Source : I Love Stilettos - 21 juin 2011
En sortant du théâtre hier soir je me suis dit qu’une maman devait être très fière de sa fille. Et qu’elle devait probablement l’accompagner chaque soir, sur scène, pour veiller sur elle.
Stefan Zweig aussi doit être heureux et fier de voir cette adaptation de son œuvre. Ma préférée parmi toutes celles que j’ai lues de ce grand monsieur. Si vous ne connaissez pas ce texte, courez dans n’importe quelle librairie et procurez-le vous (il coûte 10€ !), c’est un indispensable dans votre bibliothèque, ce texte est sublime !!!
L’intrigue est très simple: un écrivain connu reçoit, le jour de son 41ème anniversaire, une lettre sublime et tragique d’une femme qui l’aime passionnément mais qu’il ne (re)connaît pas, bien qu’il l’ait rencontrée plusieurs fois.
Je ne sais pas de quelle manière Zweig réussit ce petit tour de magie, mais il sait entrer dans l’esprit et l’âme féminine comme personne.
Il semble comprendre et saisir de manière aigüe notre psyché, retranscrire nos fragilités, nos tourments, nos passions et nos excès («24h dans la vie d’une femme» est juste hallucinant en la matière !).
C’est donc la lettre d’une femme amoureuse à la folie d’un homme qu’elle connaît à peine, lui sacrifiant tout mais restant infiniment libre que Stefan Zweig nous donne à lire.
Cette lettre m’émeut aux larmes, me charme, me bouleverse. Sans avoir jamais rien vécu de tel, je comprends ses sentiments, je comprends son sacrifice, j’admire son indépendance et sa liberté malgré son amour fou.
Lire ce texte est une belle expérience, voir Sarah Biasini et Frédéric Andrau l’interpréter en est une autre, que je ne peux que vous recommander.
Si, au départ, la toute petite salle du Théâtre des Mathurins vous rendra claustrophobe, vous en apprécierez ensuite l’intimité qui sied si bien au texte et à la mise en scène de Christophe Lidon. Les deux comédiens sont très bons dans leurs rôles, émouvants et passionnés dans ce dialogue à distance. Tellement justes.
Peu de décor, juste des ampoules qui pendent à différentes hauteurs sur le plateau et qui s’allument et s’éteignent en fonction des instants de lecture de la lettre.
C’est gracieux, intelligent et émouvant, parfaitement interprété, courez-y, la pièce se joue au moins jusqu’au 16 juillet 2011 (les réservations sont ouvertes jusqu’à cette date pour le moment) !
par Miss Nahn
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