"Mademoiselle Ange" a rendez-vous avec une ombre
Cette histoire - insignifiante - d'un ange qui se métamorphose en hôtesse de laire pour séduire un champion automobile ne mériterait aucun commentaire si ne se retrouvaient augénérique les noms de Romy Schneider, Henri Vidal et Jean-Paul Belmondo.
Parlant de Vidal, un des personnage du film déclare : "On le guette, on se dit qu'il va mourir et il danse". Cette réplique banale, avec le recul prend une résonance déchirante.
Oui, on se dit qu'il va mourir, on le guette et il continue à jouer la comédie - une comédie affligeante - avec une honnêteté, une franchise qui forcent encore l'amitié.
Henri Vidal est mort en novembre de l'année dernière. Il n'y a pas eu, à ma connaissance, le moindre entrefilet dans les journaux pour commémorer cet anniversaire, il n'y a pas eu d'hommages dans le théâtres où il a joué, ni de minute de silence dans les studios et c'est dommage.
Trop vite oublié
Alors, je voudrais à l'occasion de ce film, écrire que j'aimais bien Henri Vidal et que sa disparition me fait de la peine. Il y avait place, dans notre cinéma pour ce grand garçon si vite oublié.
Si l'on avait tourné "Mademoiselle Ange" deux ans plus tard, qui aurait tenu son rôle ? Peut-être Jean-Paul Belmondo qui devait se contenter, en 1958, de l'emploi modeste de confident.
Je sais que le film aurait pris, avec Belmondo, une allure plus dynamique, plus moderne. mais que Belmondo se méfie ! rien ne se démode plus vite que ce moderne-là. Aucun comédien, même le mieux doué, ne résiste à quatre ou cinq films comme "Les distractions" ou "Mademoiselle Ange".
Une inconnue célèbre
Reste Romy Schneider. Il serait trop facile d'accabler cette charmante enfant sous le poids des niaiseries qu'elle a tournées. Romy vaut mieux que "Sissi" ou ce "Mademoiselle Ange" de rien du tout. Elle a de la sensibilité et de la finesse. Mais je crois que sa carrière aborde un tournant fatal.
Maintenant, il lui faut oublier qu'elle est célèbre et accepter de tourner, avec beaucoup d'humilité, autre chose. La Romy en robe de princesse n'existe plus : une inconnue l'a remplacée, dont l'avenir, d'ici quelques semaines, va se jouer.
Romy Schneider, c'est peut-être Hedy Lamar avant "Extase" ou Jean Seberg avant "A bout de souffle". Ce n'est peut-être que la future épouse de M. Alain Delon. Pile ou face. "Chi lo sa !..."
Michel AUBRIANT
Vous avez marqué d'un ane au lieu d'un ange
Rédigé par : Lise Romy Sissi | 06 février 2011 à 08h38
Effectivement : l'erreur est corrigée.
Rédigé par : Inoubliable Romy (The big chef d'ici...) | 06 février 2011 à 23h27