Souce : L'humanité - 29 mars 2008
"La piscine" de Jacques Deray (1968)
2 DVDs - M6 Vidéo - 24,99 euros.
Des corps bronzés s’enlacent sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur. «Gratte-moi le dos, personne ne le fait comme toi», soupire une Marianne / Romy Schneider qui a laissé Sissi à ses tourments d’adolescentes, pendant que Jean-Paul / Alain Delon lui arrache le haut de son bikini. Dès la première scène de "La piscine", le décor est planté, érotique, sulfureux, presque sismique. Car on sent bien à la façon dont ce couple parfait (à l’écran comme à la ville) s’étreint que l’orage menace. C’est un vieil ami (pour lui), vieil amant (pour elle), qui en sera l’étincelle : Harry (Maurice Ronet), un ami qui ne leur veut pas que du bien, venu passer, au volant de sa rutilante voiture de sport, et accompagné de sa charmante fille (premier rôle en France de Jane Birkin), quelques jours au bord de "La piscine".
C’est Delon lui-même qui a proposé au réalisateur Jacques Deray, avec qui il collaborera sur huit autres longs métrages, de confier le principal rôle féminin à Romy Schneider, dont la carrière périclitait. Delphine Seyrig ou Monica Vitti avait été envisagées, «mais elles hésitaient à accepter un rôle pour lequel la plupart des scènes se faisaient en maillot de bain», se souvient le scénariste Jean-Claude Carrière. Un tort, sans doute, car, grâce à une mise en scène impeccable, le film remporta un beau succès et réinstalla Romy au tout devant de l’affiche. Sautet ("Les choses de la vie", "César et Rosalie", "Une histoire simple"), Zulawski ("L’important, c’est d’aimer") ou Enrico ("Le vieux fusil") ne se firent pas prier pour utiliser cette actrice exceptionnelle. Quarante ans après d’ailleurs, "La piscine" n’a pas pris une ride et séduit toujours par la tension qui anime son quatuor de comédiens. On plonge !
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