Source : L'express.fr - 18 avril 2012
Un ouvrage photographique nous replonge dans l'intensité de Romy Schneider. Le texte, du journaliste Jean-Pierre Lavoignat, est bouleversant.
Il suffit de murmurer son prénom pour qu'apparaisse ce regard vert clair auquel il est impossible d'échapper. Pour que résonnent ses éclats de rire, sa voix si singulière avec cette pointe d'accent allemand. Jamais un ouvrage n'avait saisi la comédienne et la femme de si près: avec plus de 300 photos, dont plusieurs inédites, Romy est une émotion à fleur d'images.
On la retrouve à tous les âges. Seule ou accompagnée, dans un film ou dans sa vie privée. Altière comme un concerto de Mozart, face à un Luchino Visconti visiblement ébloui. Impressionnante de beauté au côté d'Alain Delon... Happée dans cette histoire d'amour, qui durera cinq ans. Rayonnante, serrant dans ses bras sa fille, Sarah Biasini... Sarah, qui a raconté sa mère dans la superbe préface de ce livre: "Je l'adore dans "César et Rosalie", de Claude Sautet: quand Yves Montand entre dans sa chambre et qu'elle se retourne en lui disant "Tu pourrais frapper!" Et là, bam, on la prend en pleine tête! Cette beauté, cette lumière, cette grâce... Comment lui résister ?"
On ne tente même pas. Au contraire, on la suit dans son voyage cinématographique au bout de la nuit: avec sa main tendue vers le photographe de L'important c'est d'aimer, ce regard noyé de Rimmel et de chagrin, pour l'implorer de ne pas prendre le cliché. Puis, à Paris, dans l'intimité de sa chambre, avec ce dos nu, parfait... "Elle me bouleverse, confie Diane Kruger. Romy est à l'origine de ma vocation. Avec cet éclat dans les yeux qui, au fil de ses films et de sa vie, se transforme en désespoir." A l'image de Rosalie: une femme radieuse, fascinée par l'ombre.
Par Paola Genone
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