Source : Le Journal de Saint-Germain
Sous le charme de Sarah Biasini
C’est une sensation indéfinissable, un peu troublante. Quelque chose dans le regard peut-être, dans le sourire sans doute, dans la voix, un peu grave, sûrement.
Etre face à Sarah Biasini, c’est revoir sa mère, Romy Schneider, mais sans nostalgie tant la jeune actrice rayonne, transportée par son métier et le rôle de Julie de Lespinasse, une héroïne du Siècle des Lumières qu’elle interprète dans L’Antichambre et que le public pourra découvrir les 4 et 5 décembre, au théâtre Alexandre- Dumas.
C’est un retour aux sources pour Sarah qui a passé son enfance et son adolescence à Saint- Germain et que nous vous proposons de découvrir dans un entretien tout en pudeur et sincérité.
Le Journal de Saint-Germain : Parlez-nous de votre rôle dans "L’antichambre", la pièce de Jean-Claude Brisville que vous allez jouer à Saint-Germain.
Sarah Biasini : J’interprète Julie de Lespinasse, une jeune fille “batarde” recueillie par sa tante, jouée par Danièle Lebrun, qui tient un salon où se rencontrent les esprits les plus brillants du Siècle des Lumières. C’est un rôle qui court sur dix ans et dont tout l’intérêt réside dans la transformation de cette jeune fille en femme.
Le Journal de Saint-Germain : Avec cette pièce, vous revenez sur les terres de votre enfance. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Sarah Biasini : Je trouve ça à la fois émouvant et drôle, car j’ai vécu à Saint-Germain de 5 à 18 ans. Je suis vraiment contente de jouer au théâtre Alexandre- Dumas, devant lequel je passais tous les jours pour aller à Saint-Erembert. Si on m’avait dit qu’un jour je serais sur ces planches...
Le Journal de Saint-Germain : Pourquoi ? Votre métier n’était pas une évidence, alors ?
Sarah Biasini : Au contraire ! J’ai longtemps rejeté ce métier, sans doute insconsciemment. Je trouvais que cela faisait cliché d’être actrice comme ma mère. Et puis, il y a six ans [ndlr : Sarah a 30 ans], j’ai su qu’il fallait que je prenne une décision sur ce que j’allais faire de ma vie. C’est sorti d’un coup. Comme si je pouvais ouvrir une porte qui était longtemps restée fermée. J’ai découvert qu’une fois qu’on s’autorise quelque chose, on ne voit plus les obstacles.
Le Journal de Saint-Germain : Parmi ces obstacles, il y avait les rapprochements, inévitables, avec votre mère ?
Sarah Biasini : Les comparaisons, on les fait, c’est une évidence. Mais il fallait que j’oublie ce que les autres allaient penser. J’ai pris une décision égoïste et ambivalente : j’ai pris cette voie car c’est celle que je voulais, tout en choisissant un métier que l’on fait pour les autres !
Le Journal de Saint-Germain : Comment votre famille a-t-elle pris la nouvelle ?
Sarah Biasini : Ils sont un peutombés des nues ! Cela dit, mon père voulait que je sois heureuse, quel que soit mon métier. Il fallait juste que ça vienne de moi.
Le Journal de Saint-Germain : Vous semblez réussir à vivre en dehors du showbusiness...
Sarah Biasini : C’est sans doute parce que je ne sors pas beaucoup. Je suis d’une timidité maladive. Et, jusqu’à présent, je n’ai pas été trop attaquée. Je ne fais pas la “Une” des journaux à scandales.
Le Journal de Saint-Germain : Votre mère, en revanche, suscite toujours autant de passion. Récemment la télévision allemande est venue à Saint-Germain tourner quelques scènes d’un téléfilm qui lui est consacré...
Sarah Biasini : J’ai été contactée et on m’a donné le scénario à lire. La production a ce genre d’égard pour se protéger d’éventuelles poursuites. Mais il faut savoir que, lorsqu’on est un personnage public, votre vie privée s’éteint avec vous. Les autres peuvent donc faire ce qu’ils veulent. Quoi qu’il en soit, je ne regarderai pas ce téléfilm. Je ne le pourrai pas.
Le Journal de Saint-Germain : Comment voyez-vous votre carrière, depuis vos débuts, en 2004, dans le téléfilm "Julie, chevalier de Maupin" ?
Sarah Biasini : J’avance petit à petit. Je repense à ce téléfilm avec plaisir, c’était l’expérience rêvée, j’ai été gâtée, tant dans sa préparation puisqu’on m’a appris à faire du cheval et de l’escrime, que dans sa diffusion, en prime-time sur TF1, avec 8 millions de télespectateurs ! En ce qui concerne le théâtre, c’est une discipline plus risquée dans laquelle je me lance à chaque fois en étant totalement dans le plaisir du jeu. J’apprends beaucoup avec Danièle Lebrun, ma partenaire. Elle est très inspirante, complètement libératrice.
Le Journal de Saint-Germain : Quelle sera votre prochaine actualité ?
Sarah Biasini : J’ai tourné un polar avec Brigitte Roüan, "Le débarcadère des anges", coproduit par France 3 et Arte, qui sera diffusé à la télévision en début d’année prochaine.
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