Source : Visioscène.com - 11 avril 2014
Bash, qui signifie entre autres "coup de poing", voilà le titre idéal pour cette œuvre noire, forte et déstabilisante portée par deux magnifiques comédiens, Sarah Biasini et Benoît Solès.
Cette pièce du cinéaste-dramaturge américain Neil LaBute se compose de trois récits inspirés de tragédies antiques ou bibliques. Pourtant, nous avons ici à faire à des personnes ordinaires mais qui ont commis un acte extraordinaire.
Tous, en effet, sont coupables de meurtre. S'ils nous expliquent aujourd'hui pourquoi et comment ils en sont arrivés à ces gestes ultimes, c'est parce que leurs crimes sont restés impunis. Leur condamnation, ils la vivent au jour le jour, depuis ce moment fatal. Ce sont des êtres paumés.
Ils manquent de références, ont perdu leurs illusions. S'ils en sont arrivés là, c'est la fatalité induisent-ils. Certes, leur conscience les tourmente, mais ce n'est pas obligatoirement de la culpabilité... Parce que le texte sonne toujours juste, parce que l'interprétation sonne toujours vraie, parce que la mise en scène est aussi sobre qu'empreinte de tact, nous entrons en empathie avec chacun d'eux. Car on se demande si, après tout, cela n'aurait pas pu nous arriver à nous aussi, dans de telles circonstances. Résultat, la morale n'a rien à faire ici.
Il s'agit avant tout d'hommes et de femmes faits de chair et de sang, ayant vécu, pour certains, de terribles moments qui les ont, un jour, amenés à basculer dans l'horreur la plus totale. Aussi, sommes nous pratiquement prêts à les absoudre ! Terrible, je vous l'ai dit. Alors, impossible de passer à côté.
Précipitez-vous !
Caroline Fabre
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