Source : Wikipedia.fr
"Lettre d'une inconnue" est le titre d'une nouvelle de l'écrivain autrichien Stefan Zweig publiée en 1922.
Les personnages :
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L'écrivain R. : il est riche et a un serviteur
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La jeune fille : c'est l'inconnue qui rédige la lettre
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La mère de la jeune fille : elle est pauvre et veuve, se mariera par la suite avec un homme, riche et veuf de même.
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L'enfant : il meurt très jeune d'une pneumonie
Le résumé : Un écrivain célèbre reçoit à son retour d'une excursion de trois jours dans la montagne une lettre d'une inconnue. Elle habitait avec sa mère dans un petit appartement à Vienne. Un jour, leurs voisins déménagent et un écrivain prend l'appartement, la jeune fille est alors âgée de 13 ans. Elle admire les affaires que l'on apporte dans l'appartement voisin : les nombreux livres couverts de dorure, les chandeliers, les meubles... Elle attend en bas de l'immeuble et l'épie plusieurs années. Elle remarque de nombreuses femmes très élégantes qui rendent visite à l'écrivain.
Puis la mère rencontre un viennois avec qui elle part vivre à Innsbruck, elle déménage donc avec sa fille. Celle-ci ne cesse de penser à lui.
A 18 ans, elle quitte Innsbruck pour retourner dans sa ville natale ; l'écrivain vit toujours à la même adresse. Elle parvient à rencontrer l'écrivain qui ne la reconnaît pas ; elle passe 3 nuits avec lui et tombe enceinte. Puis elle attend que l'écrivain la contacte ce qu'il ne fait pas, alors, comme elle veut élever son enfant dans les meilleurs conditions possibles, elle sort avec des hommes riches qui tombent amoureux d'elle. Mais elle refuse leurs demandes en mariages, car elle aime toujours cet homme sans coeur, qui l'a si rapidement oubliée.
Elle va élever son fils sans même que l'auteur sache que c'est aussi le sien. Cependant, l'enfant meurt de la grippe et l'inconnue sait qu'elle ne pourra pas survivre à cela, elle adresse une lettre à l'auteur pour lui révéler comment, sans qu'il en ait jamais rien su, elle a consacré et brûlé sa vie à son amour pour lui.
Adaptations cinématographiques :
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1948 : "Lettre d'une inconnue" (Letter from an Unknown Woman) de Max Ophüls avec Joan Fontaine et Louis Jourdan.
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1982 : Douce est la nuit : court-métrage de fiction, film de fin d'étude à l'IDHEC, Adaptation de "Lettre d'une inconnue" par Hervé Morzadec.
Extrait : «Je te raconte tout cela, mon bien-aimé, toutes ces petites choses, ridicules presque, pour que tu comprennes comment, dès le début, tu as pu acquérir une telle autorité sur l'enfant craintive et timide que j'étais. Avant même que tu fusses entré dans ma vie, il y avait déjà autour de toi comme un nimbe, comme une auréole de richesse, d'étrangeté et de mystère : tous, dans la petite maison de faubourg (les hommes qui mènent une vie étroite sont toujours curieux de toutes les nouveautés qui passent devant leur porte), nous attendions impatiemment ton arrivée. Et cette curiosité que tu m'inspirais, combien ne s'accrut-elle pas en moi, lorsque, un après-midi, rentrant de l'école, je vis devant notre maison la voiture de déménagement ! La plupart des meubles, les plus lourds, avaient déjà été introduits dans l'appartement, et maintenant on transportait les plus légers.
Toute la soirée je fus forcée de penser à toi, et pourtant je ne t'avais pas encore vu. Je ne possédais, moi, qu'une douzaine de livres bon marché et recouverts de cartonnages tout usés, que j'aimais par-dessus tout et que je relisais sans cesse; dès lors l'idée m'obséda de savoir comment pouvait bien être cet homme qui possédait et qui avait lu cette multitude de livres si beaux, qui connaissait toutes ces langues, qui était à la fois si riche et si savant. Une sorte de respect surnaturel s'unissait pour moi à l'idée de tant de livres. Je cherchais à me représenter quelle était ta physionomie. Je te voyais sous l'aspect d'un homme âgé, avec des lunettes et une longue barbe blanche, semblable à notre professeur de géographie, seulement bien plus aimable, bien plus beau et plus doux; je ne sais pas pourquoi j'en étais alors déjà certaine, mais tu devais être beau, même quand je pensais à toi comme à un homme âgé. Cette nuit-là, et sans te connaître encore, j'ai rêvé à toi pour la première fois.»
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