les plus nobles, montrant par la même occasion que ces derniers ne valent pas plus que leurs valets. Deuxième moment d'émotion qui clôture la saga, celui où, à Venise, Sissi et Franz traversent la place Saint Marc dans un silence de mort. Là encore, c'est la spontanéité de l'impératrice qui sauve le moment : cette dernière, oubliant l'étiquette, court la rejoindre sa petite fille dont elle est séparée depuis de longues semaines poussant les Italiens, émus face à ses retrouvailles, à acclamer Sissi : "Viva la mamma !".
Et c’est bien là le pouvoir de la saga "Sissi" : elle montre à voir une femme qui, malgré le carcan de la cour, reste fidèle à sa nature et ses valeurs, et se bat, jusqu'à parfois choisir d'enfreindre les règles, pour ne pas avoir à se renier. Une vision du féminin qui ne peut que trouver écho avec la manière dont les femmes d'aujourd'hui s'émancipent du patriarcat. Ironiquement, c'est de cette saga dont Romy Schneider aura du mal à s'extirper. Trop souvent associée à ce premier rôle emblématique, elle refusera de tourner d'autres épisodes de la saga.
Dans le dressing de l'Impératrice d'Autriche
Si la saga est un récit fictif de la véritable Elisabeth d'Autriche, une chose sur laquelle le réalisateur Ernst Marischka n'a pas eu besoin de broder c'est l'attention que l'Impératrice portait à ses toilettes. Considérée comme l'une des plus belles femmes de son époque, à savoir l'Autriche des années 1850, l'impératrice Elisabeth était connue pour son style original et influença profondément la mode de son époque. Loin de suivre aveuglément la "tendance", elle voulait que ses vêtements soient faciles à porter et qu'ils n'entravent pas ses mouvements. Peu satisfaite de ses vêtements d'équitation - sa passion -, elle s'était notamment fait installer un cheval de bois devant un miroir au Palais de Vienne, sur lequel elle s'installait pour essayer ses vêtements afin d'estimer s'ils étaient adaptés à sa pratique.
Fait intéressant : Elisabeth d'Autriche exigeait que ses tenues soient confectionnées en deux jours seulement - à une époque il fallait environ un mois pour réaliser ce type de pièces qui regroupaient de nombreux tissus et ornement à assembler en fonction d'un système en cerceaux pour le jupon. Pour y parvenir, au moins 30 couturières travaillaient en même temps sur la même robe. D'ailleurs, toutes ses robes étaient réalisées sur mesure et certaines étaient directement cousues à même le corps, ce qui ne permettait bien souvent pas à l’impératrice de porter deux fois la même toilette. Dans la série de films, on retrouve donc de nombreuses tenues et elles participent également à l'aura de Romy Schneider dans le film. Ce rapport au vêtement pratique, bien coupé et presque masculin à certains moments tranche avec les tenues beaucoup plus rigoristes des dames de la cour à l'époque.
Mélody Thomas
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