Source : theatrauteurs.hautetfort.com
Retour au Siècle des Lumières dont nous nous sommes tant éloignés. L'élégance pouvait alors s'offrir le luxe d'être subversive. On refaisait le monde dans les salons. Démarche vaine, allez-vous dire ? Que nenni ! C'est de la confrontation des idées que naît la lumière et non pas de cette pensée unique dans laquelle nous sombrons trop souvent par paresse ou manque de conviction. Madame du Deffand symbolise le courant conservateur mais accueille en son salon des philosophes aux idées modernes pour ne pas dire, révolutionnaires.
Ce n'est pas par hasard si les costumes conjuguent les diverses nuances de l'automne, soulignant ainsi le charme finissant de certaines idées afin que d'autres les remplacent plus aisément.
Le décor évoluera jusqu'à se rétrécir en toute fin, quand la dame dont l'acuité visuelle n'a cessé de diminuer restera en tête à tête avec elle-même et ses illusions mondaines perdues ... Le souci des convenances était vécu de façon réductrice par sa protégée qui lui opposera une superbe revanche !
On aime les personnages dépeints par Jean-Claude Brisville et cela même quand on ne partage pas leurs idées car tous sont attachants. Danièle Lebrun est formidable, comme d'habitude mais comment pourrait-il en être autrement ? Elle incarne le personnage de la maîtresse de céans avec cette précision terrible qu'on lui connaît. La bonhomie de Roger Dumas dominée par la personnalité de la dame fait ici merveille.
Quant à Sarah Biasini, cette dernière a ce qu'il faut d'enthousiasme lucide et de détermination pour justifier les évênements.
La mise en scène de Christophe Lidon est le juste écrin pour un texte que l'on savoure porté par de tels interprètes. Un sans faute par conséquent et un pur moment de bonheur. Simone Alexandre theatrauteurs.hautetfort.com
Simone Alexandre
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