Source : La Voix du Nord - 24 octobre 2016
Petite comédie sans prétention, «Je vous écoute» a néanmoins fait rire et sourire, samedi, au théâtre. L’argument, plutôt mince, et l’image assez rudimentaire de la psychanalyse ont trouvé compensation dans le jeu assez convaincant des trois acteurs vedettes de ce boulevard moderne, présenté dans le cadre de la programmation des Scènes mitoyennes.
De la bombe !
Si Bénabar fut relativement convaincant dans le rôle du jeune psy, c’est bel et bien David Mora, dans celui du cuisiniste délaissé par sa femme, qui lui a volé la vedette. Il est vrai qu’il sait incarner avec une infinie justesse le beauf pas si beauf, en exprimant avec une subtilité rare, sous la couche de menaces et de rodomontades, toutes les nuances de la détresse amoureuse. Grenade à la main, il a fait de ce spectacle un spectacle pour le moins explosif.
Sacré défi
Pas simple a priori d’imaginer une comédie à partir d’un cabinet de psy mais, dans sa co-écriture avec Hector Cabello Reyes, Bénabar a su relever le défi allant jusqu’à renouveler le thème du triangle amoureux en le pimentant d’un savoureux choc des cultures entre un employé bas du front et un bobo intello. Comme quoi…
Tout en finesse ?
En bon interprète, Bénabar a su faire preuve d’une jolie présence, avec finesse et naturel pour endosser ce rôle de psychiatre effarouché et exaspéré car vulnérable. Et l’on aurait apprécié que le texte fasse aussi dans la finesse alors qu’il fut truffé de références psychanalytiques plus lourdes les unes que les autres. Et la scène d’improvisation analytique où le mari jaloux s’est mué en psy n’a vraiment rien arrangé…
Instant magique
Même si elle annonça le dénouement de la pièce, l’entrée en scène de Sarah Biasini fut un enchantement. Dans son long ensemble jaune, son charme et sa présence ont soudain illuminé la pièce. Très nuancée dans sa brève partition, la digne fille de sa mère aura semé le trouble tant son regard et sa moue un peu triste aura rappelé celle qui pour toujours restera la mythique Sissi.
J.-P. L. (CLP)
Photos : P. AUVE
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