Source : TéléStar - 23 mai 2016
Ce 23 mai, à 20h45, France 5 rediffuse le classique de Claude Sautet, réalisé en 1972. Un chef-d'œuvre de comédie douce-amère sentimentale qui, en coulisses, fit des étincelles entre son trio de vedettes.
Il faut lire entre les lignes... et les regards. Quand la caméra du chef-opérateur Jean Boffety fixe les échanges entre Yves Montand , Romy Schneider et Sami Frey sur la plage de Noirmoutier, en ce printemps 1972, la suspicion, la méfiance et la jalousie qu'il lit dans leurs yeux n'est pas que du cinéma.
Un film difficile à réaliser
De "César et Rosalie", dont le metteur en scène Claude Sautet dira qu'il s'agit du film sur le tournage duquel il "fut le plus de mauvaise humeur", on retient l'équilibre miraculeux, une certaine image de la France. Ce fut, pourtant, une comédie-dramatique difficile à réaliser. Parce qu'elle impliqua une multitude de lieux de tournage, de Maintenon à Sète, d'Epernay à Grenoble. Que son scénario, mis en dialogue par l'épatant Jean-Loup Dabadie, fut un délicat exercice de style. Et que son héros, Yves Montand, qui devait y trouver son rôle-miroir le plus emblématique, rechigna à enfiler le costume flambard et infantile de César.
Romy et Sami ne supportent plus Montand...
Tatillon, craignant par dessus-tout de paraître ridicule, Montand, au départ, ne souhaite pas jouer un rôle de cocu. Or, Rosalie, sa maîtresse incarnée par la superbe Romy Schneider, le trompe avec le ténébreux David, alias Sami Frey. Il faut toute l'intelligence de Simone Signoret pour convaincre Montand que ce rôle ne le desservira pas, loin de là ! Au fond, l'acteur-chanteur a peur. Pour la première fois, il va devoir incarner un personnage dont il réalise... qu'il lui ressemble ! Au point de s'identifier à lui. Quant César est humilié, c'est Montand qui le prend de façon personnelle et en fait baver à Romy et Sami. Lorsqu'il triomphe, il se montre insolent et vaniteux. Résultat : au bout de quelques jours, ses partenaires ne peuvent plus le voir en peinture. Et Montand, de son côté, trouve qu'ils se liguent contre lui. Il faudra toute la diplomatie de l'éruptif Sautet pour calmer les susceptibilités des uns et des autres.
Revu et corrigé par Montand
Au fur et à mesure, l'électricité se fait moins vive. Mais la bonne humeur n'est pas au rendez-vous. Lors du tournage de la dernière scène, Montand est ainsi mécontent du fait que Sautet laisse planer le doute sur les intentions du personnage de Romy. Comment peut-elle hésiter encore entre David-Sami Frey... et lui ? Ce qui fait toute l'ambiguïté -et la beauté- du film de Sautet indispose l'interprète des Feuilles mortes. Ce qui n'empêchera pas le cinéaste de le reprendre sur "Vincent, François, Paul et les autres". Un film que Montand voudra rebaptiser "Vincent", tout court... du nom de son seul personnage ! Puis de le refaire jouer une dernière fois dans "Garçon". Un film dont Montand fera remanier le scénario, afin que Sautet lui invente un passé plus prestigieux de danseur de claquettes ! L'égocentrique mais formidable artiste devait également retrouver Romy Schneider dans "Clair de femme", de Costa-Gavras. Un film où ces deux forts tempéraments se montrèrent complices.
Un miracle !
Par Olivier Rajchman
c'est cool de connaître ces anecdotes ! Merci !
Rédigé par : ZAB | 01 juin 2016 à 19h08
Oui hein... ?? Qui aurait cru ??
Rédigé par : Inoubliable Romy (The Big Chef d'ici...) | 01 juin 2016 à 21h55
Super article qui sort des sentiers battus ! MERCI
Rédigé par : Muriel | 24 juin 2018 à 16h33