Article en provenance de : Theatre comtemporain.net
Pièce de Martin Crimp - Mise en scène de Linda Blanchet
Présentation
Tout ce qui touche la vie humaine, tout ce qui se maintient en relation avec elle, assume immédiatement le caractère de condition de l'existence humaine. C'est pourquoi les hommes, quoi qu'ils fassent, sont toujours des êtres conditionnés.
Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne
C'est l'histoire d'une conversion. Celle d'une femme qui bascule presque malgré elle dans le monde du travail et de la rationalité économique. A travers le prisme d'un institut de sondage, Personne ne voit la vidéo dissèque froidement un système dépourvu de projet et de sens où chacun est à la fois agent et victime. Tout y est toujours objet d'échange : le temps, le langage, le plaisir, le sens. Pas de gratuité dans cet univers urbain de solitudes où les rencontres sont scénarisées et où semble exclue la possibilité d'une résistance, d'une action extraordinaire. Les caméras deviennent sujets. L'homme finit par se concevoir comme un opérateur qui met en oeuvre des procédés. Cruellement drôle et musicale, l'écriture de Martin Crimp raconte les êtres poétiques que nous sommes, notre quête de sens et de bonheur dans une culture normée. Le travail est-il le moyen de faire taire la peur du vide qui menace chaque seconde de l'existence ? Si le monde est l'ensemble des objets durables qui résistent à l'érosion du temps, que serait un monde fait de cartons ?
Personne ne voit la vidéo est jalonné de questionnements et de répétitions. Nous avons cherché le corps de ces êtres, l'expression de leur conditionnement, de leurs fantasmes et de leur perversité.
Linda Blanchet
L'humour dévastateur qui règne dans ses pièces ouvre un espace de ludisme et de liberté rare sur la scène contemporaine. Martin Crimp s'est révélé ces dernières années comme l'un des plus brillants auteurs de théâtre européen. (…) Sur un mode très musical, ses personnages élaborent une langue qui tente de cerner la vie au plus près. L'histoire - le monde - se crée alors sur des coups de tête, au fur et à mesure qu'elle est prononcée par les personnages.
L’Arche, éditeur et agent théâtral
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