Dommage qu'elle soit une putain

Mars 1961 - 5ème partie

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[Rédigé par : jean]

Je pense souvent à toi
Libre et rebelle
Le regard lointain
Rempli de douleur

Une douleur muette
Pleine de révolte
Battue par les flots
De la tempête

Surgit du lointain
De ton enfance,
Eloignée des tiens
Dans une chambre

Trop grande
Pour contenir tes peurs
Trop petite
Pour retenir tes larmes.

Romy la délaissée
Qui cherchait l’amour
Plus chaud que l’été
Pour durer toujours.

Romy la solitaire
Qui fuit son passé
Pour n’être au présent
Que la même ignorée.

Tu es farouche
Entière aux désirs
et toujours inassouvie
de mots d’amour.

Ta vie est un film
Une course poursuite
Après ce père
Sans repère.

Tu cherches encore
Celui qui se nomme
Sans se prendre
Pour un homme.

Tu cherches toujours
Qui tu dois être
Pour faire naître
Un peu d’amour.

L’alcool trop bu
Et les mots tus
Ont fini d’étouffer
Le verbe oser.

Tu souffres et gémit
Sans un mot,
Uniquement le regard
Pris en défaut.

La coupe est pleine
Du sang de David
Tu renonces au règne
De la grande Sissi.

La mort joue
Avec ta vie
La mort se fout
De tes envies.

Tu nous quittes
D’un pas feutré
Rejoindre David
L’enfant aimé.

Nous restons seuls
Face à ton regard
Comme un écueil
Dans la nuit noire.

Tes souvenirs
Sont un hommage
Aux femmes en age
De devenir

Comme toi Romy
Une femme de coeur
Qui sait dire oui
Aux petits bonheurs.

Demain encore
Ton sourire éternel
Rendra moins amer
Notre triste sort.