Mademoiselle Scampolo
Les auteurs son allemands. Le décor est napolitain. Genre : une comédie germanique légèrement guindée, solennelle et qui voudrait se donner à tout prix l’aire néoréalistes. Un groupe d’étranges protagonistes évolue dans la petite d’Ischia et sur les volcaniques alentours.
Ce sont des comédiens allemands qui parlent allemands mêlés à des indigènes dont le pur bavardage latin compose les « bruits de fond » dans un style proche du style créé jadis par Cesare Zavattini. Le sergent des carabiniers, le bohème incorrigible, personnages typiquement locaux, on un irréfutable aspect d’outre-Rhin – forte carrure, accent guttural, gestes sobres – et leur déguisement ne trompe guère. Dans le rôle d’une « Sciuscia-ciceronette » surnomée Scampolo, Mlle Romy Schneider utilise la même langue que Sissi. Les figurants observent d’ailleurs les interprètes principaux avec une visible curiosité qui ne rappelle ni de près, ni de loin, celle d’un natif à l’égard d’un compatriote.
Au total, un petit film hybride, pas trop ennuyeux à cause du soleil, des paysages et du modèle choisi par les auteurs dans leur propos imitatif : pas très drôle non plus car l’imitation reste fatalement vague sinon gênante (songez… une évocation de Naples où les Napolitains les plus en vu sont Allemands…).
Seule Romy Schneider, enjouée, primesautière, malicieuse, pourrais obtenir un droit de cité partiel. Elle a le sourire de celles à qui le soleil fait mal aux yeux sans toutefois que le soleil leur déplaise. Elle semble avoir bien observé les gosses de la rue dans le Sud de l’Italie. Mais Paul Hubschmid, Siegfried géant, éprouve quelque peine à s’identifier à la race des Raf Vallone.
Louis CHAUVET
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