Source : France Info - 17 juillet 2017
Le lundi 17 juillet, on évoque le dernier film de Romy Schneider. Un tournage qui se déroule dans un contexte dramatique pour la comédienne. Printemps 1982. Le visage dessiné de Romy Schneider s’étale dans tous les grandes villes de France.
Au deuxième plan, celui de Michel Piccoli. C’est l’affiche de "La Passante du Sans-Souci", le film de Jaques Rouffio, le dernier film de Romy. C'est un projet qu'elle a initié après avoir lu quelques années plus tôt le livre de Joseph Kessel. C’est elle qui demande à Rouffio de réaliser le film. Le générique le dédie "à David et son père". David, le fils de Romy mort accidentellement à quatorze ans quelques semaines avant le début du tournage. Harry Meyen, son père, l’ex-mari de Romy, ancien déporté juif allemand, qui s’était donné la mort en avril 1979.
Jacques Rouffio avait hésité à entamer le tournage. Mais la volonté de Romy avait été plus forte que la souffrance, ou peut-être nourrie par cette souffrance. Tourner ce film était une question de vie ou de mort. Il fallait replonger dans la fiction, échapper à l’insupportable réel. Une vie de star remplie de films et de drames
Au moment de la sortie du film, c’est Romy que l’on veut voir et entendre. Le film est accessoire. Sa vie est une tragédie qui fascine les Français depuis les années 1950, les années de "Sissi l’impératrice", que haïssait tellement Romy. C’est l’amour avec Alain Delon, la disparition quelques années dans les années 1960, les chefs d’œuvre de Claude Sautet, les Césars sans Rosalie – en 1976 pour "L’important c’est d’aimer" ; en 1979 pour "Une Histoire simple" – enfin, les drames de la vie.
Visiblement fatiguée, prématurément vieillie, Romy assure la promotion de son film, mais avec elle, le tragique n’est jamais loin : "Je vais m'arrêter à l'âge, au moment juste. Je voudrais être une mémé un jour à la campagne avec mes fruits, mes arbres, ma fille et vivre."
Romy mourra avant d’être vieille. Un mois seulement après cet entretien, Romy Schneider est retrouvée morte par son compagnon dans son appartement parisien. Le magistrat Laurent Davenas classera l’affaire sans autopsie pour ne pas abimer le mythe. Il restera donc un mystère. Et tant de souffrances qui l’emportèrent. Elle n’avait que 43 ans.
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