NDLR : je me souviens, au moment de la sortie du film, je n'aurais JAMAIS cru qu'Alain Delon puisse avoir autant d'auto-dérision !! Ce monologue est une merveille (sur la musique du "Clan des siciliens").
Les obsèques d’Alain Delon se tiendront samedi à Douchy lors d’une cérémonie intime
Dans le respect de ses dernières volontés, le dernier monstre sacré du cinéma sera inhumé dans sa propriété du Loiret ce 24 août 2024 vers 17 heures, en présence d’une quarantaine de personnes.
Respecter les dernières volontés de l’acteur français. Alain Delon, disparu dimanche 18 août 2024 à 88 ans, sera inhumé ce samedi 24 août vers 17 heures à Douchy, dans la plus grande intimité, rapporte L’AFP.
Ses trois enfants, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien Delon seront présents, ainsi qu’une quarantaine d’invités. Une cérémonie qui s’annonce donc très intime, comme le souhaitait l’acteur, qui ne voulait ni hommage national, ni de cérémonie politique en son honneur comme celle réservée en 2021 à son ami et rival, Jean-Paul Belmondo, autre monstre sacré du cinéma.
"Accord de principe" Alain Delon sera inhumé dans la chapelle de sa propriété de Douchy nichée dans le Gâtinais (Loiret). Une procédure à "titre exceptionnel" qui nécessite une autorisation préfectorale. La préfecture "avait donné un accord de principe" avant son décès. Sa tombe, déjà creusée, est située derrière l'autel d'une chapelle autour de laquelle sont enterrés une cinquantaine de ses chiens par couple.
Monseigneur Jean-Michel Di Falco, ancien évêque de Gap célébrera les obsèques de la star de cinéma. Longtemps l'une des figures les plus médiatiques de l'Église de France, il officiera "à (la) demande" de l'acteur décédé, a-t-il précisé à l’AFP.
Monseigneur Di Falco connaissait Alain Delon "depuis très longtemps". La star du "Guépard" avait évoqué sa foi lors d'une interview en 2018, confiant sa "passion folle pour (la vierge) Marie. C'est la femme au monde que j'aime le plus [...] et celle à qui je m'adresse le plus souvent", disait-il alors.
Numéro spécial hommage : "Alain Delon, le dernier des géants"
76 pages 84 photos
Dont : 2 pages 9 photos avec Romy
Il était une fois, un adolescent de Bourg-la-Reine, à la beauté du diable, qui allait devenir en moins de 10 ans l'étoile montante du cinéma français, adulée dans le monde entier. C'est cette destinée extraordinaire que ce hors-série collector vous raconte, sur 76 pages illustrées de 200 photographies inédites. Vous découvrirez les mille vies de cet artiste iconique, quia su faire chavirer nos coeurs dans 92 films. Ce hors-série vous révèle aussi les secrets d'un irrésistible séducteur, dont la vie amoureuse est, à elle seule, un roman au souffle épique et romantique. Retrouvez Alain Delon, un homme libre, qui, de son enfance à sa mort, ne s'est jamais départi de son panache et de sa grandeur. Adieu, Monsieur Delon. Vous êtes irremplaçable.
Au sommaire :
La jeunesse : l'enfance chaotique d'un rebelle !
Une carrière sur grand écran : "Je ne suis pas un comédien !"
La filmographie : des films à l'affiche
Prises de vues : souvenirs de plateaux
Ses amours pour toujours : 4 femmes dans son coeur
Le drame : être père, sa tragédie !
Les indiscrétions : les secrets d'un grand pudique
On avait tous en nous quelque chose d’Alain Delon. On a tous en mémoire, associés à ce géant du grand écran qui a traversé les décennies avec la souplesse d’un guépard, une image, un mot, un regard, une expression, un souvenir, une émotion. Pour les uns, c’était la beauté sauvage et irradiante du comédien révélé dans les années 1960 grâce aux caméras de Visconti, Losey et Clément. Pour les autres, c’était l’acteur confirmé, volontiers taiseux et énigmatique, aristocratique, presque lointain, saisi par Melville et Verneuil. Pour d’autres encore, c’était le flic redresseur de torts, sauvant et vengeant la veuve et l’orphelin plus souvent qu’à son tour.
Mais Delon parlait à tous les Français parce qu’il était plus que ses personnages au cinéma : un tempérament, une gueule, une parole libre, un esprit d’aventure, des engagements audacieux, des relations extravagantes, une arrogance assumée. Il était aussi un homme, tout simplement, avec ses failles et ses fulgurances ; un fils démuni qui avait trouvé chez ses mentors du septième art des pères de substitution ; un amoureux tour à tour transi et intransigeant ; un père de famille imparfait, qui n’avait pas su fonder un clan uni comme son rival et frère de pellicule Jean-Paul Belmondo (en témoignent les récents et tristes conflits opposant ses deux fils Anthony et Alain-Fabien à sa fille Anouchka) ; un ami exigeant ; un chef d’entreprise plus ou moins avisé ; un collectionneur éclectique ; un lecteur attentif. On admirait avec une distance respectueuse son talent hors norme et son jeu unique, mais on se sentait proches de lui dans ses erreurs et ses errements, qui disaient sa sincérité et le rendaient tendre, touchant, humain, trop humain. Dans sa recherche éperdue de l’amour du public, des femmes ou des siens, il nous ressemblait, sublimant sur grand écran les sentiments communs qui nous habitent.
On a tous en nous, pour toujours, quelque chose d’Alain Delon.
Le samouraï est mort.
Jean-Christophe Buisson Directeur adjoint du Figaro magazine
Au sommaire :
Un géant
L'album d'une vie
L'acteur
30 films qui ont fait de lui une légende
"Je sais ce que je suis, ce que je représente et ce que je vaux"
la tentation du clap de fin
"J'ai vécu tous mes rôles, je ne les ai jamais joués"
Mort d’Alain Delon : découvrez notre hors-série exceptionnel en kiosques ce mardi 20 août 2024. Le Parisien rend hommage à Alain Delon, mort dimanche à l’âge de 88 ans, avec 68 pages inédites, qui retracent le destin unique d’une vraie icône du 7e art, entre succès et zones d’ombre.
Par Emmanuel Marolle
Alain Delon et Le Parisien, c’est une très longue histoire. Notre journal a suivi de près la carrière de l’acteur. La star nous lisait attentivement et n’hésitait pas à appeler les journalistes qui écrivaient sur lui ou sur ses enfants.
Au lendemain de sa disparition, nous lui avons consacré dix-sept pages spéciales. Mais nous voulions aussi lui rendre hommage à travers un hors-série collector. "Au revoir Monsieur Delon" sera disponible dans les kiosques d’Île-de-France dès ce mardi et en région mercredi. Soixante-huit pages inédites pour retracer un destin unique. Celui d’un beau gosse arrivé au cinéma par hasard, devenu en quelques longs métrages la gueule d’ange du 7e art, puis le visage incontournable du film noir avant d’enchaîner les rôles de flic ou de voyou avec succès.
"Au revoir Monsieur Delon" Immense acteur, grand séducteur aussi, au cœur d’histoires d’amour légendaires avec entre autres Romy Schneider, Mireille Darc et Nathalie Delon, la mère de son premier fils Anthony. Un père de trois enfants, patriarche d’une famille où l’on s’aime beaucoup, mais où l’on se déteste parfois.
Tout n’a pas été paisible dans cet incroyable parcours de l’acteur et de l’homme, qui a aussi flirté avec le grand banditisme, aux côtés de voyous qui n’avaient rien de héros de cinéma. Une façon de construire aussi sa légende de mauvais garçon et de grande gueule. Car Delon ne mâchait pas ses mots, quand il s’agissait de donner son avis, de parler politique, de s’engager à droite, voire à l’extrême droite.
Autant de grands chapitres que vous retrouverez dans ce hors-série, magnifiquement illustré, à garder comme l’album souvenir d’une star unique, avec sa vie de rêve et ses côtés sombres, ses qualités et ses défauts. Une icône. Une vraie.
Disparu le 18 août 2024 à l'âge de 88 ans, l’acteur légendaire, compagnon de route de Paris Match, figure évidemment en une de notre numéro spécial. 67 pages pour revoir et revivre la vie extraordinaire d’Alain Delon. Dans un numéro qui lui est presque entièrement consacré, Paris Match vous propose de revoir les images iconiques d’Alain Delon, de relire son enfance, ses frasques, ses débuts au cinéma et toutes les étapes qui ont marqué sa longue vie. L’acteur laisse derrière lui un héritage puissant.
Sommaire :
Merci Monsieur Delon - Par Jérôme Béglé
Un miracle nommé Delon
Le fauve lâche prise - Par Caroline Mangez
En haut de l’affiche
"L’idée qu’il ne soit plus là me bouleverse" - Interview de Brigitte Bardot par Christian Brincourt
Delon a un destin, il en est sûr - Par Danièle Georget
Belmondo-Delon : duel au sommet - Par Ghislain Loustalot
Les chaînes modifient leurs programmes pour rendre hommage à Alain Delon (liste probablement non exhaustive... N'hésitez pas à communiquer d'autres programmes via les commentaires) :
Ciné + classic proposera de (re)découvrir tout au long de la soirée des classiques de la filmographie d’Alain Delon : L’assassinat de Trotsky, L’éclipse, Les seins de glace et Christine.
L'acteur français Alain Delon est mort à l'âge de 88 ans, ont annoncé le 18 août 2024 ses trois enfants Alain Fabien, Anouchka et Anthony. Icône du septième art, le comédien était rarissime au cinéma depuis la fin des années 1990.
Les trois enfants de l'acteur ont annoncé sa mort ce dimanche 18 août 2024. Alain Delon, monstre sacré du cinéma français à la beauté fracassante, est mort à l'âge de 88 ans, ont annoncé ce dimanche 18 août matin ses trois enfants dans un communiqué commun à l'AFP.
"Alain Fabien, Anouchka, Anthony, ainsi que (son chien) Loubo, ont l'immense chagrin d'annoncer le départ de leur père. Il s'est éteint sereinement dans sa maison de Douchy, entouré de ses trois enfants et des siens. [...] Sa famille vous prie de bien vouloir respecter son intimité, dans ce moment de deuil extrêmement douloureux", indique le communiqué.
Très affaibli depuis un AVC en 2019, l’acteur vivait dans sa propriété de Douchy, alors que ses trois enfants, Anthony (59 ans), Anouchka (33 ans) et Alain-Fabien (29 ans), très divisés sur l’état de santé de leur père et la façon de s’en occuper au mieux se déchiraient dans les médias. Alain Delon avait été célébré à Cannes, en 2019, où il avait reçu une Palme d'honneur, pour l'ensemble de sa carrière. "Ce soir c'est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant", avait lancé l'acteur, ému. "Je vais partir, mais je ne partirai pas sans vous remercier".
"Je quitterai ce monde sans regrets", avait-il déclaré dans une interview teintée d'amertume, accordée à Paris Match début 2018. Le monstre sacré du cinéma s’y plaignait de l’époque, de la solitude aussi, lui qui fut entouré des plus belles femmes. La solitude, il la connaît depuis sa petite enfance. Né à Sceaux en 1935, le petit Alain n’a que quatre ans lorsque ses parents divorcent. Il est confié à une famille d’accueil, dont le père était gardien de prison. "Combien sont-ils à savoir que j'ai passé mon enfance en prison ? Du moins dans la cour de la prison de Fresnes - mon père adoptif y était gardien -, où je jouais avec d'autres enfants de gardiens", confiait-il à TV Mag en 2015.
De la charcuterie au festival de Cannes Sa mère s’étant remariée à un boucher-charcutier, Paul Boulogne, le jeune Alain Delon passe un CAP de charcuterie. Mais à 17 ans, pour échapper à un destin qui l'emballe peu, il devance l’appel et fait son service militaire dans la marine. Impliqué dans un vol de matériel de l’armée, il doit choisir entre la prison et l’Indochine et se retrouve à Saïgon, jusqu'à la fin de la guerre d'Indochine. "Le seul monde où j'étais vraiment très heureux, c'est quand j'étais militaire dans l'armée, confiait-il en 2016 à Léa Salamé dans Stupéfiant. J'y ai tout appris. Tout ce que je suis devenu, je le dois à l'armée".
De retour en France, il vit de petits boulots, comme débardeur aux Halles. L'acteur Jean-Claude Brialy repère sa beauté et l'emmène au Festival de Cannes. C'est là qu'il reçoit ses premières propositions cinématographiques. Yves Allégret lui offre son tout premier rôle, en 1957 dans Quand la femme s'en mêle. La machine est lancée.
Être acteur, c'est un accident Le cinéma est un heureux hasard pour celui qui n'avait aucune idée de ce que serait son avenir. "Je ne savais pas du tout ce que j'allais faire et j'étais ouvert à tout", racontait-il en 1979, dans l'émission télévisée Les oiseaux de nuit. Il n'a d'ailleurs jamais appris la comédie et jamais suivi de cours ni fréquenté d'école, contrairement à ses contemporains Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort, ou encore Jean-Pierre Marielle qui se sont rencontrés au Conservatoire. "Être acteur, c'est un accident, expliquait Alain Delon au Figaro, en 2015. C'est quelqu'un qu'on prend et qu'on met au service du cinéma; être comédien, c'est un métier qui s'apprend. Burt Lancaster, Jean Gabin sont des accidents [...]. Moi aussi je suis un accident !" Il est pourtant un acteur-né dont la beauté magnétique irradie à l'écran et aimante les plus grands réalisateurs de l'époque. "C'est un acteur très animal, c'est un fauve même, dans le bon sens du terme. Il a une présence incroyable", soulignait Bertrand Blier dans un documentaire intitulé Alain Delon: La naissance du mythe. Dans les années 1960, les films s'enchaînent, dont plusieurs chefs-d'œuvre.
Deux ans plus tard, il incarne le séduisant Tom Ripley dans "Plein soleil" de René Clément. Puis joue le jeune et innocent Rocco, face à Annie Girardot, "Rocco et ses frères", de Luchino Visconti, la même année. Suivent L'éclipse, de Michelangelo Antonioni, avec Monica Vitti, "Mélodie en sous-sol", de Henri Verneuil, avec Jean Gabin, une des ses idoles, "Le guépard", encore avec Visconti.
Le Samouraï, c'est moi ! En 1958, il rencontre sur le tournage de Christine, une jeune actrice allemande, connue pour son rôle dans Sissi. C'est Romy Schneider, qui sera l'un des grands amours de sa vie. Il joue aussi dans "L'insoumis", d'Alain Cavalier, en 1964, et dans "Les félins", de René Clément face à Jane Fonda en 1964. La même année il est "La tulipe noire", le héros d'Alexandre Dumas dans le film de Christian-Jacque. En 1966, il incarne Jacques Chaban-Delmas dans "Paris brûle-t-il ?". Autant de films qui sont devenus des classiques et le font entrer dans la légende. En 1963, il quitte Romy Schneider, pour une jeune photographe, Nathalie, qu'il épouse en 1964. Un an plus tard naît leur fils, Anthony. Malgré une relation passionnelle, Nathalie finit par quitter Alain Delon. Ils divorcent en 1968.
Coup de foudre professionnel En 1967, il tourne son premier film avec Jean-Pierre Melville. Une rencontre marquante pour le cinéaste et pour l'acteur. Entre les deux hommes, c'est un véritable coup de foudre professionnel. Delon racontait, ainsi, dans un entretien au Figaro comment il avait reçu Melville chez lui, avenue de Messine, avec sa femme Nathalie. "On s'assied. Il me dit: "J'ai un film que je veux absolument faire avec vous, personne d'autre. Ça s'appellera Le Samouraï." Il commence à lire le scénario. Au bout d'un moment, je l'arrête : "J'accepte. Cela fait six ou sept minutes et mon personnage n'a toujours pas prononcé un mot. C'est moi! N'en parlons plus. Allons-y !". Ensemble ils tournent "Le Samouraï", donc, puis "Le cercle rouge", avec Bourvil et Yves Montand, en 1970, et "Un flic", en 1972, avec Catherine Deneuve. Des rôles de héros assez mutiques qui conviennent bien à Delon. L'acteur aux yeux bleu acier enchaîne les polars, avec Melville, mais aussi Henri Verneuil. Il retrouve le réalisateur de "Mélodie en sous-sol" pour "Le clan des Siciliens" en 1969, avec Jean Gabin et Lino Ventura.
Romy, Nathalie, Mireille... Alain Delon retrouvera Romy Schneider en 1968, dans le film "La piscine" de Jacques Deray. Le film scelle les retrouvailles d'un couple mythique, au sommet de sa beauté. Delon confiera plus tard que ce tournage est l'un de ses plus beaux souvenirs. "Mon plus beau souvenir, c'était l'été 1968. La maison à Saint-Tropez, la lumière y était magnifique. Romy... J'avais l'âge du Christ, 33 ans, l'âge idéal pour un homme". Il n'y a pourtant entre eux plus rien de sentimental. Romy Schneider partage la vie du metteur en scène allemand Harry Meyen et Alain Delon vient de rencontrer Mireille Darc, avec qui il vivra pendant quinze ans. "Les femmes m'ont sauvé, sans elles j'aurais mal tourné", se plaisait-il à dire. "Pour elles, j'ai voulu être le plus grand, le plus beau, le plus fort". Jacques Deray, encore lui, signe la plus flamboyante rencontre entre Delon et son "rival" de toujours, Jean-Paul Belmondo. C'est "Borsalino", en 1970, un film qui suscitera d'ailleurs une brouille entre les deux acteurs, amis dans la vie. Lorsque Belmondo découvre l'affiche du film, il est furieux. Il y a en effet marqué "Alain Delon présente : Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans "Borsalino", car Delon en était également le producteur. "Le contrat précisait bien qu'il n'y aurait pas deux fois le nom de Delon sur l'affiche", raconte sur RMC Laurent Bourdon, auteur de Définitivement Belmondo. Fâché, Jean-Paul Belmondo refusera même d'assister à la première.
Rivalité absurde Les deux héros, l'un populaire et sympathique, l'autre ténébreux et solitaire sont souvent comparés. "Jean-Paul est mon ami. [...] J’ai tourné avec lui, j’ai vécu avec lui, j’ai vibré avec lui, j’ai pleuré et ri avec lui sur des plateaux de cinéma qu’on ne refera plus. Je l’aime et je l’admire, n’en déplaise à ceux qui nous ont opposés dans une rivalité absurde. Justement parce que nous sommes uniques dans notre genre, et incomparables, nous n’avons jamais été en concurrence. Ni dans nos vies de cinéma, ni dans nos vies privées", écrivait Delon en 2006 dans Paris Match. S'ils partagent l'affiche dans d'autres films ("Les 101 nuits de Simon", "Cinéma", "Les acteurs"), il faudra attendre 1995 pour qu'ils apparaissent vraiment ensemble à l'écran, dans "1 chance sur 2", de Patrice Leconte, avec Vanessa Paradis. Le film, qui réunit les deux monstres sacrés, est un succès relatif. En 1976, Alain Delon tourne un autre chef-d'œuvre, "Mr Klein", de Joseph Losey. Il tâte aussi du cinéma américain avec "L'assassinat de Trotsky", de Joseph Losey, en 1972, avec Richard Burton et Romy Schneider, ou "Soleil rouge", un western avec Charles Bronson et Ursula Andress.
Je n'ai jamais voté extrême-droite Dans les années 1980, Alain Delon enchaîne les rôles de super héros solitaires : super flic, super médecin ou des gangsters... presque jusqu'à la caricature. Il tourne dans "Le toubib", "Pour la peau d'un flic", "Le battant" (dont certains qu'il réalise lui-même). A la télévision, il incarne des flics encore, "Fabio Montale", dans la série tirée de la trilogie marseillaise de Jean-Claude Izzo et Franck Riva, au côté de Mireille Darc. En 1987, il rencontre Rosalie van Breemen, mannequin néerlandais. Deux enfants naîtront de leur union, Anouchka, en 1990 et Alain-Fabien, en 1994. Le couple se sépare en 2001. Il a beaucoup été reproché à Delon, sa proximité avec Jean-Marie Le Pen, avec qui il entretient "une amitié de 50 ans". "Je suis sympathisant de sa personne. Je n'ai jamais voté extrême-droite. Il y a des choses dans son programme qui me satisfont et d'autres non", avait-il déclaré sur le plateau de France 3. Sa venue au Festival de Cannes, en mai dernier, avait été entachée par une polémique. Des féministes reprochaient à l'acteur d'être "raciste, homophobe et misogyne", selon les termes de l'association américaine Women and Hollywood, s'appuyant sur des propos qu'il a tenus par le passé. Une pétition demandant de "ne pas l'honorer", avait recueilli plus de 25.000 signatures.
Une vie extraordinaire En 1997 et 98, l'acteur devient malgré lui une "star" des Guignols de l'info sur Canal+. Maniant la troisième personne pour parler de lui (le fameux "il vous en prie") , sa marionnette joue du côté immodeste d'Alain Delon. Une de ses dernières apparitions au cinéma, date de 2008. Il campait dans Astérix et les jeux olympiques, un Jules César plein d'autodérision. "J'ai eu une vie extraordinaire", confiait-il en 2016 à Léa Salamé, expliquant alors qu'il n'avait pas peur de mourir.
"C’était une femme très sensible, à fleur de peau", un festival revient sur la vie de Romy Schneider
À Turckheim dans le Haut-Rhin, le festival Romy Schneider, porté par une association de passionnés, présente une exposition qui nous replonge jusqu’au 18 août dans la filmographie de l'actrice. Andréa Ferréol est la marraine de cette quatrième édition.
C'est une plongée dans une époque qui semble à des années-lumière. Une époque où l'actrice franco-allemande brillait dans le ciel du cinéma. Pourtant, quarante ans après sa disparition, l'inoubliable Romy Schneider continue d'occuper une place de choix dans le cœur des cinéphiles. De cette époque, il reste des affiches de films et des costumes de tournage, reliques soigneusement conservées par les bénévoles de l'association Romy l'inoubliable. Pour la quatrième fois depuis 2019, toutes ces pièces de collection font l'objet d'une exposition pendant une dizaine de jours à Turckheim, au cœur de la petite commune haut-rhinoise.
Romy Schneider a fait rêver toute une génération dans les salles obscures tandis que dans les coulisses des tournages l'actrice a laissé des souvenirs impérissables. Pour les évoquer, Andréa Ferréol, sa partenaire dans le film Trio infernal, est venue de sa Provence. "C’était une femme très sensible, à fleur de peau, charmante et délicieuse. J'ai des souvenirs incroyables avec, elle. Le soir, à l'hôtel, on buvait parfois un verre de vin rouge".
Ayant partagé également l'affiche avec Philippe Noiret dans La Grande bouffe, Andréa Ferréol était la marraine toute désignée pour cette édition du festival, une édition consacrée au couple tragique du film Le Vieux fusil. "Philippe était un gentleman, j’avais un énorme bouquet qui m’attendait dans ma chambre. Pendant le tournage de La grande bouffe, on mangeait beaucoup sur le plateau mais on continuait à aller dîner ensemble le soir, c’étaient de grands moments de partage".
Dans la filmographie de l'actrice franco-allemande, le film de Robert Enrico sorti en 1975 tient une place particulière. Inspiré du massacre d'Oradour-sur-Glane, "Le vieux fusil" montre des scènes d'une violence insoutenable. "Elle voulait aussi jouer des rôles difficiles parce qu’elle voulait sortir de cette image de "Sissi". Quand le film est sorti elle a dit qu'elle n'était pas plus cette Philomène du "Trio Infernal" qu'elle était Sissi", souligne Dorette Roess, la présidente de l'association Romy l'inoubliable.
L'année suivante le couple cinématographique se retrouve à l'affiche d'un deuxième film, "Une femme à sa fenêtre". Inspiré d'un roman de Pierre Drieu la Rochelle, elle y tient un rôle différent, plus romanesque. Ce rôle et tant d'autres illustrent bien la richesse de la carrière de Romy Schneider. Une carrière qui s'achèvera brutalement six ans plus tard. "Elle a eu une belle vie de travail et d'amour mais une fin terrible", confie Andréa Ferréol.
Au programme de l'exposition, des costumes, des documents d'époque, des photos de tournage et des affiches. "Ce qui est intéressant aussi ce sont les affiches et les titres qui changent d’un pays à l’autre, c’est un plus pour l’exposition. Pour le film "Max et les ferrailleurs", par exemple, en allemand c'est Das Mädchen und der Kommissar", souligne Dorette Roess. L'exposition dure jusqu'au 18 août, l'occasion de se faire une meilleure idée de la personnalité de Romy Schneider et de sa carrière nourrie par une sensibilité à fleur de peau.