Source : L'Yonne Républicaine - 08 avril 2004
Quelques scènes du film "Julie de Maupin", avec Pierre Arditi et Sarah Biasini, la fille de Romy Schneider, ont été tournées à Ancy-Le-Franc. Coup d’oeil sur le plateau.
Silence, on est prêt pour la répétition. Action. Tout le plateau se fige. Plus un bruit. Pierre Arditi est derrière un bureau. Habit noir, cheveux longs et gris, cicatrice sur la joue. On dirait qu’il a pris dix ans. II apparaît au milieu des écrans de contrôle des deux caméras.
A quelques mètres, pull bleu, jeans, Charlotte Bandström, la réalisatrice, regarde l’acteur. Brutalement, une porte s’ouvre. Sarah Biasini surgit, traverse la salle des gardes d’un pas décidé. Derrière elle, un homme en armes la suit et fait demi-tour au bout de quelques mètres. Julie de Maupin et Charles de Florensac se retrouvent seuls, face à face. Nous sommes sur le plateau du film Julie de Maupin.
De cape et d’épée
Depuis quatre jours, toute l’équipe de ce téléfilm de TF1 a investi le palais Renaissance d’Ancy-Le-Franc. En tout, une soixantaine de personnes, de l’éclairagiste au premier assistant-réalisateur, en passant par les maquilleuses, coiffeuses et autre caméramen. Egalement à Tanlay et Pierre Perthuis, l’équipe est en tournage dans l’Yonne depuis une semaine, aidée par la commission du film de Bourgogne d’Avallon pour tout ce qui est logistique.
Dans le château, le décor n’a pas été modifié. Les enfilades de pièces, les fresques murales correspondent tout à fait ce que recherchait la réalisatrice pour ce film de cape et d’épée dont l’action se déroule sous le règne de Louis XIV. C’est le côté authentique et original de l’intérieur du château d’Ancy-Le-Franc qui a plu, et dès les premiers repérages, il a fait l’unanimité, confirme David Poirot Gonzlan, régisseur adjoint. Voix grave, l’air taciturne, Pierre Arditi, alias Charles de Florensac, le méchant dans l’histoire, assène quelques remarques percutantes à la fille de Romy Schneider. Cette dernière lui donne la réplique du tac au tac. Les deux acteurs sont à quelques centimètres l’un de l’autre. "C’est bon !", crie Charlotte Bandström. Pierre Arditi fait une grimace à sa partenaire, lui tire la langue.
"Ton corsage s’est ouvert, si ça continue, je vais voir tes seins !", déclare-t-il brusquement. Fou rire. La costumière se préipite alors sur l’actrice. Arditi se retourne vers la réalisatrice : "Si on reste en plan large, il va falloir qu’on rame". "Je sais", répond-elle, "c’était juste un essai pour voir. On monte le travelling, vous avez un quart d’heure de pause". Les deux acteurs, qui depuis trois mois tournent ensemble, ont une véritable complicité. "Viens avec tonton Pierrot", dit l’acteur principal en prenant le bras de Sarah,"on va fumer une clope". Ils disparaissent.
Des rails dans le château
Des dizaines de personnes entrent par toutes les portes de la salle des gardes. Le plateau se transforme en une véritable fourmilière. Des rails sont installés, calés avec un niveau.
Le chef éclairagiste parle par radio à ses assistants perchés sur des grues à l’extérieur pour mieux orienter les énormes spots qui éclairent tout le premier étage. Ca court dans tous les sens. Même si les décors n’ont pas été touchés, ce tournage a créé un véritable chambardement dans le château.
"Il nous faut une grande disponibilité", explique-t-on du côté de l’équipe du château, "mais il est clair que ce sont de vrais professionnels et quand ils ont terminé dans une pièce, elle retrouve son aspect initial". Au bout d’un quart d’heure, les deux acteurs réapparaissent. "On répète une fois et on tourne", reprend Charlotte Bandström. Il faut dire que lundi, comme c’était le dernier jour de tournage, tout le monde était pressé, d’autant qu’il y avait encore quelques scènes à tourner. La répétition reprend. Une suffit. La décision de tourner est prise. "Silence ! 2 072. Julie de Maupin". Clap !
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