Source : Film Actu.com - 02 octobre 2007
Dans son ultime film, il est difficile de ne pas faire le parallèle entre les rapports douloureux que Romy Schneider entretient à l'écran avec le jeune Wendelin Werner et la tragédie que la comédienne a vécue avec la mort accidentelle de son fils David en juillet 1981. Adapté de manière originale par Jacques Rouffio, l'œuvre de Joseph Kessel s'en trouve étonnamment et intelligemment prolongée en projetant le personnage de Max cinquante ans après les évènements narrés dans le livre. L'actrice apparaît fatiguée, bouleversante et déchirante. Ses larmes et ses regards expriment une douleur incommensurable et non feinte, usée avec délicatesse par le cinéaste au profit de l'histoire «commandée» par la comédienne elle-même. Dommage que les décors pèchent par manque de réalisme et que le rythme ait une fâcheuse tendance à faiblir dans la deuxième partie (une scène de procès trop classique), mais l'interprétation exemplaire (Michel Piccoli, Gérard Klein) secoue sans peine le spectateur.
Les inconditionnels de Romy Schneider attendaient depuis des années la réédition de son dernier film, "La Passante du Sans-Souci". TF1 se charge de le ressortir dans sa nouvelle collection "Passion cinéma" mais malheureusement l'édition présente sera loin de contenter tout le monde. Retrouvez le test complet ci-dessous.
Synopsis : En 1981, Max Baumstein, président du Mouvement de solidarité internationale, reconnait en la personne de l'ambassadeur du Paraguay, Ruppert Von Leggaert, celui qui en 1933 avait séduit Elsa, la femme qui l'a élévée et avait fait tuer son mari. Max le supprime et raconte son histoire à sa femme, Lina.
Zone : 2
Durée : 1h50
Éditeur : TF1 Video
Formats sonores : Français - Dolby Stéréo
Format Image : 1.66
Note : 15/20
Image : 13/20
Sorti en DVD en l'an 2000 puis retiré rapidement des bacs, la réédition de "La Passante du Sans-Souci" était attendue depuis belle lurette. Malheureusement la déception est de taille. Il semble en effet que l'éditeur n'ait en rien remasterisé l'ancienne édition. Des points blancs et autres poussières affleurent à l'écran dès le générique d'ouverture et une granulation passablement prononcée se manifeste spécialement sur les parties du passé (exemple à la 24min) caractérisées par une teinte sépia et plus ambrée que les scènes du présent. Ces séquences se définissent par une palette gris, bleu et métal, un peu trop contrastée. Des troubles se profilent dans l'arrière-fond, l'image demeure terne, les visages manquent de précision et les scènes d'intérieur se distinguent par un voile délicatement brumeux assez bien retranscrit (13min55). Heureusement, la compression s'avère louable et limite les menus défauts de cette édition. Le grain a tendance à s'amenuiser dans la dernière partie mais en revanche on note une rayure verticale à 1h07. Pour sa ressortie en dvd, "La Passante du Sans-Souci" aurait mérité de bien meilleurs atours !
Son : 14/20
L'ancienne édition proposait le film en mono 1.0., cette présente édition dispose d'un nouveau mixage mono 2.0. Cette piste sonore met en valeur le superbe thème musical composé par le magistral Georges Delerue qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui de "L'Important c'est d'aimer" (1975). Les dialogues sont plus ou moins audibles et il n'est pas rare que le volume baisse au cours d'une même séquence. Un souffle chronique se distingue du début à la fin et l'équilibre gauche-droite des enceintes est parfois trop faible. Les belles envolées lyriques de la musique compensent le niveau médiocre des dialogues dont le rendu est fréquemment trop artificiel.
Bonus : 6/20
Entretien avec Jacques Rouffio et Romy Schneider (6min31).
Le 15 avril 1982 à l'occasion de la sortie du film, Romy Schneider répondait aux questions des journalistes sur l'adaptation du roman de Joseph Kessel tout en évoquant les témoignages reçus après la mort de son fils. Ses propos se dispersent au gré de ce segment et l'actrice n'accapare qu'1min30 sur 6min30, laissant la part belle au réalisateur Jacques Rouffio. Brièvement, ce dernier explique que c'est la comédienne qui lui a proposé d'adapter ce roman au cinéma et qu'elle en est la principale instigatrice. En revanche, le manque de tact du cinéaste au moment où il revient sur la tragédie ayant touché Romy Schneider nous apparaît assez déplacé.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce du film composée de prises alternatives (2min52).
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