Source : RTL.fr - 29 mai 2012
Chaque jour de la semaine à 8h15, du lundi au vendredi, Yves Calvi propose un entretien avec la personnalité qui fait l'actualité du jour.
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Yves Calvi recevait ce mardi Sarah Biasini, actrice et comédienne de 34 ans et fille de Romy Schneider, dont on célèbre aujourd'hui le 30ème anniversaire de sa mort. Elle n'avait que 4 ans au moment de sa disparition. Qui était sa mère ? Quelle image garde celle qui regardait Sissi quand elle était petite ? Alors qu'un premier film biopic sur Romy Schneider est annoncé, qu'en pense-t-elle ? Ses réponses en exclusivité ce matin avec Yves Calvi.
Des extraits de l'interview de Sarah Biasini
Votre Romy, n'est pas la nôtre ? Qu'est-ce que vous avez envie de nous dire d'elle ?
"Qu'elle appartient à tout le monde de par son métier et que c'est vrai qu'il me tient à cœur de garder des choses pour moi. Donc c'est pour ça que ce n'est pas évident d'en parler (...) Mon regard sur elle et mes sentiments sur elle sont les miens et ne regardent personne (...) Et puis j'ai toujours tendance à banaliser la chose (...) on n'a pas besoin d'avoir une vision catastrophiste, dramatique des choses, c'est la vie, elle a vécu. Elle a eu une vie de femme libre mais malheureusement il y a des millions de femmes qui perdent leur enfant et c'est monstrueux mais c'est la réalité et c'est de ne pas être vidée par l'absence mais remplie par l'absence."
Vous avez des images personnelles de Romy Schneider ?
"Oui, mais ça s'estompe avec le temps, j'avais quatre ans et demi, c'est des choses qui sont indicibles, des sensations, un rapport qui se fait entre elle et moi avec le temps."
Il y a des souvenirs, il y a du rêve et de la reconstruction, il y a ce qu'on vous a raconté et en plus avec elle il y a les films aussi.
"Oui c'est sûr, mais les films c'est très particulier à regarder parce qu'on ne sait pas si on se met dans la peau de quelqu’un qui va regarder un film, un divertissement ou alors si on va chercher la mère, c'est très particulier."
Que vous ont dit votre père et les amis de cette femme, aujourd'hui disparue ?
"C'est justement le problème que j'ai avec l'image quand on regarde les médias, c'est toujours une femme frappée par le malheur, qui pleurait du soir au matin, qui avait des tendances alcooliques, j'ai entendu aussi nymphomane. J'en ai entendu beaucoup dans des documentaires, des gens que je ne citerai pas, mais des points de vue vraiment fatigants, faux et fantasmés. Et moi ce que j'ai toujours entendu des gens de ma famille, on pourra dire qu'évidemment c'est subjectif, mais pour le coup ce sont des gens qui ont vécu avec elle pendant une dizaine d'années, qui l'on vu rire, et bien manger, qui l'on vu profiter de la vie, se marrer, être en famille, faire des déjeuners du dimanche et tous ce qu'on peut faire nous, ce qu'on adore faire."
Votre mère est quand même une allemande dont tous les français sont tombés amoureux à peine quinze ans après la guerre, vous y aviez déjà pensé ?
"Pas formulé comme ça, c'est beau, c'est la réconciliation, c'est l'Europe."
Je pense qu'elle a fait autant que Konrad Adenauer pour les liens entre ces deux pays, je pense qu'elle est perçue comme une femme française.
"Oui de cœur, elle a choisi ce pays et puis elle a aimé des français."
Vous qui êtes comédienne, il y a des films d'elle que vous n'aimez pas ?
"Oui par exemple, j'ai beaucoup de respect pour Zulawski, "l'Important c'est d'aimer", mais à chaque fois on revient sur cette scène dramatique où il y a une espèce de mise en abîme, de parallèle où on dit " ce n'est plus un personnage, c'est elle qui joue sa propre vie" ça me fatigue parce qu'il y a tellement de beaux films(…), c'est fatigant qu'une carrière soit réduite et puis en plus elle s'est battue."
Vous nous confirmez avoir autorisé le tournage du premier film qui va raconter sa vie ?
"Oui, j'ai donné un accord car j'ai une confiance naturelle en ces personnes"