Source : La Provence.com - 07 juillet 2008
Du sang, des larmes, de l'émotion au couteau sous la lumière artificielle d'un théâtre.
Un visage épanoui et un sourire plein cadre sous les rayons naturels d'un soleil qui ne joue pas de rôle de composition. Un vrai Rubik's cube, Sarah Biasini. Tout juste sortie de scène, la jeune comédienne répond aux questions dans la cour bucolique du théâtre du Chêne Noir, à Avignon. De sept à zéro sur l'échelle de Richter, sans transition, et en vingt minutes chrono !
A cordes et à cris
Pourtant, dans Maestro, l'un des événements du Festival Off d'Avignon, qui ne commence officiellement que le 10 juillet, la fille de Romy Schneider traverse mille tumultes. Elle campe Anna, une guitariste virtuose qui entretient une relation ambiguë avec un "gourou" de la six cordes. Musicienne, une vie qu'elle aurait aimé embrasser : "Moi, je pianote un peu mais bon, ça ne va pas plus loin..."
La cité des anges... sans Romy
Aux côtés de Sarah Biasini, Jean-Pierre Bouvier et Thomas Joussier font vivre le texte de l'auteure islandaise Hagalin Hrafnhildur avec intensité. "Ils sont très généreux", note la comédienne qui a longtemps refoulé son désir. "Longtemps, je me suis interdit de faire ce métier. Et puis, à 23 ans, je n'ai pas voulu passer à côté de ma vie."
En 2002, elle part à Los Angeles pour suivre les cours de l'Actor's studio. "Je voulais apprendre le métier tranquillement, ne pas redouter l'étiquette." Une ellipse pour parler de Romy Schneider, sa mère, partie en 1982, alors que Sarah n'avait pas 5 ans. "Sur ce sujet, je ne vais pas vous livrer le coeur de mon sentiment. Mais je trouve normal qu'on me parle d'elle et si j'étais journaliste, je ferais pareil." À Los Angeles, premier rôle sur les planches dans Le vol de Jack London. "J'étais une soubrette, j'avais deux répliques".
Première à Avignon
Aujourd'hui identifiée dans le sérail, elle ne dirait pas non si Tavernier ou Christophe Honoré lui disaient "Moteur/Action". "Mais je ne sais pas me vendre et je ne lâcherai jamais le théâtre, ni Christophe Lidon" (ndlr : metteur en scène de Maestro).
À Avignon, elle joue pour la première fois. "Ici, c'est une Mecque, stimulante et impressionnante à la fois. Entre les représentations, j'aime me perdre dans les petites rues de la ville, m'asseoir aux terrasses des cafés. Et surtout, rire." Et de s'auto-proclamer VRP bénévole : "Je vous conseille 'L'effet papillon' au Chien qui fume. Ce sont des amis, notamment ma soeur de jeu, Anne Suarez." Une consoeur née le même jour qu'elle (le 21 juillet). Et avec qui elle fêtera "leur" anniversaire, en plein festival. De quoi amplifier une célébration déjà entamée sous les meilleures auspices.
Pratique :
"Maestro" jusqu'au 27 juillet à 15h au Chêne Noir à Avignon.
Le 11 juillet, l'équipe de "Maestro" sera en forum à 11h à la Fnac d'Avignon.
Par Fabien Bonnieux
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