Source : Le Point.fr - 08 avril 2008
L'Antichambre
De Jean-Claude Brisville. Mise en scène de Christophe Lidon. Avec Danièle Lebrun, Roger Dumas et Sarah Biasini.
Paris, vers 1750. Mme du Deffand, qui a correspondu avec Voltaire et reçoit dans son salon les plus beaux esprits de son temps, accueille sa nièce, Julie de Lespinasse. La vieille marquise devient aveugle, la jeune fille devient sa confidente. La première a de l'esprit, la seconde a du coeur, des idées, de l'ambition. Sans fortune et sans nom, Julie, par sa jeunesse et par son charme, et tout acquise aux idées nouvelles, finira par supplanter sa protectrice auprès de ses amis et amants.
Danièle Lebrun joue une coquette sur le déclin, jalouse d'une rivale plus jeune qu'elle et qui se sent chaque jour reculer devant des ombres. On dirait Arsinoé et Célimène se disputant le coeur de D'Alembert. Il y a beaucoup de blondeur et de naïveté (un peu trop peut-être) dans la Julie de Sarah Biasini : elle s'émeut, elle s'étonne, elle s'indigne. C'est tout. Sous les chatteries, sous les dehors d'un pastiche, toujours élégant et féroce, la pièce de Brisville est peut-être plus mystérieuse que cela.
Frédéric Ferney
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