Source : France Culture - 02 avril 2022
De "Sissi" au "Sans-souci", visite guidée de l’exposition
Romy Schneider à la Cinémathèque française
Ce samedi dans "Plan Large" nous vous proposons une déambulation au cœur de l'exposition que la Cinémathèque française consacre à Romy Schneider. Nos guides pour nous parler de cette icône du 7e Art sont Clémentine Deroudille, Faustine Saint-Geniès, et N.T. Binh.
"Plan large" sur France Culture - 02 avril 2022
C’est une star absolue, une icône des années 70, l’incarnation de la femme française, moderne, libre et épanouie. C’est en tout cas l’image qu’on garde d’elle, grâce notamment à la rediffusion constante de ses films à la télévision, quarante ans après sa mort prématurée. Mais Romy Schneider ne s’est pas construite en un jour, ce fut le résultat d’une réinvention permanente de celle qui, née Rosemarie Magdalena Albach dans la Vienne de l’Anschluss, de parents vedettes du cinéma du IIIe Reich, fut d’abord la petite fiancée autrichienne du cinéma allemand renaissant après-guerre, celui des Heimat-films et autres opérettes bavaroises, ces "pâtisseries viennoises" qu'elle déplorait, et en premier lieu la série de bluettes impériales des Sissi, qui firent d’elle, dès l’adolescence, une sorte de trésor national. "En fait Romy Schneider en Sissi a baigné l'enfance de quasiment tous les petits spectateurs du monde depuis les années 50 jusqu'à presque aujourd'hui" rappelle N. T. Binh, bien que ces films aient constitué "une image que Romy Schneider n'aimait pas".
Elle s’en échappe dès la fin des années 50, mais le chemin sera long, passant par certains des plus grands cinéastes de la décennie : Luchino Visconti, Orson Welles, Joseph Losey, le jeune Alain Cavalier et le déclinant Henri-Georges Clouzot, le vétéran Otto Preminger et le débutant Woody Allen dans une courte incartade hollywoodienne, avant que "La Piscine" de Jacques Deray ne la mue en sex-symbol et qu’elle ne rencontre enfin celui avec qui elle va cristalliser sa persona cinématographique : Claude Sautet, cinq films ensemble en huit ans, des "Choses de la vie" à "Une histoire simple". Comme le constate d'ailleurs Faustine Saint-Geniès, "c'est rare de voir une actrice étrangère se fondre autant dans le cinéma français au point de devenir la plus française des actrices alors qu'elle était allemande."
Une actrice au travail, au-delà de la légende tragique de la star, c'est cela que raconte la belle et inspirée exposition de la Cinémathèque française, car Romy Schneider "c'est surtout une immense travailleuse" qui "a toujours eu une relation privilégiée avec ses réalisateurs. Ça me semblait important de montrer une iconographie nouvelle la concernant" nous raconte sa commissaire, Clémentine Deroudille, accompagnée de Faustine Saint-Geniès, autrice d’un livre à paraître jeudi prochain, "Romy Schneider, les actrices de brisent si facilement", et aussi de N.T. Binh. L'exposition, qui se déroule jusqu'au 31 juillet, s’accompagne d’un beau catalogue, écrit par Clémentine Deroudille et coédité par Flammarion et la Cinémathèque Française.
L’actrice est bien sûr à retrouver sur grand écran, avec la rétrospective de ses films à la Cinémathèque, également jusqu’au 31 juillet 2022, mais aussi sur vos plateformes numériques : Netflix, qui sponsorise l’exposition, et la Cinetek, où on peut retrouver sept de ses films : "Le combat dans l’île", "Les choses de la vie", "Max et les ferrailleurs", "Ludwig ou le crépuscule des dieux", "César et Rosalie", "L'important c’est d’aimer" et "La Mort en direct". Nous avons à cette occasion le bonheur de commencer un partenariat avec la Cinémathèque en ligne programmée par des cinéastes, où on retrouve les grands films de l’histoire du cinéma.
Nous vous en dirons plus prochainement, mais dès aujourd’hui, vous pouvez gagner des cinépass pour découvrir ces films. Pour jouer, rien de plus simple : il suffit de cliquer sur ce lien.