Blu-Ray - 1 disque
Studios : UCM.ONE
Langues : Allemand, Français
Sous-titres : ?
Bonus : ?
Prix : ~ 13 euros
Disponible sur Amazon.de
11h30 dans En blu-ray !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Cinémathèque - 15 mars 2022
Par Véronique Doduik, chargée de production documentaire à la Cinémathèque française.
"L'important, c'est d'aimer", troisième long métrage d'Andrzej Zulawski, fait connaître au public français ce cinéaste polonais très attaché à la France. En 1974, il adapte à l'écran le roman de Christopher Frank, "La nuit américaine" publié en 1972 et lauréat du prix Renaudot. En raison de l'homonymie avec le film de François Truffaut sorti peu de temps auparavant, les producteurs imposent à Zulawski un titre jugé par la suite banal et conventionnel : "L'important, c'est d'aimer" contre le choix du réalisateur qui souhaitait l'intituler "La merci", c'est-à-dire la miséricorde, la compassion. Le film, sorti en France en février 1975, est en majorité bien accueilli par la critique.
Du roman au film
Les critiques apprécient diversement la transposition du livre à l'écran : "Qui reconnaîtrait le roman conformiste de Christopher Frank dans ce déchainement lyrique et passionnel, plus proche de Shakespeare que d'un prix Renaudot ?", s'interroge La Revue du cinéma. Zulawski, qui a néanmoins associé l'écrivain à l'écriture du scénario, apporte plus de complexité et de noirceur à cette histoire mélodramatique d'un photographe qui s'éprend de son modèle. "Parti d'un roman mineur, il faut attribuer à Andrzej Zulawski, à son inspiration, à sa puissance d'évocation à la fois sensuelle et sentimentale, ce vertige créé par des images vibrantes de musique, des cadrages de peintre, et des sons reflétant l'angoisse profonde de chacun des personnages", souligne Le Quotidien de Paris. Plusieurs critiques jouent de la référence au titre du film de François Truffaut. "La nuit américaine" est le procédé cinématographique qui permet de tourner en plein jour des scènes censées se passer la nuit. Pour Le Nouvel Observateur, chez Zulawski, "cette fausse nuit des studios de cinéma, c'est la vraie nuit des comédiens. Leur vie se joue tout entière dans l'incertain et fascinant territoire où la réalité, balançant entre mensonge et vérité, offre un visage ambigu. La nuit américaine de Zulawski est une nuit roulant des ténèbres traversées d'éclairs, secouée par la tempête. C'est la nuit de Macbeth, c'est la nuit du Roi Lear. Une nuit shakespearienne où se déchaînent le bruit et la fureur du monde".
Résonances shadespeariennes
L'empreinte de William Shakespeare marque en effet l'œuvre d'Andrzej Zulawski : son cinéma est peuplé de "personnages sombres aux rages dérisoires, gangrénés par le pouvoir, la corruption et la violence" (La Croix). Le Nouvel Observateur écrit : "les personnages de L'Important c'est d'aimer montent une pièce de théâtre, et c'est ce Richard III, cet amas de noires difformités, qui est choisi". Comme une mise en abîme. "Il n'y a pas de différence de ton, de couleur, entre la pièce que jouent les comédiens et la réalité quotidienne qu'ils vivent". (La Revue du cinéma). Dans Positif, Frédéric Vitoux, dans un long article, rapproche le film du premier long métrage du cinéaste ("La Troisième Partie de la nuit", montrant une Pologne meurtrie par la guerre) : "Andrzej Zulawski n'en a pas fini avec l'Apocalypse. Il pouvait s'agir auparavant du nazisme dans son acception politique, mais aussi presque métaphysique, comme l'incarnation du mal absolu. Ici, cette Apocalypse semble un châtiment infligé par la logique de leur propre conduite à des personnages qui ne se supportent pas".
Une étonnante mosaïque d'acteurs
"Pour interpréter ce drame, Zulawski a choisi des acteurs de "familles" différentes, des personnages extrêmes, des natures qui s'imposent », relève France-Soir. La performance de Romy Schneider est saluée unanimement. "Zulawski lui donne le rôle peut-être le plus riche, le plus pathétique de sa carrière, dans lequel elle s'investit entièrement, oubliant les frontières entre la vie et le cinéma", observe Positif. Les critiques font aussi l'éloge d'un (presque) nouveau venu au cinéma, qui trouve ici le premier rôle à sa vraie mesure : "Jacques Dutronc, que l'on prenait souvent pour un aimable chanteur un peu impertinent, a su donner à son personnage de mari bafoué une réelle épaisseur. Il est la grande révélation de ce film", souligne L'Aurore. En revanche, la prestation de l'acteur italien Fabio Testi, (dans le rôle du photographe amoureux de l'actrice) ne convainc pas les critiques. La Revue du cinéma se désole : "Testi est muet, posé là comme une chaise, terne, flou, faible. On a cette impression gênante de suivre une partition écrite pour trois instruments et de n'en entendre que deux". Autour des personnages principaux, "des seconds rôles venus d'horizons différents et employés à contre-emploi", constate Positif. Pour incarner ce sinistre bestiaire humain, "Claude Dauphin, Michel Robin, Roger Blin, Klaus Kinski, un subtil mélange d'acteurs de théâtre, de cinéma, et de metteurs en scène, tout l'univers de Zulawski" (Télérama). "Tous ces êtres qui ne s'acceptent pas se laissent aller sur le flot tumultueux de la déchéance", précise Cinématographe. Pour Le Figaro, ils semblent tout droit sortis du cinéma expressionniste allemand des années 1920, avec chacun "quelque chose d'effrayant ou de grotesque". "Tous ces personnages sont fatigués de vivre, traversent une crise existentielle aiguë, sont en constante représentation et demeurent dans l'attente d'un devenir", conclut Positif.
Réminiscences
Frédéric Vitoux remarque dans Positif : "chaque séquence semble vaguement en rappeler une autre, comme pour installer un malaise, le sentiment diffus du déjà vu, l'impression que tout ne fait jamais que se répéter, que les drames, les histoires, se multiplient et se renouvellent. Et pourtant, il n'y a pas redite, mais davantage réminiscence, impression d'étouffement et de peur. Il s'installe un continuel système d'écho entre des êtres et des événements qui ne sont toujours ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait d'autres, de répétitions enrichies de différences à l'effet de miroirs déformants, porteurs d'interrogations et d'incertitudes sur lesquels le film est bâti". Le regard introspectif de Zulawski explore sans complaisance les tréfonds de l'âme humaine. Pour Le Nouvel Observateur, "la caméra, cruelle dans son mouvement même, épouse la fureur et la frénésie de ce carnaval sanglant des violences, cette parade dérisoire des faiblesses, des lâchetés et des peurs". Le réalisateur "passe de la fluidité apaisante et inquiète du travelling à l'insupportable tourbillon des panoramiques et des raccords précipités dans le mouvement, insistant sur l'urgence des passions qui se télescopent" (Positif).
Symphonie visuelle
Les critiques n'oublient pas la place essentielle de la musique de Georges Delerue, "une partition tour à tour lyrique et douloureuse, tonitruante et grotesque, ou rapide, violente, au ton désespéré" (La Revue du cinéma). "Omniprésente, elle a un rôle moteur à l'intérieur des images, elle participe de la narration, de cet effet d'inattendu qui fait la force des films de Zulawski, souvent comparables à des opéras", renchérit Positif. De même, les décors dans des teintes sombres de rouge et de gris de Jean-Pierre Kohut-Svelko sont comme le reflet des états d'âmes des personnages. "Les éclairages blafards et glacés dans les gris-bleus, que viennent soudain transpercer des éclats de lumière chaude, comme des taches de soleil, et la qualité des clairs-obscurs de Ricardo Aronovich, sont à la mesure exacte de l'univers de Zulawski" (Positif). L'Humanité ajoute : "à partir de ces éléments, Zulawski compose un film d'un lyrisme échevelé, une sorte d'opéra démentiel aux couleurs d'orage, où les verts sombres, les rouges sang séché, les gris foncés, les bruns, composent une symphonie visuelle aux accents apocalyptiques».
La rédemption par l'amour
Pour Le Monde, "au terme de ce film-tunnel, de ce récit-catacombes, l'amour est vainqueur. Parce qu'ils se sont reconnus, parce que ces ratés pitoyables ont fini par trouver leur chemin à travers le labyrinthe de leurs échecs, de leurs humiliations et de leurs lâchetés". "Cette sarabande désespérée tourne à la très belle histoire d'amour", note Jean-Louis Bory dans Le Nouvel Observateur. "L'amour est la seule grandeur, le seul salut pour cette créature misérable et solitaire qu'est l'homme. Ce film explore une humanité souffrante dominée par la lâcheté et l'orgueil pour trouver l'étincelle qui ranime l'être le plus vil. Un film noir illuminé par les lueurs de l'amour, un film amer, à la lucidité féroce, qui est une invitation à aimer", conclut Télérama.
07h00 dans Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Blu-Ray - 1 disque
Studios : Le chat qui fume
Langue : Français
Sous-titre : ?
Version intégrale
Bonus : Sur le tournage de L'important c'est d'aimer (4min, images d'archives) - Entretien avec Zulawski (16 mn) - L'important c'est Romy par Andrzej Zulawski (24min) - L'amour platonique avec Fabio Testi (15min) - L'important c'est la folie avec Laurent Ferrier (assistant réalisateur, 42 min)
Disponible à la commande sur Le Chat qui Fume
Prix : 25 euros
Sortie le : 15 février 2022
10h54 dans En blu-ray !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Ina.fr
Jacques Dutronc sur le film "L'important c'est d'aimer"
Courte interview de Romy Schneider sur son rôle. Extraits du film ou du tournage de "L'important c'est d'aimer". Jacques Dutronc raconte la difficulté de jouer dans ce film, son rôle de paumé, son personnage.
12h18 dans Film-1974-Important Aimer, Télévision - Romy | Lien permanent | Commentaires (0)
Langues : français, italien
Sous-titres : italien
Bonus : ?
Sortie le : 11 juillet 2019
Prix : ~ 10 euros
Disponible sur Amazon.it
15h23 dans En DVD !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Blu-Ray- 1 disque
Studios : Divisa HV
Langues : ? (français ?)
Sous-titres : Espagnols
Bonus : ?
Sortie le : 04 octobre 2018
Prix : ~ 10 euros
Disponible sur : Amazon.es
20h52 dans En blu-ray !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
DVD - 1 disque
Studios : Divisa HV
Langues : ? (français ?)
Sous-titres : Espagnols
Bonus : ?
Sortie le : 04 octobre 2018
Prix : ~ 10 euros
Disponible sur : Amazon.es
20h46 dans En DVD !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Blu-Ray - 1 disque
Studio : VZ-Handelsgesellschaft mbH
Langues : Français, Allemand et Anglais
Sous-titres : ?
Bonus : Photogalerie, trailer, musique
Sortie le : 10 mai 2017
Disponible à la commande sur Amazon.de
10h00 dans En blu-ray !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Article intérieur : * Romy Schneider et moi (Jacques Dutronc) : émois 10 pages |
NDLR : Ce numéro hors-série (12,90 euros) est le condensé de plusieurs articles parus dans les "Vanity Fair" précédent. Cet article avec Romy Schneider est la ré-édition du N° 8 du 22 janvier 2014.
Source : Le point.fr - 19 janvier 2014
"Vanity Fair" a recueilli les confessions du chanteur sur sa brève liaison avec la légendaire actrice, sur laquelle il était resté jusqu'ici plutôt discret.
Par Marc Fourny
En 1974, elle a 36 ans, lui 31. Le chanteur est l'un de ces jeunes premiers lunaires qui déboulent dans le cinéma. Romy, elle, veut donner un tournant décisif à sa carrière, se mettre en danger, aller encore plus loin dans des rôles de composition. Le réalisateur Andrzej Zulawski mise sur le tandem pour tourner L'important, c'est d'aimer, une histoire d'amour passionnelle et désormais un film-culte, avec lequel Romy Schneider décroche le césar de la meilleure actrice en 1976.
Avant le tournage, on avait prévenu Jacques : Romy a l'habitude de tomber amoureuse soit du metteur en scène soit de son partenaire... Dutronc ne la connaît pas, il la surnomme "Vomi Schneider", sans doute en raison de cette image de bourgeoise allemande dont elle veut à tout prix se défaire. Il tombe pourtant vite sous le charme de l'immense actrice, tout à la fois fragile et séductrice. Pour Romy, il est presque impossible de ne pas aimer hors caméra la personne qu'elle doit aimer dans le film. "Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi malheureux, raconte Jacques Dutronc au Vanity Fair daté du 22 janvier. Elle avait besoin d'être aimée. Je me suis mal comporté. Je me suis laissé embarquer dans une histoire avec elle. L'attirance était là. Mais je ne l'ai pas respectée. Elle avait une telle force qu'il fallait être costaud en face. Je n'étais qu'un chauffeur de taxi face à une conductrice de 15 ou de 38 tonnes. J'étais pris dans un truc incontrôlable".
18h32 dans Film-1974-Important Aimer, Revue Vanity Fair | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Vanity fair.fr - 19 janvier 2014
Par Michel Denisot
Dutronc, je le connais depuis longtemps. Trente-cinq ans, peut-être. Nous sommes de la même génération. C'est quelqu'un à part, un homme soucieux par-dessus tout de sa liberté et sérieux dans ce qu'il fait. A une époque, on se voyait souvent à Paris dans un restaurant corse, le Vivario. On y passait de longs déjeuners. Avec sa bande de copains – les serveurs du resto -, Jacques avait créé les ballets du Vivario. Des serveurs du resto avec leur balais…
C’était à l’époque de sa chanson «Merde in France». Vous vous souvenez ?
Depuis pas mal de temps, Jacques ne bouge plus de sa maison de Monticello, en Haute-Corse. Il ne veut pas prendre l’avion, ni de jet privé. Il acceptait encore de prendre le Napoléon, le bateau qui faisait la traversée avec le continent, mais il est hors-service… Alors pour voir Jacques, il n’y a pas d’autres solutions que d’aller à sa rencontre… Quand je l’ai appelé pour lui proposer d’évoquer Romy Schneider – un sujet enfoui depuis quarante ans -, il m’a tout de suite dit ‘oui’. Autant pour qu’on se voit que pour les besoins de l’article.
A mon arrivée, c'était plutôt "L'important, c'est d'aimer... Boire un verre..."
Je suis arrivé en Corse un après-midi de décembre. A l’aéroport, j’ai été accueilli par Lucien, un ami de Jacques, chauffeur de taxi occasionnel.
Jacques a toujours autour de lui son «gang», au sens noble du terme : des amis qui l’entourent, qui le protègent et le vénèrent… Des vrais de vrais. Des personnalités que Jacques aime tout autant.
En arrivant dans sa maison de Monticello, on n’a pas parlé d’emblée de Romy Schneider et de L’important c’est d’aimer, le premier film français d’Andrzej Zulawski, en 1975.
Non, au début, ce jour-là, c’était plutôt «L’important c’est d’aimer… boire un verre…»
Car chez Jacques, on est toujours bien reçu. On a attaqué avec une bouteille de Conseillante, un pomerol. Le vin était bon, mais 2007, ce n’était pas la meilleure année. Jacques trouvait qu’il sentait l’eau de mer, « sans doute parce qu’il est venu en bateau… ». Comme toujours, avec Jacques, on oscille entre le 2e, le 3e, le 4e degré ou même 13,5 degrés...
On a donc continué avec le même vin, mais avec une meilleure année : 2009…
Notre discussion cheminait. Je ne sais plus pourquoi on en est même venu à parler de la tendance hollywoodienne au blanchiment d’anus – l’anal bleaching, dont un célèbre acteur américain serait l’adepte... Mais passons.
Pour Jacques Dutronc, le tournage était fini, l'histoire aussi.
Vers 18 heures, quand la nuit tombait, Jacques a commencé à me parler de Romy Schneider. Il fumait le cigare, les yeux toujours masqués derrière ses lunettes aux verres fumés.
C’est stupéfiant de voir à quel point il a gardé un souvenir extrêmement précis de L’important c’est d’aimer – il en connait encore les dialogues. «Je me suis mal conduit à la fin avec Romy», me confiera-t-il.
Durant le tournage, qui fut long, il n'y avait plus de différence entre le film et la vie. Les sentiments de Romy Schneider pour lui allaient bien au-delà du tournage, mais pour Jacques, tout s'est arrêté après le clap de fin. Le tournage achevé, l’histoire aussi.
Jacques s’en explique dans l’entretien que vous lirez dans ce nouveau numéro de Vanity Fair. Dans cette affaire, il a été extrêmement élégant, n’essayant jamais de se donner le beau rôle.
Le soir, on a dîné d'une bonne soupe de châtaigne.
Le lendemain matin, il faisait très beau. Nous nous sommes installés sur deux petits fauteuils, dans son jardin extraordinaire. Nous bougions nos fauteuils pour suivre le soleil. On ne parlait pas beaucoup. Pas besoin. Un moment très agréable. Je suis reparti après le déjeuner. Lucien m'a ramené à l'aéroport. Il m'a regardé et m’a dit, avec son accent typique : "Ici, on aime beaucoup Jacques Dutronc. Il ne faut pas y toucher…"
Retrouvez notre récit exclusif "Romy Schneider, son amour secrète avec Jacques Dutronc" dans le numéro 8 de Vanity Fair, en kiosque mercredi 22 janvier 2014.
Source : Le Point.fr - 08 août 2012
"L'important, c'est d'aimer" ressort en salle cette semaine. À ne pas manquer pour Romy, Zulawski et... Dutronc.
Jean-Louis Bory avait décrit L'important, c'est d'aimer comme une "nuit shakespearienne où se déchaînaient le bruit et la fureur". Bien vu, Bory! Il y a en effet du bruit, il y a en effet de la fureur d'aimer, plutôt que de vivre, dans l'adaptation du roman de Christopher Frank (La nuit américaine, rien à voir avec le film de Truffaut) qui avait remporté le prix Renaudot en 1972. Jamais ressorti - et trop rarement diffusé à la télé - malgré le gros succès critique et public qu'il avait connu à l'époque, en 1975, ce premier film français de Zulawski est devenu un petit classique et même un film-culte, en raison bien sûr de Romy Schneider, qui, pour la première fois de sa carrière, se mettait vraiment minable. "Je suis prête à en prendre plein la gueule", avait-elle dit à Zulawski, qui au départ, fraîchement arrivé de Pologne, ne voulait pas d'elle, la classant comme une actrice bourgeoise.
Zulawski y gagne ses galons de réalisateur
Elle en prit en effet, si l'on en croit les rumeurs qui affirment que le tournage avec un Zulawski adepte de la mise à cran - mais Romy en avait-elle besoin ? - ne fut pas un long fleuve tranquille. Cela commence fort. La première scène la voit jouer, le maquillage dégoulinant, une actrice porno à califourchon sur son amant mort, à qui une abominable réalisatrice demande de gueuler "Je t'aime". Pendant ce temps, un photographe (Fabio Testi) la prend en photo, malgré ses protestations : "Vous savez, je peux faire mieux, je suis une vraie actrice." Cela suffit à Testi pour tomber raide dingue, mais on le comprend. L'important, c'est d'aimer porte bien son titre, car ce film raconte au fond le trajet d'une femme qui n'arrive pas à dire "Je t'aime" dans son métier et qui finira, au bout de la nuit, à prononcer "Je t'aime" à son amant tabassé à qui elle n'a pas su, jusque-là, avouer son amour.
Jacques Dutronc et Romy Schneider : mari et femme
Zulawski est, sous ses dehors hystériques, outrés et grinçants, un grand romantique. Au départ, il ne devait que ravauder, comme il le faisait à l'époque avec les films de De Broca, le scénario de l'adaptation, mais lorsqu'il rendit sa copie, elle fut jugée si brillante et si originale qu'on lui demanda de réaliser ce film. Grand romantique, car il ausculte la possibilité de l'amour salvateur - l'amour de ce photographe qui tente de sauver l'actrice qu'il a photographiée au plus bas -, dans un monde où les personnages sont perpétuellement tirés, aspirés par le fond, leurs bas instincts, leur médiocrité, leur cynisme, leur absence d'illusion sur une vie qui n'est pas à la hauteur de leurs aspirations ou admirations... Fiction/réalité : le grand écart est douloureux et la nuit américaine - ce procédé cinématographique consistant à filmer la nuit en plein jour - en est la métaphore la plus parlante. Victime de ce décalage, le mari de Romy Schneider, poète fantôme, collectionneur de photos cocasse et désabusé, personnage qui offrit à Jacques Dutronc son premier grand rôle au cinéma.
Un capharnaüm existentiel
Dans sa biographie de Romy Schneider, Emmanuel Bonini prétend que l'actrice et le chanteur eurent une liaison. Qu'importe ! La cohabitation de Romy défaite, dévastée et de Jacques le ludion désenchanté, débouche sur un des couples les plus étonnants du cinéma français. Rajoutez là-dedans un Michel Robin en rat de bibliothèque illuminé et un Klaus Kinski en acteur shakespearien à la fois fou d'orgueil et désespéré, et vous aurez une idée du capharnaüm existentiel régnant sur ce film qui arrive pourtant à vous toucher au plus intime. Car derrière toutes ces gesticulations, on nous raconte l'amour pur et impossible d'un photographe qui tente d'aimer sans vouloir se salir les mains. Un amour transcendé par la musique tragique et comme toujours sublime de Georges Delerue, plaquée ici et là, à grand renfort de zooms avant qui sont autant d'emportements lyriques scandant le film.
Après en avoir pris plein la gueule, Romy Schneider reçut un beau trophée. L'année suivante, elle obtint le premier césar de la meilleure actrice et avec ce film, qui marque un ton nouveau dans le cinéma français, elle installa à jamais sa réputation d'actrice qui se donne à fond et aime à se faire mal.
Par François Guillaume LORRAIN
22h51 dans Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : CinéObs.com - 08 août2012
Alors que ressort « L’important c’est d’aimer », le cinéaste replonge dans les souvenirs d’un tournage agité.
«Maudit film ! Maudit tournage ! Maudit rôle ! Maudit Zulawski !», disait Romy Schneider de «L’important c’est d’aimer» (1975), descente aux enfers de Nadine Chevalier, actrice ratée, de son mari dépressif Jacques (Dutronc) et d’un reporter photographe nommé Servais (Fabio Testi). Depuis la Pologne où il vit désormais, Zulawski se remémore avec mauvaise humeur (un malentendu sur l’heure de l’interview l’a profondément agacé) le tournage de cette œuvre au noir qui déroulait ses convulsions autour des thèmes de la pornographie et de l’humiliation.
Comment avez-vous été amené à réaliser «L’important c’est d’aimer» ?
Andrzej Zulawski – Pourquoi toujours remonter au XIXe siècle ? [Soupirs] J’étais un metteur en scène polonais viré de son pays par des «cocos» qui détestaient mon travail. Je tenais le rôle de script doctor auprès de metteurs en scène comme Philippe de Broca ou Louis Malle. Il y avait eu cinq ou six scripts élaborés d’après «la Nuit américaine», de Christopher Frank, sans qu’aucun n’aboutisse. J’ai cru entrevoir ce qu’on pouvait tirer de trois ou quatre pages du roman… Mais je n’aurais jamais fait ce film sans Romy. A l’époque, au cinéma où elle se rendait incognito, le soir, elle avait vu «la Troisième Partie de la nuit» (1971). Et elle avait glissé à son agent : «Voilà un mec avec lequel je voudrais travailler.» Elle ignorait alors que le «mec habitait une chambre de bonne à 150 mètres de son appartement.
A-t-elle hésité devant le personnage de Nadine ?
Qu’est-ce que c’est que cette question ? Un acteur peut-il avoir peur d’un beau rôle ? Non, évidemment, il saute sur l’occasion.
De quelle façon avez-vous dirigé l’actrice ?
Dirigé ? Une actrice ? Deux contrevérités dans la même phrase. On ne dirige pas un comédien : on entre en rapport avec un être humain. A 30 ans, Romy avait incarné Sissi et les petites bourgeoises dans les films, pas si mal d’ailleurs, de Claude Sautet. Elle se trouvait face à un choix : disparaître ou amorcer un tournant. Chez elle, l’instinct primait. Elle savait pertinemment qu’elle jouerait son expérience de vie et apparaîtrait sans maquillage. Peu lui importait, du moment qu’on la photographiait de manière sincère. Je lui avais dit : «De toute façon, si c’est loupé, c’est sur moi que les coups pleuvront. Toi, tu seras la victime de ce connard de polonais.»
Qui a eu l’idée d’engager Fabio Testi ?
En ce temps-là, les coproductions ressemblaient à un goulasch pseudo-européen et les Italiens m’avaient conseillé de l’engager, lui. Je vous passe son arrivée en grand beau : abominable. Dès le premier regard, Romy a haï son côté Tarzan. Dans la scène de la morgue où repose le corps de Dutronc, elle gifle Testi. Elle n’a pas fait semblant, elle lui a vraiment cassé la figure. Tout son rapport aux faux-fuyants du cinéma s’exprimait. Fabio Testi n’a jamais rien pigé au scénario. Seul détail un peu touchant : alors qu’il assurait le doublage en italien du film, il m’a appelé à 2 heures du matin pour me confier : «Ça y est, j’ai compris.»
Pourquoi son personnage arbore-t-il cette veste kaki ?
En Pologne, nous portions tous ce type de vestes américaines afin de protester contre le communisme. Zbigniew Cybulski, l’acteur de «Cendres et diamant» (Andrzej Wajda, 1958), en avait une aussi. Testi l’a adoptée : «Pourquoi donc, lui ai-je demandé, tu n’es pas polonais ?» Il a eu cette réponse plutôt charmante pour un imbécile : «Non, mais, moi aussi, je suis contre.»
Et Jacques Dutronc ?
Il avait tourné un ou deux films sans étinceler. J’ai pris Jacques au pied de la lettre avec son ironie – je ne dirais pas vichyste – mais anarchiste de droite et je l’ai observé. Il devait tout de même parvenir à séduire Romy qui avait voix au chapitre sur le casting. En ce qui concerne Klaus Kinski, la bataille a été plus rude. Kinski avait bousillé sa carrière en tournant des westerns spaghettis. Mais je me souvenais qu’il avait été le premier à jouer «Hamlet» en 1945 dans les ruines de Berlin. Pour un homme comme moi, ce sont des choses qui comptent… Bref, en 1975, il vivotait sans un rond dans un petit hôtel du Quartier latin. Je me mouille pour l’engager. Ça ne l’a pas empêché de me traiter de petit cinéaste obscur dans ses Mémoires…
Vouliez-vous dépeindre le mal absolu ?
Quelle idée saugrenue ! Je ne veux jamais faire le portrait de quoi que ce soit. Il arrive néanmoins qu’un réalisateur, comme un romancier, touche du doigt quelque chose de crucial dans un moment de civilisation. Jusqu’aux deux tiers du tournage, j’ai eu l’impression d’exécuter un travail que je savais pouvoir mener à bien. Et puis, en regardant Romy, Jacques et Kinski, je me suis mis à penser que ce film était peut-être plus important que je ne le pensais. Le mal dont vous parlez, c’était l’argent ou, plus exactement, la misère. Pourquoi tourne-t-on des films pornos au lieu de monter «Phèdre» ?
Vous a-t-on forcé à couper des scènes ?
Si vous me posez la question, c’est… que vous connaissez la réponse. J’ai dû amputer le film d’une séquence essentielle parce qu’une dame mûre aux cheveux bleus s’était évanouie dans la salle. Romy, sublime, allait y voir les parents de Dutronc après le suicide de leur fils qui, la considérant comme responsable de sa mort, lui jetaient la pierre au sens propre du terme. Le sang coulait. J’ai toujours gardé l’espoir de réintégrer un jour cette scène dans le corps d’un film qui était, de toute façon, beaucoup plus ample et foisonnant. On y voyait Nadine/Romy tourner un polar de sixième zone, dans un garage. Je tiens Romy pour une véritable enfant de la balle. Son seul plaisir était d’y «aller». Elle n’hésitait pas à se blesser. Sa mère, Magda Schneider, qui entretenait des liens douteux avec Goebbels, l’avait abîmée. Elle était la personne la plus malheureuse que je connaisse. Quand je demandais des jours de tournage supplémentaires à mes producteurs parce que mon actrice avait bu, ils acquiesçaient. Bien sûr, ils me menaient en bateau.
Quel fut l’accueil à la sortie ?
Le directeur du Colisée se frottait les mains en disant : «Mon cher, je suis aux anges, c’est la première fois que les spectateurs se battent dans la salle depuis 1939» – date de «la Règle du jeu», de Renoir, faut-il le préciser ? Les deux tiers de la critique bourgeoise vomissaient le film. Des articles dans «Le Monde», «Libération» et «Télérama» ont renversé la vapeur. «Zulawski change l’horizon du cinéma français», écrivaient-ils. L’horizon du cinéma français, je m’en fichais, l’horizon du cinéma, ça… Je suis né la même année que John Lennon et, comme lui, j’ai cherché à appréhender, plutôt que le laid et le hideux, ce qui est très facile, le beau et le vrai. Il y a quelques semaines, mes longs-métrages ont fait l’objet d’une rétrospective à New York, Los Angeles et San Francisco. Et, bien qu’ils soient tournés en France, en Pologne ou en Mongolie extérieure, j’ai la curieuse impression… qu’ils ne veulent pas mourir.
Par Sophie Grassin
22h52 dans Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Froggy Delight - 05 août 2012
Réalisé par Andrzej Zulawski. France/Italie/Allemagne. Drame. 1h490. (Sorti le 8 août 2012 - 1ère sortie 1974). Avec Romy Schneider, Klaus Kinski, Jacques Dutronc, Fabio Testi, Claude Dauphin et Roger Blin.
On "fête" ces jours-ci le cinquantième anniversaire de la mort de Marilyn Monroe. C'est à une autre suicidée du septième art qu'on va ici rendre hommage, une autre femme fragile emportée presque de la même manière vers le néant.
En acceptant de tourner "L'important, c'est d'aimer" sous la direction du jeune Andrzej Zulawski, Romy Schneider croit qu'elle va enfin pouvoir prouver qu'elle est une comédienne et non la jolie nunuche autrichienne jouant les partenaires idéales pour les vedettes françaises du moment.
Dans ce film, elle n'est pas confrontée à Delon, ni Noiret, ni Trintignant, ni Piccoli, ni Montand. Elle est face à elle-même, face à son destin, son vrai destin et plus celui d'une petite princesse boulotte bien commode pour ripoliniser l'Autriche d'après Hitler.
En choisissant d'adapter "La Nuit américaine" de Christophe Frank, et de s'associer à l'auteur pour cette adaptation, l'ambitieux Zulawski sait qu'il va devoir se coltiner une armada de clichés, marque de fabrique du futur réalisateur-auteur de "L'Année des méduses", et qu'il n'aura d'autre solution que de les pervertir ou de les sublimer.
C'est ce qu'il va s'employer à faire en tressant au scalpel le portrait d'une actrice déchue tentant de revenir à la lumière au moment où le cinéma se complaît à montrer la chair.
Mais montrer la chair quand la chair est triste de se montrer, ce n'est pas faire se déshabiller une femme brisée pour tourner un porno soft, c'est conduire une puritaine au Golgotha, c'est conduire une Romy Schneider démaquillée au bout d'elle-même.
A-t-elle fait le bon choix en suivant le jeune loup Polonais dans son cinéma de l'extrême, entre fantastique et hyper-réalisme ? Aimant les acteurs, et mieux encore les actrices, il n'a de cesse de les pousser vers l'hystérie et le pathos. Le voyage n'est pas sans risque, même s'il vaudra des Césars à Romy pour ce film-là et à Adjani pour "Possession".
Et puis, ici, Romy est à l'image de Martine Carol dans "Lola Montès" : les hommes l'entourent, la désirent mais ne lui sont d'aucune aide. Il y a bien Klaus Kinski, habitué à Werner Herzog, et qui sait donc ce qu'elle endure. Il y a surtout Fabio Testi, en beau mec vide et Jacques Dutronc, dont on appréciera la merveilleuse absence de jeu. Jamais, à l'exception de Robert Mitchum, on n'avait vu quelqu'un d'aussi capable de ne rien jouer avec une telle intensité dans le détachement.
On ne doit pas cacher que "L'important, c'est d'aimer"a peut-être pris un coup de vieux comme bien des films qui se croyaient modernes à leur sortie. N'empêche, il tient mieux le coup que l'autre "Nuit Américaine".
Sans doute, parce Romy Schneider s'y donne trop à fond. Elle est aussi sincère qu'une mauvaise comédienne. Incapable de se protéger, elle croit à ce qu'elle dit et à ce qu'elle fait. Les mots la touchent et elle les prend pour tragédie comptante et saura hélas s'en souvenir quand le malheur absolu la touchera.
Ce film, cette expérience qui devait la sauver du cinéma français, n'aura donc pas été quelque chose de positif dans la carrière de Romy, car pour se préserver davantage, elle s'enfoncera dorénavant à cœur perdu dans des rôles "faits" pour la star qu'elle est devenue et n'y trouvera pas ce réconfort dont elle avait tant besoin.
Parce qu'on y verra Romy Schneider jouer pour la seule fois de sa longue carrière, parce qu'on y découvrira un Zulawski pas encore prisonnier de sa fausse maîtrise, et parce qu'on y entendra une des meilleures musiques pour le cinéma de l'immense Georges Delerue, "L'important c'est d'aimer" est le film de cet été 2012.
Philippe Person
10h30 dans Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
Source : Au Féminin.com - 05 août 2012
"L'Important c'est d'aimer" ressort dans les salles le 8 août prochain. L'occasion de redécouvrir la belle Romy Schneider...
Romy Schneider de nouveau dans les salles ? Et bien oui ! Dès le 8 août, les fans de cette grande dame du cinéma pourront la découvrir ou la redécouvrir dans L’important c’est d’aimer. Chef d’œuvre d’Andrzej Zulawski, le film est sorti pour la première fois en 1975. C’est une adaptation du roman de Christopher Frank, La nuit américaine. Romy Schneider a d’ailleurs été la première actrice à obtenir le César de la Meilleur Actrice en 1976 pour son rôle dans ce film de Nadine Chevalier, une actrice ratée.
Pour celles qui ne s’en souviennent pas, L’important c’est d’aimer raconte l’histoire d’un jeune photographe, Servais Mont, et de cette actrice ratée contrainte de tourner dans des films pornographiques pour survivre. Elle est mariée à Jacques, un individu attachant mais qui a du mal à faire face aux choses de la réalité. Servais voit en Nadine un talent fou. Ils sont très attirés l’un par l’autre. Particulièrement désireux d’aider l’actrice, le jeune photographe décide de monter une pièce de théâtre où Nadine aura enfin un rôle à la hauteur de son talent...
Romy Schneider a marqué des générations de spectateurs par son talent et par son immense beauté. Aujourd’hui, trente ans après sa mort, elle reste l’une de ces actrices populaires que l’on n’oublie pas à l’instar de Grace Kelly, ou Audrey Hepburn. Si vous voulez donc retrouver la belle Romy Schneider à l’écran, rendez-vous à partir du 8 août dans vos cinémas pour la re-sortie de L’important c’est d’aimer.
"L'important c'est d'aimer", d'Andrzej Zulawski, avec Romy Schneider et Jacques Dutronc. Sortie nationale le 8 août 2012.
Ambre Deharo
23h05 dans Au ciné..., Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
DVD - 1 disque + 1 livre
Studio : Medusa Video
Date de sortie : 25 juillet 2012
Langue : Italien
Sous-titres : ?
Bonus : ?
Prix : ~ 13 euros
Disponible à la commande sur Amazon.it
23h15 dans En DVD !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
DVD - 1 disque
Studio : Paramount - StudioCanal
Langues : Espagnol
Sous-titres : Anglais
Bonus : ?
Prix : ~ 6 euros
Sortie le : 1er février 2012
Disponible à la commande sur Amazon.es
16h05 dans En DVD !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)
DVD - 1 disque
Studio : Aberle / Maia (Broken Silence)
Date de sortie : 09 décembre 2011
Langues : Allemand (autres langues = ?)
Sous-titres : ?
Bonus : ?
Prix = ~ 7 euros
Disponible à la commande sur Amazon.de
20h01 dans En DVD !, Film-1974-Important Aimer | Lien permanent | Commentaires (0)