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Article intérieur : * Romy Schneider : Stark & mutig
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Romy, l'élégance de la liberté
"Stark und mutig" - "forte et courageuse". Ce sont les mots qu'emploie Sarah Magdalena Biasini pour parler de sa mère, Romy Schneider. Elle aussi est devenue actrice, héritière d'une longue lignée de comédiens.
La Cinémathèque de Paris consacre à Romy Schneider une grande rétrospective, 40 ans après sa mort. Et c'est dans cet esprit fort et inaliénable que la commissaire a conçu l'exposition. Plutôt que de se focaliser sur les drames qui ont marqué la vie de l'actrice - le suicide de son premier mari et la mort de son fils - Clémentine Deroudille a choisi de présenter le portrait d'une femme talentueuse et libre.
Propulsée dans le grand bain de la célébrité avec son rôle de "Sissi impératrice" a seulement 17 ans, Romy Schneider s'efforcera, toute sa vie, de s'extraire de ce costume de princesse trop étroit pour ses aspirations. Elle saura convaincre Orson Welles de la faire tourner dans "Le procès" et rencontrera l'un des amours de sa vie, Alain Delon, sur le tournage de "Christine". Un tournant qui l'incitera à s'installer en France, fuyant la réputation tapageuse que lui accole la presse de boulevard allemande. L'exposition célèbre les mille visages de l'actrice allemande, tout à tour femme fatale dans "La piscine" de Jacques Deray, jeune prostituée dans "Max et les ferrailleurs" de Claude Sautet ou mère aimante dans "La passante du Sans-souci" de jacques Rouffio.
Celle qui confondait la vie et le cinéma - comme elle aimait à l'écrire - crève littéralement l'écran. 40 ans après sa disparition, elle demeure une icône incandescente et tellement moderne. Le vibrant hommage que lui rend l'exposition est notamment salué par la Süddeutsche Zeitung qui y voit un portrait très français - celui d'une femme élégante et libre, maîtresse de son destin.
Sandra Jumel