Source : Nice Matin - 14 juillet 2010
Saga : les plus belles histoires d'amour (part 2)
L’un des plus beaux couples du cinéma. Romy Schneider et Alain Delon incarnaient la passion, la sensualité, le charme. Sur le tournage de «La Piscine», dans cette campagne tropézienne odorante, brûlée par le soleil, les deux icônes ont refait les gestes, retrouvé les regards, restauré les sourires de leurs amours passées. Des images bouleversantes, d’émotion pure.
C’était en 1968 dans une villa du quartier de l’Oumede, à Ramatuelle, sur les hauteurs de Pampelonne. Un havre de quiétude aujourd’hui intégré à un lotissement, à l’abri des fâcheux. Une maison bourgeoise que l’on devine à peine depuis la petite route qui serpente entre les vignes.
"Je suis à Mexico avec Nathalie"
C’est ici que les amants, même s’ils ne sont plus ensemble, vont mimer la passion qui, dix années plus tôt, a chaviré leurs cœurs. En 1958, Romy tourne «Christine», du réalisateur Pierre Gaspard-Huit, à Paris. Dès le casting, elle tombe amoureuse de Delon. Et, avec lui, elle va découvrir les nuits parisiennes, la fête, l’insouciance, une certaine arrogance. Bref, la liberté. Il représente «L’aventurier arrivant toujours en retard au studio, décoiffé après avoir sillonné Paris au volant d’une voiture de sport». Un rien voyou, beaucoup de charme... C’est assez pour enflammer l’imagination candide de «Sissi».
Bien sûr, il y aura des orages, de l’incompréhension familiale, des déconvenues. Mais il lui présentera les plus grands cinéastes parmi lesquels Visconti. Une star est née. Elle ne cessera de tourner. Comme lui mais... sans lui. Et, rentrant un jour d’Hollywood, elle trouve dans son appartement parisien un mot d’Alain : «Je suis à Mexico avec Nathalie. Mille choses.» Rupture, désillusion, amertume...
La rencontre avec Mireille Darc
«La Piscine», ce sera quelques années plus tard. Delon impose Romy à Jacques Deray, estimant qu’elle crèvera l’écran. Ce qu’elle fit. Au début du tournage, il est célibataire alors qu’elle vit à Saint-Tropez avec son époux, Daniel Biasini. Mais lors d’un week-end de relâche, Delon se rend à Rome et rencontre Mireille Darc. «Elle est plus légère, sans soucis. Face à elle, Romy, plus tourmentée, affiche une beauté douloureuse.» Henry-Jean Servat se souvient de ces sentiments ambivalents proches, finalement très proches, des scènes brûlantes du film.
Entre la vie et la fiction y aurait-il plus qu’un écart de langage ? Rien n’est moins sûr. Dans les eaux troubles de cette piscine (que l’on retrouve actuellement sur le petit écran dans la publicité pour un parfum, ndlr), les anciens amants se frôlent, se cherchent et n’osent se rencontrer à nouveau. Mais jamais Alain Delon n’oubliera Romy. Il sera éternellement amoureux de celle dont il dit : «Elle nous a quittés belle comme tout. Elle est un mythe, une légende, et le restera.»
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