Source : Républicain-lorrain.fr - 24 mars 2013
Sarreguemines (57) - Sarah Biasini joue une héroïne dévorée par la passion dans une pièce créée par Stefan Sweig. Un rôle à la fois complexe et passionnant.
Une vie passée à observer, attendre, espérer, aimer réellement, puis à être quittée… "Lettre d’une inconnue", nouvelle rédigée par l’Autrichien Stefan Sweig et publiée en 1922, conte l’histoire d’une passion qui ne va que dans un sens. Sarah Biasini, 35 ans, fille de Romy Schneider et de Daniel Biasini, a été révélée par une série télévisée en 2004. Elle trouve, là, un de ses rôles les plus poignants depuis le début de sa carrière. La pièce est en tournée en Lorraine avec le théâtre des Mathurins de Paris.
Comment définiriez-vous le personnage de cette inconnue ?
Sarah BIASINI : «C’est une jeune fille qui n’a connu qu’un seul homme dans sa vie. Dans sa jeunesse, elle réside avec sa mère et voit cet homme débarquer à côté de chez elle. Elle suit son emménagement, puis soudain, est fascinée par cette présence masculine. Elle va alors commencer à l’épier, à découvrir ses habitudes. Elle grandit comme ça et deviendra une femme avec ses premiers émois mais n’aura toujours d’yeux que pour lui.»
Quelle est votre approche de ce rôle que vous jouez depuis deux ans ?
«Je l’adore, et je pourrais le jouer encore très longtemps. Cette femme révèle très vite dans la pièce qu’elle va mourir, que son enfant est mort, mais c’est justement parce qu’il y a une espèce d’abandon que tout est permis. Elle a décidé de tout dire avant de partir, et se laisse complètement aller. Elle choisit sa fin de vie, mais on peut trouver dans son expression une espèce de calme et de sérénité.»
Quelles sont, d’après vous, les principales qualités de la mise en scène ?
«La pureté. Il n’y a aucune fioriture sur scène. Il y a deux corps, un texte, et une lumière qui crée une ambiance particulière, le strict nécessaire quoi. Et en même temps, on peut dire que le tout est très esthétique.»
Comment la pièce est-elle accueillie par le public ?
«J’ai l’impression que les gens sont contents, l’accueil est bon. C’est l’histoire d’une femme qui a aimé un homme et qui n’est pas aimée en retour. Le genre de solitude que tout le monde connaît un jour. J’arrive toujours à être surprise par ce texte qui traite de sentiments très universels.»
Le fait d’avoir étudié à l’Actor’s studio à Los Angeles vous sert-il au quotidien ?
«Oui, un petit peu.»
Quels sont vos projets ?
«Il ne s’agit pas de théâtre mais de télévision, je m’apprête à tourner avec Nina Companeez pour France 3, avec Samuel Le Bihan et Louise Monnot.»
Propos recueillis par Philippe CREUX.
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